Levoile n’est pas incompatible avec le féminisme Temps de lecture : 9 min. Rokhaya Diallo — 13 mars 2018 à 7h39. La régression

Par Jimmy dit la "Patrouille", le 30 avril 2014 article mis à jour le 06 juillet 2021 La semaine dernière nous abordions les différents cols de chemises, il est donc temps de passer aux différents tissus. Outre la coupe, la couleur et le col, le plus important dans le choix d’une chemise et des vêtements en général c’est la matière. On ne le répétera jamais assez privilégiez la qualité à la quantité ! En ce qui concerne les chemises, le 100% coton est recommandé puisque c’est une fibre résistante et agréable à porter. Suivant le tissage, une matière peut avoir un aspect et un toucher variable. Tentons d’y voir plus clair… 1. Les armures de tissage L’armure de tissage n’a rien à voir avec une armure de chevalier ou de samouraï. Il s’agit de l’entremêlement des fils de chaine, placés dans la longueur, et des fils de trame, situés dans la largueur. Ainsi la trame désigne le dessin que font les lignes horizontales du tissu et inversement pour la chaine. Il existe 3 armures fondamentales l’armure de serge, unie et satin. A. L’armure de serge Cette armure se caractérise par ses lignes obliques. Ce résultat est obtenu grâce à l’alternance spécifique des fils ; le fil de trame passe sous un ou plusieurs fils de chaine puis dessus un plus grand nombre de fils de chaine, ou inversement. Selon le tissage, le sergé peut-être à effet trame ou à effet chaine. Les tissus sergés sont flexibles et facilement reconnaissable grâce aux diagonales que forme le tissage. A noter que l’envers et l’endroit du tissu sont différents suivant l’effet trame ou chaine. Le twill et le chevron sont des tissus sergés. B. L’armure toile C’est l’armure la plus simple, la base, puisque le fils de trame passe successivement en dessous le fil de chaine puis dessus de façon continue. Ce type de tissage uniforme fait des tissus dit “à grain”, les deux côtés sont identique, il n’y a ni envers ni endroit. La popeline et le zéphyr sont des exemples de tissus à armures unies. C. L’armure satin L’armure satin comme son nom le laisse entendre produit des tissus à effet satiné. Le tissage ressemble au sergé puisqu’il n’y a qu’un point de liage sur chaque fil sauf qu’ici ces points sont éparpillé pour éviter l’effet oblique. Le tissu produit est donc uni. La trame ou la chaine prédomine sur l’autre d’où l’aspect uni. Le tissu est lisse avec un endroit brillant et un envers mat. Comment choisir une chemise ? 2. Les différents tissages Suivant le tissage, le nombre ou encore la couleur des fils, le tissu aura un aspect différent ainsi qu’une texture particulière et propre à son armure de tissage. Voici les tissus pour chemises à connaître afin de faire le bon choix. A. La popeline De coton, de laine ou de soie, la popeline c’est le tissage classique, le plus utilisé. Tissé avec un fil de chaine plus fin que le fil de trame ce tissu est agréable au toucher. Le tissage serré lui confère une bonne qualité. La popeline sert à la confection de chemises élégantes aussi bien pour le travail que pour un évènement. B. Le fil-à-fil Le fil-à-fil possède une armure unie et ce n’est autre qu’une popeline aux fils colorés. Pour le tissage on utilise des fils de couleurs différentes l’un avec une teinte foncée et l’autre claire. On se retrouve alors avec une chemise légère, de couleur unie avec un aspect chiné. Le fil-à-fil convient parfaitement pour un look estival. C. Le zéphyr Le zéphyr est une toile de coton fine qui permet un tissage plus fin et aéré. Il nécessite moins de fils de trame que de fils de chaine ce qui fait que cette composition est idéale pour une chemise d’été car très légère, elle est agréable à porter. D. L’oxford Né dans la ville anglaise… d’Oxford, c’est un tissu dit “à grains” avec un tissage moins précis que la popeline. Souvent, le fil de trame est coloré tandis que le fil de chaine est blanc ce qui rend visible l’effet quadrillé du tissage. Ce tissu, généralement utilisé pour des chemises au col américain, est à la fois doux et solide. E. Le pinpoint Proche de l’oxford, le pinpoint c’est un peu comme le mélange de ce premier avec la popeline. Plus fin que l’oxford, le tissage se caractérise par le fait que le fil de trame passe sur deux fils de chaines puis sous deux. C’est ce qui visuellement le rend plus fin. Egalement plus légère, une chemise en pinpoint se porte aussi bien au bureau que le week-end. F. Le twill Le twill est le nom anglais de l’armure de sergé. On le distingue visiblement grâce aux diagonales formées par le tissage. Peu froissable, une chemise en twill est résistante et facile à repasser. Préférez le twill pour une chemise d’hiver que vous porterez aussi bien de façon formelle que décontractée. C’est aussi le type d’armure utilisé dans la fabrication des jeans. G. Le chevron Avec son armure sergée, le chevron est immédiatement reconnaissable grâce à ses rayures obliques. L’alternance de la direction des fils créée un motif en zigzag qui le rend si singulier et qui permet de le différencier du twill. Ce tissu est souple et soyeux ce qui facilite son repassage et le motif chevron apporte une certaine délicatesse à la chemise, une touche d’originalité. H. Le denim On le savait déjà mais il n’y a pas que les jeans qui sont conçus à partir de la toile denim, les chemises aussi ! La solidité de cette toile de coton à armure de serge est due à un tissage très serré. A l’origine bleu indigo il en existe aujourd’hui de couleurs différentes. Une chemise en denim vous donnera une allure sportswear et casual aussi bien en été qu’en hiver. 3. Informations complémentaires Parce que la chemise n’est pas une pièce aussi simple qu’elle en a l’air, il y a encore des informations à savoir avant de choisir celle qui vous conviendra parfaitement. A. Le titrage Le titrage, aussi connu sous le nom de “titre du fil” ou “numéro du fil”, vous indique la qualité du tissu utilisé pour votre chemise. Il permet de déterminer la finesse du fil en fonction du rapport poids/longueur. Plus cet indice est grand et plus le fil sera fin, léger, soyeux, résistant, ce qui donnera un tissu de bonne qualité. Néanmoins un fil au titrage supérieur à 160s sera plus difficile a repasser et aura tendance à se froisser facilement. A partir d’un titrage de 100s on est déjà sur un fil de bonne qualité. Généralement une chemise de prêt-à-porter possède un titrage compris entre 80 et 100s. Chemise en fils double retors à titrage 140s B. Le type de fil Il existe deux principaux type de fils le simple et le double retors. Le fil simple est un fil qui a été filé à la machine métier à filer, c’est le plus basique. Le double ou triple retors est un fil composé de deux ou trois fils simples que l’on a retordus ensemble. Cette technique rend le fil plus doux, plus résistant et augmente le diamètre du fil pour un tissu de meilleure qualité. Le coton égyptien reconnu pour sa longueur et sa finesse est souvent utilisé pour la création des fils double retors. En résumé Pour le printemps-été, misez sur une chemise en zéphyr, popeline ou en fil-à-fil. En hiver, privilégiez une chemise en twill, en chevron, en pinpoint ou en oxford. Le denim est un tissu très épais au style casual pour toutes saisons. Faites attention au titrage du fil à partir de 100s le tissu est déjà de bonne qualité. Les fils double retors sont plus fins, plus soyeux de meilleure qualité que des fils simples. Crédit photos Figaret Paris, Café coton, Emmett London et Proper Cloth Téléchargez notre guide du marié 2020 pour retrouver tous nos tips, conseils et bonnes adresses ce guide s’adresse également aux témoins et aux invités Style Casual,Chic Type Chemises Chemises Découvrez dans notre rubrique consacrée aux chemises l'ensemble de nos articles des conseils, des tests, des dossiers shopping, les principales marques ainsi que les boutiques et les sites à connaitre pour dénicher vos futurs chemises préférées ! Découvrez nos articles chemises

Unnavire à voiles qui fait route doit montrer: des feux de côté bâbord-tribord (rouge et vert) qui éclairent vers l’avant du bateau ainsi qu’un feu de poupe (blanc) qui éclaire vers l’arrière du bateau. S'il fait moins de 20 mètres de longueur, les trois feux MODE - Prêt-à-porter 2022 Rime Arodaky, l’ADNRime Arodaky, Collection 2022Rime Arodaky, le storytellingRime Arodaky Collection 2022 tailles proposéesOù trouver la collection Prêt-à-porter 2022 de Rime Arodaky ?Suivre l’actualité de Rime Arodaky Les crédits Dans un souffle couture, la Maison Rime Arodaky lève le voile sur sa collection prêt-à-porter 2022, Second Looks. Un dressing composé de 10 nouvelles pièces, pensé pour accompagné la mariée pour son Grand Soir. Coups de coeur pour la combinaison Callie, la robe Easel et la combinaison Alya. Grande nouveauté de ce mois d’Avril, la sortie de la collection Chaussures signée Rime Arodaky, 6 modèles renversants fabriqués en Italie. Avec les belles images de Greg Finck, l’équipe nous livre ses inspirations… Rime Arodaky, l’ADN La Maison Rime Arodaky a coeur depuis maintenant 10 ans de partager avec ses futures mariées son univers ainsi que ses valeurs qui lui sont chères. La Mariée Rime Arodaky est libre, affranchie des codes traditionnels, cheveux en bataille, pieds nus belle au naturel et sans effort, c’est l’héroïne d’un film de Sofia Coppola et un mélange entre Kate Moss et Beyoncé. » Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck La nouvelle collection Second Looks est une ode à la femme et aux forces qui l’entourent. Inspirée par des personnalités affirmées faisant briller leurs vies et celles des autres, la ligne se compose de 10 nouvelles pièces dont 4 combinaisons, 1 tailleur et 5 robes étincelantes. » Rime Arodaky, le storytelling Les inspirations sont de suivre les préparatifs et l’ensemble d’une soirée parisienne issues d’un vestiaire Grand Soir et party wear. » Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection 2022 tailles proposées du 32 au 44. » Où trouver la collection Prêt-à-porter 2022 de Rime Arodaky ? En ligne sur le shop de la marque Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Rime Arodaky Collection Prêt-à-porter 2022 © Greg Finck Suivre l’actualité de Rime Arodaky Site web > IG > rimearodaky Facebook > RimeArodakyParis Pinterest > rimearodaky Les crédits Lieu – Hôtel du Plaza Athénée Robes de mariée – Rime Arodaky Chaussures – Rime Arodaky Bijoux – Maison Sabben x Rime Arodaky Coiffure – Richard Bajon Make up – Odile Jimenez Photographe – Greg Finck Vidéo – Christophe Mechineau Modèle – Lainara Araujo Direction Artistique – Rime Arodaky A SUIVRE… Nos adresses sur le Carnet d’adresses Nos coups de coeur sur la boutique Nos inspirations sur notre Pinterest Suivez notre actualité sur instagram et facebook LE MOT DE LA RÉDACTION Si vous avez apprécié la lecture de cet article, vous devriez aimer aussi Adélie Métayer Collection Civile 2022 – Robes de Mariée Manon Gontero Collection Civile 2022 – Robes de mariée Elise Martimort Collection Civile 2022 10 eshops où acheter sa robe de mariée Blogueuse mariage depuis 15 ans, Clémentine Marchal, 43 ans, est mariée et maman comblée de deux filles. Avec son agence QUINZEAVRIL, elle blogue, elle organise, elle conseille. Ses projets sont à son image, pleine de vie et de bonne humeur. Bienvenue chez Madame C. Un blog mariage aux inspirations coutures et poétiques.
\ncomment savoir si on est prête à porter le voile
Tourd’horizon et nouvelles consciences. L’upcycling attire aujourd’hui de plus en plus de créateurs. À l’instar de Priscilla Debar, qui, en 2017, créée Faubourg.En dénichant ses designers aux quatre coins du monde, Faubourg propose une sélection pointue de marques d’accessoires et de prêt-à-porter, telles que Paloma Wool, Mara Hoffman, Grammar ou bien
1 Antonio Gramsci, cité dans Hall 2008. 1Depuis 1989 et la première affaire du voile » et davantage encore depuis 2003 et les débats sur la loi sur les signes religieux à l’école, le voile islamique hijab occupe une grande place dans l’espace politique médiatique véritable condensé de significations politiques et facilitateur de controverses Göle, 2015, il révèle les tensions internes aux féminismes qui sont réticents ou opposés à l’intégration dans leur discours et pratiques d’une réflexion sur le rapport étroit entre l’histoire coloniale, d’une part, et les luttes et définitions du féminisme, d’autre part. Le voile a de fait été construit comme une anomalie au sein de la République, un signe religieux qui heurterait plus généralement le sens commun de l’égalité des sexes et de la laïcité comme valeur constitutive de l’Occident. Cet article porte non pas sur la signification du voile – fût-elle polysémique Mahmood, 2009 ; Bouyahia et Sana, 2013 – mais sur ce que le voile révèle depuis 1989 au sein de l’espace politique français et notamment du féminisme Dot-Pouillard, 2007 dans le premier cas, les tensions révélées se sont aiguisées au fur et à mesure de l’affirmation d’un féminisme dit décolonial porté par des femmes issues de minorités ethniques et culturelles femmes que l’on dit racisées » et qui postule un modèle décentré de libération des femmes ; dans le deuxième cas, se fait jour l’opportunisme politique lié à la politisation du hijab, dont la constitution en objet phobogène prend l’apparence d’un nouveau ciment social1 » pour des classes populaires fragmentées et fragilisées par l’épuisement des modèles de souveraineté nationale et de protectionnisme social et économique. Cette dernière fonction d’homogénéisation d’un peuple voué à ce que d’aucuns n’ont pas hésité à appeler l’insécurité culturelle » Bouvet, 2015 a conduit à la constitution d’un féminisme populiste ». Ce dernier correspond à la nationalisation » des questions féministes, autrement connue dans les études critiques de genre sous le terme de fémonationalisme » Farris, 2013 il s’agit là de la collusion entre le discours de préservation d’une identité nationale et l’activation des mémoires des luttes féministes comme relevant d’une mémoire nationale commune, déconflictualisée et occidentalo-centrée. 2L’une des questions qui motivent cette réflexion est le fait que la loi sur les signes religieux n’a pas été le dernier terme des affaires du voile », au contraire on a assisté depuis lors à un déplacement du conflit hors du cadre scolaire, jusque-là la scène unique privilégiée de la médiatisation des contentieux souvent ramenés à un différend culturel. De même, dans cette construction du voile comme un problème politique et social majeur, comme menace à la laïcité » ou au mode de vie à la française selon ses détracteurs, le voile lui-même finit par devenir un signifiant flottant qui peut prendre d’autres formes, comme celle du bandana, de la jupe longue, du maillot de bain trop couvrant, etc. L’objet de cet article est triple montrer comment les différentes affaires du voile s’inscrivent dans un temps plus long qui ne commence pas en 1989 mais durant la période coloniale pendant laquelle la France se disait à la fois puissance musulmane et où une frange de l’Algérie française investissait les femmes françaises des généraux de l’OAS de la tâche de libérer les femmes algériennes de leur voile ; il s’agit également de montrer comment la réécriture de l’histoire de la laïcité à la française dans un discours de l’égalité des sexes a contribué à une nationalisation du féminisme, autrement appelé fémonationalisme ; et enfin, il vise à mettre au jour les mobilisations de femmes musulmanes françaises et voilées qui réaffirment au contraire ce qui dans la pratique de l’islam en Occident relève d’une modernité vernaculaire, au sens où toute modernité fait l’objet d’une réinvention à partir de ses marges, y compris religieuses. Se dessine ainsi autour de cette analyse des féminismes, du voile et de la laïcité à la française la querelle sur la notion même d’émancipation. La femme musulmane voilée la construction d’une féminité déviante 2 Le 6 octobre 1989, année de la parution en traduction française du roman Les versets sataniques de ... 3 En 2003, deux élèves du lycée Henri-Wallon d’Aubervilliers en Seine-Saint-Denis sont exclues de le ... 4 L’affaire du foulard islamique profs, ne capitulons pas ! », appel au ministre de l’Éducation ... 5 L’expression ironique musulman avoué » vient du sociologue Abdelmalek Sayad, désignant par là la ... 6 Sur l’interdiction du port du voile islamique comme déni du travail du care, voir Bentouhami à pa ... 7 La directrice de l’établissement justifie une telle décision au nom de la neutralité philosophiq ... 8 Entretien de Jean-Luc Mélenchon accordé à Marianne, 1er-5 février 2010. 3Il faut comprendre que cette saga des affaires du voile n’est pas nouvelle puisqu’on la fait remonter à 1989. Depuis cette date et jusqu’en 2004, c’est l’école qui est le lieu privilégié des différentes affaires du voile2. La raison en est, comme le dit Balibar, que l’espace scolaire a fourni le lieu privilégié de mise en œuvre des utopies de la citoyenneté » Balibar, 2004 19. De fait, jusqu’en 2003, l’école engageait peu la rhétorique de l’égalité des sexes, mais plutôt celle de l’égalité des citoyens. À ce titre, on peut dire que 2003 marque un tournant dans le registre du discours du scandale3 l’égalité des sexes entre en scène, d’une manière qui certes avait été préparée dès 1989 par la participation de deux féministes historiques » à la rédaction du Munich de l’école républicaine » mais qui n’était pas encore formulée aussi clairement comme un étendard national4. À partir de la loi de 2004 ce ne sera plus seulement le voile qui fait l’objet d’une réglementation minutieuse mais tout ce qui symboliquement peut en être un substitut comme les bandanas, dont on mesurera la longueur dans les établissements, les jupes dont on mesurera également la taille, les pantalons dans les compétitions sportives comme le beach volley. Que s’est-il passé en 2003, et depuis lors, qui a permis cette collusion entre discours féministe, discours de la laïcité et discours de la République comme parangon français de l’émancipation ? De fait le débat public qui a mené à la construction de ce rapport étroit entre laïcité et égalité des sexes, qui doit se préserver de toute intrusion d’une différence culturelle, a trouvé une forme d’institutionnalisation dans les travaux de la délégation sénatoriale aux droits des femmes Jouanno, 2016, comme nous le montrerons par la suite. En témoigne aussi l’extension hors du domaine scolaire de cette obsession du voile. Se déploie en effet ce qui ressemble à une chasse au voile dans le domaine périscolaire, dans les crèches privées, sur les plages publiques, dans les espaces de compétition sportive, autrement dit dans tout ce qui engage une présence publique, visible et reconnaissable aux yeux de tous de l’adhésion à la foi musulmane. Au sein de cet arsenal législatif, administratif et réglementaire prohibitif, porter le voile ou tout autre signe rappelant le voile et le fait d’être une femme musulmane pratiquante – avouée5 » – fait figure de preuve à charge contre son sens de la responsabilité, sa compétence professionnelle ou sportive, sa capacité à s’occuper de ses enfants ou de ceux des autres6, etc. Ainsi, en 2008 débute l’affaire Baby Loup du nom de la crèche privée qui décide de licencier Fatima Afif pour faute grave » en raison de son souhait de porter le voile sur son lieu de travail à son retour de congé maternité7. En mars 2010, Ilham Moussaïd, militante portant le voile, est candidate aux législatives dans le Vaucluse sur la liste du NPA. Cela crée un tollé. Jean-Luc Mélenchon par exemple dit qu’une femme voilée ne peut représenter tout le monde ». C’est donc, selon lui, une erreur » que de présenter une femme voilée à une élection publique8. En octobre 2010, la loi interdisant la dissimulation du visage, visant implicitement le port de la burqa ou du niqab, est votée. L’année précédente, le président de la République avait affirmé en effet devant le Congrès réuni à Versailles que la burqa n’est pas la bienvenue sur le territoire de la République. Ce n’est pas l’idée que la République se fait de la dignité de la femme ». Il contribua ainsi à nouer officiellement et opportunément la rhétorique punitive visant les femmes musulmanes voilées et le discours de l’émancipation des femmes, comme appartenant en propre à la République. En 2012, Luc Châtel, alors ministre de l’Éducation nationale, signe une circulaire interdisant aux femmes voilées d’accompagner leurs enfants lors des sorties scolaires. Enfin, en 2016, éclate l’affaire des Burkini, en référence aux différents arrêtés municipaux publiés pendant l’été pour interdire sur les plages publiques le port de ce maillot de bain couvrant l’ensemble du corps des femmes musulmanes. 4Ce que l’on retient de cette traque juridique, administrative et même ordinaire du voile islamique – sous quelques formes qu’il puisse se présenter –, c’est la manière dont celui-ci est constitué comme un problème, et pis encore comme une catégorie monstrueuse au sein de la République française, et qui appelle sa correction, voire son bannissement hors de l’espace public, de la visibilité ordinaire bannissement, qui lui-même demande à être validé à chaque fois par un exercice souverain et punitif de la loi. Pour ce faire, on n’hésite pas à recourir à un supposé sens commun du féminisme, progressivement revêtu des valeurs républicaines de la nation française, soit l’égalité des sexes ; le sexisme, le machisme et, plus généralement, la domination masculine étant rejetés du côté des autres musulmans dont les femmes seraient à la fois les victimes et les complices. 9 François Baroin, vice-président de l’Assemblée nationale, rapport Pour une nouvelle laïcité » re ... 10 Lorsque l’affaire des Burkini bat son plein, en août 2016, Jean-Pierre Chevènement, alors pressent ... 5Comme le rappelle l’historienne de la laïcité Florence Rochefort lors de son audition par la délégation le 19 mars 2015, le lien entre laïcité et égalité entre femmes et hommes n’est pas mentionné dans l’avis du Conseil d’État de 1989 sur le voile à l’école, qui aborde le sujet sous l’angle de la liberté religieuse et de la neutralité du service public. Il fait son entrée avec le rapport Stasi en 2003 puis avec le rapport Baroin9. La nouvelle laïcité » formulée par ce dernier explicite clairement – et paradoxalement – cette reformulation d’une laïcité comme s’inscrivant dans une tradition française, dans un esprit français largement fantasmé puisqu’il aurait pour parangon et vertu centrale l’émancipation des femmes – celle-ci devenant un marqueur d’identité nationale –, et pour lequel le dévoilement du corps des femmes serait le meilleur certificat d’authenticité. Déjà avant la publication de ce rapport, la référence à un sens restrictif de la laïcité soit l’égal respect des cultes ; la séparation de l’Église et de l’État, et de manière générale de toutes institutions religieuses ; la neutralité des agents de la fonction publique est régulièrement discutée à l'occasion des affaires du voile à l’école puisque l’on se demande si l’on peut appliquer l’exigence de neutralité dans les dispositions vestimentaires aux usagers et non aux agents de la fonction publique. Mais au fur et à mesure de l’extension du débat sur le voile hors de la sphère strictement scolaire, et notamment depuis les affaires Baby Loup et Ilham Moussaïd, ce qui est mis en cause dans le rappel à l’ordre laïque est la possibilité pour les femmes musulmanes d’être neutres, de représenter l’ensemble des citoyens électeurs dans un mandat politique, de prendre soin des enfants sous leur responsabilité. Autrement dit, on leur reproche la visibilité à la fois de leur sexe et de leur religion, comme étant le signe de leur incompétence citoyenne, professionnelle ou politique. Le discours politique voit dans la rhétorique féministe l’opportunité pour les pouvoirs publics de la République d’apparaître à la fois comme des sauveurs de femmes vulnérables et comme garants virils et intransigeants de la sécurité intérieure. Dans cette perspective, porter le voile hors de chez soi est assimilé à un aveu ce serait s’afficher comme soumise », s’avouer aux yeux de tous comme musulmane. C’est cette apparition ordinaire des musulmanes, reconnaissables immédiatement à leur signe vestimentaire, qui fait de cette visibilité un excès toujours là, quel que soit le degré de visibilité de leur appartenance religieuse, et qu’il faudrait punir jusqu’à obtenir la seule existence possible pour l’islam dans la République française, à savoir la discrétion et l’effacement10. D’où les tentatives sans cesse reconduites d’extension des législations et des mesures administratives prohibitives contre le voile à l’université, dans les entreprises, dans les compétitions sportives internationales où la représentation de la France en équipe nationale est considérée comme incompatible avec le port du voile. 6Qu’y a-t-il de si opportun à passer d’une rhétorique de l’égalité des citoyens à un discours de l’égalité des sexes dans la construction politique du voile comme un problème ? En réalité, dans ce passage d’une logique de l’émancipation à l’autre, se joue une même forclusion c’est au nom de l’égalité des citoyens que la parité, donc la possibilité pour les femmes d’accéder également à la représentation politique, est alors si contestée par les tenants d’une neutralité républicaine qui ne questionnent pas leur propre position en l’occurrence masculine, blanche et à bien des égards aisée socialement Lepinard, 2007 ; de même c’est au nom de l’égalité des sexes qui avait pourtant été l’un des mots d’ordre de la parité auquel s’étaient opposés les garants de la neutralité requise dans la promotion de l’égalité des citoyens qu’on refuse aux femmes voilées le droit de disposer de leur corps et d’apparaître librement dans l’espace public. Dans les deux cas, que ce soit la parité ou le voile, ce serait un même droit à la différence qui serait l’épouvantail de l’universalité et de la neutralité républicaine. Et pourtant, depuis 2003, l’insertion du féminisme dans la rhétorique de la défense de la laïcité s’est présentée comme plus efficace dans une société où la punition, l’interdiction, l’exclusion sont indissociables d’une politique humaniste qui vise à sauver les femmes voilées. Autrement dit, c’est au nom du féminisme que l’on punit les femmes voilées avec ce paradoxe que l’émancipation passe par le dévoilement », le voile étant associé aussi bien aux signes d’une domination masculine exogène, réduite à la spécificité culturelle de l’islam, qu’à la fausse conscience de ces femmes qui se tromperaient en trouvant dans la religion leur salut plutôt que dans l’allégeance aux codes vestimentaires de la neutralité républicaine. 7Il y a pourtant une absurdité à vouloir exclure des jeunes filles parce qu’elles sont victimes d’une discrimination Personne parmi les féministes patentées qui, comme Anne Zelensky, joignirent leurs voix à celles de Pierre-André Taguieff, d’Alain Finkielkraut et de leurs amis, ne réalisa que l’on substituait ainsi à la logique d’extension des droits et des possibles qui a historiquement, pour de bonnes raisons, été celle des féministes, une logique de répression visant exclusivement des femmes Nordmann et Vidal, 2004 9. 8Ainsi, la raison pour laquelle les féministes se sont emparées de la question à savoir les dispositions vestimentaires des femmes et l’idée d’une supposée contrainte dans ce domaine et d’un dispositif disciplinaire patriarcal est également la raison pour laquelle on va exclure les jeunes filles de l’école à savoir l’émancipation des femmes. Le trouble est donc complet. Les filles supposées victimes ou soumises sont devenues des prosélytes, des agents. Il est intéressant de noter comment est réintroduite une forme d’agency d’autonomie pour disqualifier la prétention des filles voilées à parler par elles-mêmes de la teneur de leur expérience. Quoi qu’elles fassent ou disent, leur voile témoigne à charge contre elles soit on les considère comme des victimes, et alors il faut les sauver de leur parents ; soit, si elles disent avoir la liberté de choix, il faut les sauver d’elles-mêmes, considérant alors que nous n’avons affaire qu’à de la fausse conscience, de l’aliénation, voire une des manifestations du syndrome de Stockholm. 9On se retrouve donc devant une forme à la fois inédite et symptomatique de mobilisation de la rhétorique féministe, qui consiste à déposséder les principales concernées de la capacité de se définir elles-mêmes. Il y a là une logique raciste à l’œuvre, au sens où l’on produit de la race par des discours et des dispositifs qui font de la musulmane avouée » c’est-à-dire voilée une des figures de l’ennemi intérieur, dont la caractéristique est précisément qu’il avance voilé, au sens où son hostilité et son agressivité ne sont pas lisibles dans une lecture de la guerre ouverte. Ce qui permet, selon nous, de dire qu’une forme de racisme est opérante dans ces différentes traques du voile, c’est la définition même du racisme celui-ci consiste à attribuer à un individu une conduite d’espèce, autrement dit on prête des qualités, des caractéristiques, des compétences intellectuelles, morales, esthétiques, sportives, à un individu du fait d’une appartenance réelle ou supposée à un groupe auquel il ne pourrait échapper, si bien que tout dans son attitude témoignerait de cette appartenance. Par ailleurs, on peut dénombrer trois processus disciplinaires à l’œuvre dans la production de catégories raciales comme la femme musulmane voilée » l’infantilisation, la pathologisation et la criminalisation. Les femmes voilées seraient à la fois des enfants, des êtres vulnérables qu’il convient de protéger contre leurs frères et leurs pères ; elles seraient malades car elles verraient dans le voile une forme d’émancipation ; et elles seraient dangereuses en ce qu’elles seraient les complices de leurs frères toujours potentiellement terroristes. Dans cette perspective, toute politique d’émancipation d’État devrait donc, selon un continuum certain, éduquer, soigner et punir les femmes voilées. 10L’une des logiques appliquées ici est l’introduction ou plutôt la confirmation d’un différentialisme culturel ou racial, ainsi produit par l’altérisation du sexisme la prérogative de l’hétéropatriarcat, du sexisme, voire de l’homophobie est reportée sur les musulmans. La culture musulmane est ainsi constituée comme une culture spécifiquement patriarcale. Opération de stigmatisation qui a pour vertu politique de faire diversion à son propre sexisme. Il y a donc une gratification symbolique – notamment pour les hommes mais aussi pour les femmes – à altériser le sexisme le sexisme des autres et à se constituer en défenseur de la cause des femmes. On voit aussi se mettre en place avec la nouvelle laïcité » une réécriture opportune de l’histoire de la laïcité dans un sens qui déconflictualise le rapport au féminisme en avançant l’idée que le combat pour la laïcité fut solidaire du combat pour l’égalité des sexes. Laïcité, égalité des sexes et voile une histoire trouble 11L’historienne Joan Scott parle de sexularité » pour qualifier la prétention des tenants de la laïcité à revendiquer une égalité des sexes reposant sur la validation de la différence sexuelle et sur le constat d’une supposée incompatibilité culturelle et sexuelle de l’islam avec la République française Scott, 2012b. La question est en effet de savoir si la laïcité s’est historiquement construite en faveur ou à partir de la promotion de l’égalité des sexes. Comment la nouvelle laïcité a-t-elle contribué à façonner l’incompatibilité sexuelle et culturelle de l’islam en mettant en œuvre la répudiation sociale des femmes voilées ? Comment les femmes voilées ont-elles été constituées comme des femmes dangereuses, menaçant potentiellement à la fois la différence sexuelle à la française et le sentiment de sécurité culturelle ? 12Dans son rapport d’information du 3 novembre 2016, la délégation sénatoriale aux droits des femmes présidée par Chantal Jouanno souligne le point suivant, en s’appuyant notamment sur les analyses d’Élisabeth Badinter 2005 50-53 La délégation estime souhaitable, pour contribuer à la lutte contre les menaces qui affectent aujourd’hui les droits et libertés des femmes, de réaffirmer dans tout notre système juridique le principe d’égalité entre femmes et hommes, qui constitue une dimension essentielle de la laïcité Jouanno, 2016 89. 13L’une des recommandations précises de la délégation concerne le domaine sportif La délégation est d’avis que, dans la perspective de la candidature de Paris aux Jeux olympiques, la France affirme l’exigence de neutralité politique et religieuse des athlètes, conformément à la Charte olympique. Elle estime que ce principe ne saurait s’accommoder d’aucune exception quand il s’agit de femmes, au nom d’une volonté d’inclusion qui revient à nier l’égalité entre les femmes et les hommes ibid. 32. 14Pourtant, ce lien historique étroit entre laïcité et égalité des sexes est difficile à soutenir, comme le montre l’histoire de la laïcité abordée du point de vue du genre par deux historiennes spécialistes de la question, Joan Scott et Florence Rochefort, lesquelles insistent sur la manière dont le sexisme au contraire a joué le rôle d’un ciment de la laïcité » lors des débats qui ont conduit à la loi de 1905, comme nous l’indiquerons ci-dessous. Il ne s’est pas agi, dans cette période que l’on peut dire fondatrice » de l’institutionnalisation de la laïcité républicaine, de défendre le droit des femmes à l’autonomie, à accéder au suffrage universel, ou encore à avoir accès au contrôle de leur droit de reproduction. 15De même, il apparaît que ce n’est que relativement récemment que la question de l’exercice de la laïcité se pose sous la forme de la mixité des sexes dans l’espace public. Le droit à l’espace public est le corollaire de certaines prescriptions vestimentaires de genre. Il est intéressant de voir comment au sein d’un féminisme dit institutionnel la délégation sénatoriale aux droits des femmes, cette logique de prohibition de l’espace public en fonction des vêtements opère de manière symétrique dans un patriarcat d’État et dans un patriarcat domestique l’État prescrit des conduites vestimentaires de genre pour paradoxalement critiquer les prescriptions vestimentaires domestiques. On pourrait arguer que ces prohibitions vestimentaires n’ont rien de spécifiquement français puisque des législations similaires ont été instaurées en Belgique, en Australie, aux Pays-Bas et en Bulgarie mais elles ne s’appliquent qu’aux enseignants et non aux élèves. Cependant, comme le montre Joan Scott, il y a bien une spécificité française dans la manière de viser les femmes et de s’inscrire dans la rhétorique de l’égalité des sexes comme parangon d’une modernité achevée par la France et l’ethnicisation de son identité culturelle majoritaire Scott, 2016. 16Il y a donc là certainement un opportunisme politique à découvrir » l’égalité des sexes pour exclure du récit national et de son espace de visibilité les femmes musulmanes et les musulmans en général, pour exhiber ce que l’on considère comme le marqueur de l’incompatibilité de l’islam avec la République, y compris son incompatibilité sexuelle. Il faut entendre par là l’incapacité supposée pour les musulmans de prendre acte de l’arrangement tacite entre les sexes dans l’espace public, et leur refus de valider une séduction à la française » reposant amplement sur la valorisation de la différence sexuelle et de ses asymétries sociales et politiques. Pour arriver à valoriser cet arrangement entre les sexes et à lui donner une tonalité laïque, il a d’ailleurs fallu réinventer la tradition nationale, et s’inscrire dans ce qui est souvent considéré comme une exception française » il a donc fallu réécrire, réinvestir le contenu de la laïcité en lui donnant une orientation qu’elle n’avait précisément pas. C’est ce à quoi s’attelle une partie du féminisme tel qu’il est incarné par Élisabeth Badinter ou Catherine Kintzler. Selon la première, c’est précisément dans cette logique d’égalité des sexes que 11 Élisabeth Badinter, citée dans Jouanno 2016 92. La loi de 1905 a permis par la suite l’adoption de législations favorables aux droits des femmes, car cette loi a permis une laïcisation des mœurs dont les conséquences émancipatrices pour les femmes sont évidentes indépendance financière, maîtrise de la fécondité, divorce par consentement mutuel, IVG, autorité parentale partagée, sans oublier l’accouchement dit sans douleur auquel l’Église catholique s’est initialement opposée11. 12 Catherine Kintzler, citée dans Jouanno 2016 42. 17Ce rappel historique montre alors pour elles l’enjeu qu’il y a à punir les vêtements musulmans considérés comme archaïques, annulant selon elles la conquête des femmes, aidée par la laïcité. Comment un simple fichu peut autant être investi de sens et d’affect pour former l’image que la République et le féminisme ont d’eux-mêmes ? On assiste en effet à une sur-symbolisation de l’islam et de ses expressions ordinaires visibles. En témoigne le commentaire de Laurence Rossignol comparant le port du voile à la soumission volontaire à l’esclavage. L’affaire du burkini est aussi l’occasion pour Catherine Kintzler, auditionnée par la délégation le 25 mars 2015, de faire le lien entre occupation libre et laïque de l’espace public et égalité des sexes. La laïcité garantit selon elle la liberté, fondamentale pour les femmes, de pouvoir sortir sans être sommée à chaque instant de rentrer, s’entendre dire qu’on n’a rien à faire là, ou que si on est là sans avoir rien à faire, c’est qu’on se prostitue12 ». Le régime laïque serait ce qui permet aux femmes non seulement de sortir de chez elles – question dont elle rappelle qu’elle ne s’est jamais posée pour les hommes – mais aussi de sortir de leur propre condition L’exclusion des femmes de l’espace public rejoint la question des prescriptions vestimentaires et de l’usage consistant à cacher le corps des femmes, autorisées à sortir en dehors du domaine privé de la maison si elles portent une tenue qui les dérobe aux regards Jouanno, 2016 43. 18Or, l’inscription du féminisme, de l’égalité des sexes dans l’histoire de la laïcité comme étant la conséquence naturelle ou l’enjeu naturel de la laïcité est erronée. Jean Baubérot, spécialiste de l’histoire de la laïcité, remet en cause l’idée d’une consubstantialité entre laïcité et féminisme. Sans identifier strictement laïcité et anticléricalisme, il précise toutefois que, historiquement, l’anticléricalisme va être antiféministe » Baubérot, 2014 88. Joan Scott se dit elle-même troublée par cette invocation de la laïcité comme principe de l’égalité de genre Cela n’était certainement pas la préoccupation des anticléricaux qui ont inventé le terme en 1871, ni celle des auteurs de la loi de 1905 qui prescrit la neutralité de l’État en matière de religion et ne dit absolument rien de la façon dont les femmes doivent être traitées. C’est plutôt la nouvelle laïcité » formulée par le rapport Baroin qui a fait entrer l’égalité entre les hommes et les femmes dans les principes fondateurs de la République. Elle transfère l’exigence de neutralité de l’État à ses citoyens, des institutions et des représentants de l’État à tout l’espace public et à tous ses habitants. La nouvelle laïcité » exige des individus qu’ils comprennent que la neutralité, définie comme l’absence du plus modeste signe d’affiliation religieuse, est la condition sine qua non de l’appartenance à la nation Scott, 2016. 19Alors que le féminisme a pu inclure une certaine forme de laïcité, la laïcité en retour n’a pas été le lieu d’émergence directe de l’égalité entre les sexes. On peut même dire qu’un compromis social s’est mis en place pour ne pas constituer l’égalité des sexes. L’objectif des auteurs de la loi de 1905 n’était pas de promouvoir les droits et libertés des femmes. Florence Rochefort a mené une réflexion en vue d’introduire une histoire des femmes et du genre dans l’histoire de la laïcité, qui, à l’époque, était abordée à l’aune d’une neutralité masculine. Elle a souhaité interroger l’histoire de la laïcité à partir de l’histoire des féminismes et des droits des femmes, plutôt que de la convoquer comme un étendard du féminisme, ou même de nier les apports d’une certaine laïcité à l’égalité des sexes. Ce qu’il est intéressant de voir à son propos et qui est différent de l’approche de Baubérot pour qui les anticléricaux sont des antiféministes, c’est de voir ce qui a pu faire l’objet d’un pacte de genre » 13 Florence Rochefort, audition au Sénat, dans Jouanno 2016 5. C’est pourquoi l’idée de pacte laïque, à laquelle j’associe l’idée de pacte de genre, me semble importante. Afin d’éviter toute guerre civile ou politico-religieuse, des compromis et des alliances se forment autour de la restriction de l’égalité des sexes. Très souvent, ce principe fait consensus et a permis aux forces politiques et religieuses de travailler ensemble. À ce titre, le conservatisme de genre a joué le rôle de ciment de la laïcité, qui témoigne ainsi de ses effets ambivalents13. 20La question en effet était plutôt de savoir à qui appartenait le corps des femmes ? Ce n’est que dans ce cadre-là que l’on peut comprendre que les catholiques soutiennent les droits politiques des femmes et non les droits civils, car ils tiennent à la figure du chef de famille, et les femmes sont censées voter comme leur mari. En raison de cette méfiance, les républicains refusent aussi toute avancée et toute cession des droits de la femme. Ce constat s’applique aussi aux lois républicaines de la IIIe République encourageant l’instruction des filles il s’agissait, selon le député Camille Sée, à l’origine de la loi du 21 décembre 1880 sur l’enseignement secondaire des jeunes filles, de fournir des compagnes républicaines aux hommes républicains » Baubérot, 2014 88. L’exposé des motifs de la proposition de loi pose clairement les termes du débat Il ne s’agit ni de détourner les femmes de leur véritable vocation, qui est d’élever leurs enfants et de tenir leur ménage, ni de les transformer en savants, en bas-bleus, en ergoteuses. Il s’agit de cultiver les dons heureux que la nature leur a prodigués, pour les mettre en état de mieux remplir les devoirs sérieux que la nature leur a imposés ibid.. 21Dans le même esprit, c’est à Jules Ferry, pourtant relativement sensible à la cause féministe dès la fin du Second Empire, que l’on doit ces remarques incisives Les évêques le savent bien celui qui tient la femme, celui-là tient tout, d’abord parce qu’il tient l’enfant, ensuite parce qu’il tient le mari. […] Il faut choisir, citoyens il faut que la femme appartienne à la Science, ou qu’elle appartienne à l’Église ibid.. 22Comme le précise Jean Baubérot, Ferry n’envisage pas que les femmes puissent s’appartenir à elles-mêmes » ibid.. On constate donc que, depuis sa création en 1871, le mot laïcité » est source de conflits chez les militants anticléricaux. Il a été utilisé pour déstabiliser la puissance de l’Église catholique, c’est-à-dire d’une religion institutionnalisée qui avait la mainmise sur l’éducation et donc, sur la formation des citoyens. Et aujourd’hui, la laïcité fonctionne selon une logique de l’enclos qui vise à immuniser l’identité française de toute contamination musulmane. Les femmes, aujourd’hui comme hier, sont considérées comme un danger potentiel pour la République, parce qu’elles seraient toujours sous influence et incapables de se posséder sous l’influence du prêtre hier, et aujourd’hui pour les femmes voilées, sous l’influence des mâles de leur foyer ou de leur communauté. Il y a cependant une spécificité dans le défaut d’assimilation » des femmes musulmanes, par rapport au défaut de compétence citoyenne » des femmes françaises au début du combat entre laïcité et Église l’introduction de la rhétorique de l’émancipation pour des femmes constituées comme Autres, racialisés. Il nous semble, par conséquent, qu’il faille apporter une autre hypothèse de lecture à celle formulée par Joan Scott. Selon cette dernière, comme nous l’avons vu, le souci de préserver la différence sexuelle et une forme d’érotisme de la domination par l’exhibition des corps dénudés permet de rejeter les femmes voilées hors de l’espace de la séduction, et donc de l’espace public qui serait ainsi tenu pour le lieu par excellence de la rencontre sexuelle. Cette construction de l’incompatibilité sexuelle de l’islam, qui fait des hommes musulmans des prédateurs des femmes blanches, et des femmes musulmanes des partenaires rétives à la rencontre sexuelle, ne se comprend pas sans la réactivation d’un certain orientalisme sexuel, que les féministes françaises musulmanes tentent de déjouer. L’impensé colonial et la formation d’un féminisme français musulman 23Parler du féminisme et du voile, c’est s’inscrire dans un temps historique plus long qu'on ne le croit – que l’on fait pourtant ordinairement démarrer en 1989 –, c’est aussi s’inscrire dans une géographie perturbée ou les rapports entre centre territorial et de pouvoir et périphérie sont troublés par les flux migratoires historiques entre anciens territoires colonisés et ancienne métropole. La perception française du voile s’inscrit dans ce rapport historique dense, colonial, entre l'islam comme religion colonisée » et la République impériale. La colonisation française dans les pays musulmans n’a pas été simplement une conquête des terres et du pouvoir local, elle a également procédé à une expropriation identitaire » en instituant notamment l’islam comme une religion colonisée » Sayad, 2014 il faut entendre par expropriation identitaire l’impossibilité, entretenue par le pouvoir colonial, pour un peuple de se définir par lui-même à partir de son propre système de valeurs culturelles. Ainsi il fut un temps où non seulement la France se disait puissance musulmane », mais où la laïcité elle-même était pratiquée selon des accommodements compatibles avec la perpétuation de sa domination sur les territoires colonisés Achi, 2004. La loi de 1905 fut ainsi appliquée avec des mesures dérogatoires permettant la continuation du contrôle des ministres du culte musulman dans les territoires colonisés. Autrement dit, dans ce contexte colonial, la République arrangeait elle-même des exceptions à la laïcité à des fins de contrôle d’une religion dont elle voulait orienter la promotion dans un sens compatible avec la perpétuation de sa domination. À cette même époque coloniale la catégorie de musulman était davantage juridique que confessionnelle stricto sensu, puisqu’elle signifiait la non-citoyenneté Le Cour Grandmaison, 2010. 24La rhétorique féministe de l’égalité des sexes et de l’émancipation des femmes, conjointement à la rhétorique de la modernité de la civilisation occidentale, a joué un rôle à la fois dans la conquête coloniale et dans la façon dont on a voulu préserver les territoires colonisés. Les représentations du voile dans les pays musulmans colonisés alimentèrent l’imaginaire et les réflexions des administrateurs territoriaux français pour assurer la conquête des esprits nécessaire à toute domination durable en territoire étranger. C’est à l’aune de cette histoire coloniale du voile et de l’Islam, et de cette mémoire postcoloniale qu’il faut lire les différentes affaires du foulard islamique. 25Il est clair en effet que les récurrences des affaires du voile puisent aussi dans les réminiscences de la mission civilisatrice » coloniale qui vantait le traitement supérieur des femmes françaises bien avant qu’elles aient le droit de vote ou qu’elles soient libérées des restrictions des codes napoléoniens par rapport à celui des femmes indigènes », dont les voiles pouvaient alors avoir un attrait érotique, et n’étaient pas comme aujourd’hui considérés uniquement comme un signe de répression sexuelle. Cette réminiscence de mission civilisatrice » s’est ainsi clairement exprimée lorsque Manuel Valls, alors Premier ministre, convoqua le symbole national d’une Marianne dévêtue, poitrine nue, qui serait devenue une réplique républicaine de l’icône allégorique de La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix. Marianne à la gorge offerte incarnerait les femmes françaises émancipées par opposition aux femmes voilées qui seraient soumises à l’islam. À quoi correspond alors cette volonté politique de dévoiler les femmes ? Peut-on trouver dans l’histoire coloniale un antécédent à cette volonté ? Et que peut signifier la réactivation de cet impératif de dévoilement dans une France postcoloniale ? 26C’est à Frantz Fanon que l’on doit l’évocation la plus célèbre de ce que l’on appela alors la bataille du voile » durant la guerre d’Algérie Fanon, 2011 il s’agit du célèbre dévoilement de femmes algériennes du 13 mai 1958. Alors qu’une révolte menace de renverser le gouvernement français, une cérémonie de dévoilement des femmes musulmanes est organisée en soutien à la fraternité française et à l’Algérie française ». On y voit des femmes françaises retirer publiquement leur voile à des femmes indigènes », visiblement ravies. Selon Fanon, ces femmes, manipulées, avaient été choisies parmi des domestiques menacées de renvoi, de pauvres femmes arrachées de leur foyer, des prostituées » ibid. 44. Au cœur de cette mise en scène étaient les femmes françaises membres du Mouvement de solidarité féminine, dont la mission portait sur la promotion de l’hygiène et l’accompagnement à la maternité des femmes indigènes ». À la tête de ce mouvement, se trouvait Mme Raoul Salan, épouse du commandant des forces armées françaises en Algérie. Ce souci apparent pour les femmes musulmanes s’expliquait en partie par le choix dès 1955 du gouverneur général Jacques Soustelle, avec des officiers revenus de la guerre d’Indochine pleins de l’amertume de la défaite, d’orienter les actions civiles dans le sens d’une contre-guérilla, dont l’un des aspects essentiels est de diviser les foyers indigènes » – notamment ruraux – en promouvant l’occidentalisation des femmes. Autrement dit, face à une démographie considérée comme galopante, le 5e bureau de l’état-major de l’armée livre une véritable guerre de valeurs – utilisant les instruments de l’avancement de la cause féminine – en envoyant dans les douars les infirmières des équipes médico-sociales itinérantes EMSI prodiguer les soins aux nouveau-nés ainsi qu’à leurs mères. Les EMSI sillonnèrent toute l’Algérie de 1957 à 1962, soutenues par l’idée développée par l’état-major selon laquelle avec l’évolution de la femme musulmane, l’Algérie trouvera la paix » MacMaster, 2012 64. 27Cette préoccupation stratégique pour les femmes algériennes est ancienne en réalité. Une fois achevées les pacifications territoriales en Algérie, le voile et le haïk le voile couvrant le visage des femmes du menton au nez furent très vite au xixe siècle un objet de préoccupation majeure pour les administrateurs coloniaux. Dans les années 1860, le général Eugène Daumas, directeur des Affaires de l’Algérie au ministère de la Guerre et commanditaire d’expéditions punitives contre les tribus rétives au paiement de l’impôt colonial, s’attela à préciser le rôle que devait jouer la femme arabe dans la pacification culturelle pour briser les résistances des esprits et asseoir l’amour de la France dans les cœurs » d’une façon qui les rendît aptes à la véritable civilisation Je me suis mis à l’œuvre, mû principalement par cette pensée politique, que si je parvenais à déchirer le voile qui couvre encore les mœurs, les coutumes, les idées justes ou fausses, de ce peuple il deviendrait plus facile de lui choisir habilement les remèdes qui pourraient convenir le mieux, aux maladies morales dont nous le croirions atteint Daumas, 1912 2. 28Mais cette attention particulière au voile n’est pas à reléguer aux prémisses historiques de la colonisation comme modèle thérapeutique pour une culture malade », ou comme modèle de pénétration douce des consciences dans le cadre d’une politique de civilisation des mœurs, elle fut également décisive durant la guerre d’Algérie dans les offensives militaires de contre-guérilla, comme pratique de torture certains soldats français procédèrent dans les bleds à des dévoilements forcés des femmes pour les humilier, dévoilements qui pouvaient se révéler être le geste initial menant à des viols répétés, et punitifs pour les femmes que l’on soupçonnait de sympathie pour le Front de libération nationale MacMaster, 2012 82. De fait, le voile, notamment dans les centres urbains, a pu devenir le signe distinctif d’une résistance ordinaire visible à la supposée émancipation française qui voulait garder la mainmise sur l’Algérie. 29C’est ce lien historique entre dévoilement et émancipation en contexte colonial qui est dénoncé aujourd’hui, sous une autre forme, par des féministes musulmanes qui insistent à la fois pour rappeler qu’elles sont françaises et qu’elles n’ont de leçon à recevoir de personne en matière de féminisme. Elles se situent ainsi dans une perspective qui consiste à décoloniser le féminisme français. Il faut entendre par là la volonté de critiquer l’impensé colonial de la République française qui tend souvent à considérer les femmes musulmanes et l’islam en général comme une figure de l’étranger et de l’ennemi. Mais il s’agit aussi de s’adresser à un certain métarécit du féminisme français qui continue de penser en termes de vagues » le récit de ses luttes pour l’émancipation, adoptant ainsi une géographie occidentalo-centrée niant les luttes d’autres femmes subalternes, non occidentales ayant noué leur propre lien entre religion et émancipation. Dans cet esprit le collectif Mamans toutes égales est né, à la suite de la publication de la circulaire Châtel interdisant aux mères de famille voilées d’accompagner les enfants lors des sorties scolaires. L’une de ses membres éminentes, Ndella Paye, rappelle aux féministes, relevant la logique d’exclusion des musulmanes voilées de l’espace public, que le féminisme ne peut consister à sauver des femmes non blanches que l’on a préalablement minorisées et renvoyées du côté du consentement à l’oppression Comment des femmes arrivent-elles à reproduire sur d’autres femmes ces mêmes mécanismes qu’elles dénoncent, sans que cela ne les ébranle le moins du monde ? La seule réponse qui me vient à l’esprit est qu’elles sont tellement ethnocentrées qu’elles sont aveugles à la contradiction, pourtant flagrante. […] Pourquoi exiger de moi que j’enlève mon foulard parce que certaines ont lutté pour se dénuder ? En quoi ce bout de tissu que j’ai sur la tête remet en cause des années de luttes de femmes ? En fait, ce que ces femmes me disent depuis plus de dix ans c’est ton corps nous appartient ». Comment pouvait-il en être ainsi pour des femmes qui luttent depuis des décennies pour s’approprier leur corps ? Paye, 2015 14 Karima Mondon, Monsieur le Premier ministre, je fréquente plus de femmes voilées que vous », let ... 15 < ... 30De fait Ndella Paye, musulmane voilée, se revendique de l’afro-féminisme, c’est-à-dire de ces luttes et de cette théorisation issues des mouvements du pouvoir noir-américain des années 1960, et qui furent l’occasion pour les féministes noires d’interpeller les féministes blanches sur la spécificité de leurs expériences de dépossession et de violence comme les stérilisations forcées, le travail du care, les ravages de la drogue dans les quartiers, et de dénoncer l’universalisation des mots d’ordre des féministes blanches qui ont eu tendance à invisibiliser les luttes des femmes noires. Ainsi en fut-il par exemple de la revendication du droit à l’avortement, alors même que les femmes noires luttaient contre les avortements non consentis. L’interpellation ne niait pas la pertinence de ce combat mais soulignait l’absence de prise en compte de l’expérience spécifique des femmes noires qui aurait pu donner lieu à l’élargissement du mot d’ordre, et surtout à un combat intersectionnel » contre le capitalisme ravageur au sein des familles noires de classes populaires, contre le racisme et le legs postesclavagiste des institutions, contre les violences sexuelles subies par les femmes noires. Kimberlé Crenshaw a forgé le concept d’intersectionnalité, que revendique Ndella Paye, pour saisir ce qui dans les expériences minoritaires relevait de plusieurs formes de domination imbriquées entre classe, race, genre Crenshaw, 2005 ; Dorlin, 2008. Bien que n’ayant pas donné lieu pour l’instant à un corpus théorique spécifique au contexte républicain français Ali, 2012 ; Hamidi, 2017 ; Latte Abdallah, 2010, le féminisme musulman français, issu des luttes des femmes contre l’islamophobie qui les visait tout particulièrement, cherche également à penser l’émancipation à l’école. Ainsi, Karima Mondon, enseignante de l’Éducation nationale, créa un dispositif scolaire d’aide aux jeunes filles voilées expulsées des établissements scolaires à la suite de la loi de 2004 L’école ouverte ». L’initiatrice de ce dispositif essaie de mettre en pratique la pédagogie de l’émancipation à l’école à partir de la philosophie de Jacques Rancière développée dans Le maître ignorant, en montrant comment peuvent se concilier à l’école réalisation de l’égalité, exercice libre de la raison, et port du voile, c’est-à-dire une expression visible de l’adhésion à la foi musulmane. Pour Karima Mondon, connue pour ses prises de position publiques face à Manuel Valls, le voile n’existe pas. Il existe des individus portant mille et une formes de tissus pour mille et une raisons14 ». C’est dans cette même configuration plurielle des manières d’être musulmane que Lallab se présente comme un magazine en ligne et une association [fondés en 2016 entre autres par Sarah Zouak] dont le but est de faire entendre la voix des femmes musulmanes pour lutter contre les oppressions racistes et sexistes ». Lallab s’inscrit ainsi dans un répertoire intersectionnel des mobilisations puisqu’elles refusent de choisir entre être féministe » et être musulmane ». De même, avec le collectif Les Femmes dans la mosquée, Hanane Karimi souhaite montrer comment l’on peut être à la fois musulmane et combattre pour son émancipation, dans ce lieu souvent perçu comme le parangon d’un sexisme proprement musulman, à savoir la mosquée. Ce collectif cherche avant tout à mettre en œuvre un principe d’égalité confessionnelle dans les lieux de prière contre la relégation des femmes dans des espaces confinés. À travers le combat pour la dignité des espaces de prière féminins, et plus largement avec celui d’Hanane Karimi, s'affirme la volonté de définir par soi-même, et en s’adressant directement aux dont elle est l’une des voix, les conditions de l’égalité des femmes et des hommes au sein d’une culture musulmane sans cesse questionnée à partir de son expérience de la migration15. 31L’un des enjeux principaux autour des différentes affaires du voile réside dans ce que l’on entend par émancipation, c’est du moins les termes par lesquels les femmes voilées féministes identifient ce nœud politique propre à la République française peut-on encore parler d’émancipation lorsque celle-ci fait l’objet d’une politique de sauvetage qui en reporte le coût sur les principales intéressées, autrement dit qui punit la supposée victime pour mieux la sauver d’elle-même ? Les principales concernées en l’occurrence ont développé dans leurs propres lexiques alliant foi et féminisme un discours de promotion de l’égalité entre les sexes, entre les femmes et entre les citoyens.
Levoile n'est pas obligatoire chez les musulmans hein. Trouvez moi le mot voile dans le Coran et je vous donne 20€ PayPal. C'est juste une tradition orientale de porter le voile car il est La pièce la moins utilisée de ma garde-robe est celle qui fait décidément le plus parler d’elle le burkini. Dans un pays historiquement passionné par la mode, il n’est peut-être guère remarquable que ce nouveau type d’habillement venu de l’autre bout du monde passionne les foules.→ LE CONTEXTE. La justice suspend la décision du maire de Grenoble d’autoriser le burkiniJe suis musulmane, et j’avais acheté un burkini non pas pour des raisons religieuses, mais pour des raisons de santé ma peau ne supporte pas le soleil très longtemps, et cet habit m’a d’abord paru une bonne alternative et écolo aux tartinades régulières de crèmes chères et nocives pour les océans. Je ne suis pas surprise qu’il ait été inventé en Australie, où les vêtements de surfeur, variés, m’avaient plu pour cette exacte raison ils recouvrent le corps et règlent le problème des coups de soleil – surtout pour les Australiens, très conscients du danger du trou dans la couche d’ozone au-dessus de leurs têtes. Et puis, par rapport aux vêtements de surfeur, le burkini avait aussi la fantaisie d’ajouter une jupette, ce qui me plaisait…Celles qui sont forcées de le porter, celles qui aimeraient le porterPlus largement, le voile relève pour moi de la même problématique en France, placé à l’intersection de plusieurs débats et perceptions. Autant de voiles, autant d’histoires qui se placent sur un large spectre situé entre deux limites celles qui sont forcées de le porter en France, par pressions familiales ou sociales et celles qui aimeraient le porter mais ne peuvent pas pressions similaires mais inverses.Le premier exemple est connu, et c’est la raison pour laquelle beaucoup partent en guerre contre le burkini… Le deuxième l’est beaucoup moins. C’est ce qui rend pour moi le voile ou le burkini comme un exemple trop peu fiable d’un symptôme d’oppression de la femme, surtout en France. D’une part, qui fréquente les milieux musulmans réalise très vite qu’un vrai » islamiste ne laisserait de toute façon pas sortir une femme à la plage ou à la piscine, même recouverte d’un burkini. Ne parlons même pas d’une piscine municipale mixte et qui autorise également les seins nus.→ À LIRE. Le burkini vu d’islam, entre indifférence et perplexitéD’autre part, l’oppression de la femme peut être parfaitement invisible il me vient en tête au moins un exemple d’une amie française d’origine maghrébine qui, voulant mettre le voile par conviction religieuse personnelle, s’est vu essuyer un refus catégorique de la part de ses parents, qui voulaient lui éviter tout problème. Elle n’a pu qu’obtempérer. De l’extérieur, elle paraît donc parfaitement intégrée à la société française, modèle de la femme libérée… Et pourtant non, son cas relève tout autant de ce droit de regard » sur le corps des femmes que l’on dénonce à juste titre. Au nom de sa libération, on lui dicte encore comment s’ pression qui n’est pas unique aux musulmansD’autres comme moi ne rencontrent heureusement aucune interdiction familiale, mais la société me limite plus ne considérant pas le voile comme une obligation religieuse, je préfère m’épargner les soucis qui viennent avec le fait de le porter. Même si je souhaite pouvoir le mettre pour des raisons plutôt triviales appréciation de la sensation du tissu qui m’enveloppe, trouver un logement et un travail facilement me paraît plus important que de pouvoir utiliser toute la gamme de ma collection de voiles, rangés eux aussi dans mon placard ne pas se faire insulter dans la rue est aussi très agréable !.→ À LIRE. Le burkini scandalise à droite et divise à gaucheJ’accepte donc cette contrainte sans trop de problèmes, considérant que tout membre d’une société est contraint d’une manière ou d’une autre, que c’est ainsi qu’on peut faire société devoir reléguer le burkini et les voiles au placard n’est pour moi qu’une contrainte débat vient aussi à l’intersection du débat sur la laïcité, souvent mal comprise si je parle ici du cas des signes religieux islamiques, grands favoris des débats télé mais qu’un citoyen musulman doit pouvoir théoriquement porter dans l’espace public, cette pression n’est pas unique aux musulmans. Je pourrais ainsi parler du cas d’une femme de culture chrétienne de mon entourage, qui vit dans un quartier lambda dans une ville de province et qui n’ose plus porter de colliers avec des grosses croix trop visibles, non pas à cause de voisins musulmans ou athées qui verraient cela d’un mauvais œil, mais tout simplement parce qu’elle pense que la loi interdit effectivement le port de signes religieux dans l’espace public… !Un débat qui devrait rester théologiqueQuant à savoir si le voile ou le burkini est nécessaire à la pratique religieuse, cette question relève du théologique, et la réponse est variable d’une époque à une autre, d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre, et tient plus de la considération personnelle et de sa propre relation au divin et aux textes surtout en islam sunnite, sans système clérical. Je considère personnellement le voilement comme une des expressions possibles du devoir de modestie coranique, injonction qui peut se traduire de diverses manières selon le temps et le lieu, et qui s’applique aux deux sexes fait parfois ignoré à la fois par les pro-voile et les anti-voile.→ À RELIRE. Éric Piolle Interdire le burkini dans une piscine municipale est une discrimination »Si cette interprétation me rend la vie plus facile – un jean et un tee-shirt suffisent à passer pour modeste en France –, je peux en revanche compatir avec le cas des musulmanes françaises qui considèrent que le voile est une partie non négociable de leur pratique, et pour qui l’espace public en devient beaucoup plus difficile d’accès, ce que je déplore. Il faudrait pouvoir laisser ce débat de dé voilement, en France laïque, là où il est pertinent débat théologique intra-islamique. Pourdénicher un bon travail saisonnier, l’idéal est de s’y prendre en avance et de soigner sa candidature. Quand commencer à chercher, comment trouver des idées de jobs pendant l’été 2022, sur quels sites et pour quel salaire ? fournit tous les renseignements nécessaires. Télécharger l'article Télécharger l'article Le hijab est une partie importante de la décence d'une femme musulmane. Le code vestimentaire islamique préconise que les femmes se couvrent le corps en entier à l'exception des mains et du visage. Le terme hijab » fait référence à la modestie au sens large et il englobe aussi le comportement, la voix et le regard, même s'il est souvent pris seulement pour le voile, comme c'est le cas dans cet article. Le but du hijab est de cacher les attributs de la beauté de la femme des hommes qui ne font pas partie de sa famille et de s'identifier en tant que musulmane. Il existe plusieurs méthodes pour choisir celui qui vous convient le mieux. 1Vérifiez les obligations du hijab. Vous pouvez consulter des sites Internet ou des magazines spécialisés. L'obligation de base est que le hijab ne montre que le visage et que tous les cheveux soient cachés. De nombreuses femmes musulmanes ont posté des vidéos en ligne pour montrer différents styles, mais n'oubliez pas que la caractéristique de base du voile est de ne pas attirer l'attention, c'est pourquoi vous ne devez jamais le traiter comme un accessoire de mode. Vous apprendrez les différents types et produits disponibles lorsque vous irez jeter un œil et les méthodes pour le mettre, l'enrouler et le faire tenir. 2Choisissez votre hijab. Rendez-vous directement dans un magasin qui vend ce genre de produits et passez en revue leur collection. Certains voiles ne sont qu'une seule pièce de tissu qui pourrait être carrée, ovale ou triangulaire. On les enroule souvent autour de la tête en les faisant tenir avec un nœud ou des épingles. D'autres sont des tubes de tissu qui s'enfilent sur la tête comme une cagoule et pourraient être faits d'une ou de deux pièces. Ce dernier type est généralement plus simple pour les débutantes, car il ne faut pas le faire tenir avec des épingles. Trouvez un hijab approprié pour votre tenue, d'une couleur neutre. Évitez de porter des couleurs trop vives ou des motifs voyants. Les hijabs faits de matériaux naturels comme la soie ou le coton sont généralement plus confortables, car ces tissus respirent ». Publicité 1Commencez à le porter lorsque vous êtes prête. Si vous ne vous sentez pas encore prête à le mettre, vous pourriez troubler ou même offenser certains musulmans si vous le portez quand bon vous semble. Il vaudrait mieux que vous attendiez de vous sentir complètement prête à le porter tout le temps, mais mettez-le surtout pour l'amour d'Allah. 2Ne vous sentez pas enfermée. Ne croyez pas qu'en le portant, les gens vont commencer à vous mépriser. Vos amis seront toujours vos amis. Si quelqu'un vous pose des questions à propos de votre décision, vous pouvez lui dire que vous avez décidé de devenir une bonne musulmane. Il va en fait commencer à vous respecter encore plus pour ce geste. Si vous recevez des commentaires ou des critiques à propos de votre décision, vous devez vous demander si ces gens peuvent tolérer votre différence ou si vous devriez plutôt prendre vos distances. En plus, vous pouvez devenir une ambassadrice de tous les musulmans. Montrez qu'ils se soucient de leur image. Certaines femmes musulmanes choisissent d'en faire plus et de se couvrir le visage en plus de porter le hijab. Publicité 1Sachez que vous pouvez avoir l'air cool ! Portez des tuniques aux couleurs vives, des jupes longues, des pantalons amples et des vestes structurées. De nombreuses sociétés qui produisent des vêtements pour les musulmanes proposent de longues robes pour les évènements décontractés et plus formels et des costumes plus chics pour le travail. Le hijab n'est pas un uniforme et il n'est pas obligé d'avoir l'air austère, mais vous devez aussi éviter de trop vous faire voir. 2Portez ce que vous aimez avec vos amies. Vous avez le choix ! Montrez-leur votre personnalité sans le hijab. Vous devez seulement être certaine qu'il n'y a pas d'hommes dans la pièce, mettez un signe sur la porte si nécessaire. 3Trouvez des vêtements pour rester active et modeste. Si vous jouez à un sport en équipe, vous devez porter des hauts longs et un pantalon en dessous du maillot. Procurez-vous un hijab conçu pour faire du sport d'une couleur adaptée à celle de votre uniforme ou d'une couleur neutre après en avoir discuté avec votre entraineur. Si vous faites du sport seule, portez des joggings amples, un t-shirt à manches longues et un hijab conçu pour faire de l'exercice. Pour la natation, il existe des tenues complètes dans les magasins de vêtements islamiques. Si vous suivez les traditions pour l'équitation, vous devez porter un long manteau qui couvre vos jodhpurs. Publicité 1Mettez d'abord un bonnet. Un bonnet ou un bandana vous aidera à le faire tenir en place. 2Pliez le voile comme on vous l'a montré. Posez-le sur votre tête. 3Ajustez les pendants. Laissez-en descendre un vers votre taille et l'autre vers votre ventre. 4Enroulez le hijab. Ramenez la partie la plus longue par-dessus la plus courte et enroulez-la autour de votre tête. 5Tirez sur la partie courte. Cela permettra de mieux faire tenir le hijab. 6Épinglez la partie enroulée. 7Laissez pendre la partie la plus courte. Vous l'utiliserez pour vous couvrir, faites-la tenir en place avec des aiguilles si nécessaire. Publicité Conseils Vous pouvez fabriquer votre propre hijab si vous le voulez. Soyez sure de vous et les autres vous respecteront avec votre hijab. Les couleurs neutres comme le blanc, le brun, le beige, le bleu et le vert sont probablement les solutions les plus sures pour remplacer le noir. Si vous avez les cheveux soyeux, utilisez la partie la plus courte d'un hijab à deux pièces pour les garder en arrière. De cette façon, vous n'aurez pas à arranger votre voile toutes les cinq secondes pendant la journée. Publicité Éléments nécessaires Un hijab Un bandana ou un bonnet Des épingles À propos de ce wikiHow Cette page a été consultée 17 585 fois. Cet article vous a-t-il été utile ? Dansune interview accordée à Europe 1, Abdou Diallo a évoqué la possibilité de porter le maillot du Sénégal, le pays natal de ses parents. C’est la première fois que l’ancien Femmes voilées le port du voile dans la Paul a-t-il dit cette parole "...est-il convenable qu'une femme prie Dieu sans se voiler la tête ?" 1 Corinthiens biblique concernant le voilePaul parle du voile de la femme dans 1 Corinthiens 11, dans les versets 5 à 15, ceci dans un chapitre traitant de l'ordre dans l' tout le passage, depuis le verset 33 Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef, c’est comme si elle était Car si une femme n’est pas voilée, qu’elle se coupe aussi les cheveux. Or, s’il est honteux pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle se L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’ En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l’homme;9 et l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l’ C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle Toutefois, dans le Seigneur, la femme n’est point sans l’homme, ni l’homme sans la Car, de même que la femme a été tirée de l’homme, de même l’homme existe par la femme, et tout vient de Jugez-en vous-mêmes, est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans être voilée ?14 La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c’est une honte pour l’homme de porter de longs cheveux,15 mais que c’est une gloire pour la femme d’en porter, parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ?Il faut premièrement relever qu'il s'agit de la prière dans une assemblée publique. Ce n’est pas le cas de la prière privée, avec d’autres femmes ou sa propre fonction des coutumes et des idées qui existaient en Orient à cette époque, le voile était considéré comme un insigne de subordination, et de ne pas le porter voulait dire que la femme n’avait aucun respect pour son mari. Comme actuellement le respect de la femme pour l'homme ne s'affiche plus par les vêtements, la grande majorité de l'Église de Jésus-Christ ne considère plus cette ordonnance paulinienne comme utile aujourd' une information plus complète, voici ci-dessous un extrait du "Commentaire biblique du chercheur", de Walvoord et Zuck, éditions Parole de Vie, Béthel, qui analyse ce passage.*** 6. Bien qu'on ne puisse pas l'affirmer sans équivoque, la prépondérance de la preuve indique toutefois que c'était, au premier siècle, une coutume universelle pour les femmes de se couvrir la tête en public, aussi bien dans la culture juive 3 Maccabées [livre apocryphe]; Mishna, Ketuboth, 72a-b que dans la gréco-romaine Plutarque, Oeuvres morales, 3. 232c; 4. 267b; Apulée, L'Âne d'or, La nature de ce voile variait cependant considérablement Ovide, L'Art d'aimer, vol. 3, p. 135-65, mais c'était communément une partie du vêtement extérieur que l'on remontait sur la tête comme un semble que le slogan corinthien, tout m'est permis» avait également été appliqué aux réunions de l'Église, et les Corinthiennes avaient exprimé ce principe en se débarrassant de leur tenue distinctive. Ce qui est plus important, c'est qu'elles semblent avoir aussi rejeté le concept de la subordination dans l'Église et peut-être aussi dans la société et en même temps tout symbole culturel p. ex. le fait de se couvrir la tête qui aurait pu y être Paul, si une femme enlevait son voile, ce n'était pas un acte de libération mais d'avilissement. Elle pourrait tout aussi bien se raser la tête, signe de disgrâce Aristophane, Les Thesmophories, 837. En agissant ainsi, elle se déshonorait elle-même et déshonorait aussi son chef spirituel, l' L'homme, d'un autre côté, ne devait pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu. Paul fonde sa conclusion sur Genèse 27. La gloire et l'image de la femme proviennent de celles de l'homme son mari 1 Co. et lui sont complémentaires v. 9.L'homme était donc le représentant autorisé de Dieu, qui trouva dans la femme faite par Dieu une alliée dans l'accomplissement de son rôle Ge. Dans ce sens, elle est, en tant qu'épouse, la gloire de l'homme, son mari. Si une femme mariée abandonnait ce rôle de complémentarité, elle abandonnait également sa gloire, et, pour Paul, une femme qui ne se voilait pas la tête manifestait symboliquement cet Paul présente une troisième raison la première étant l'ordre divin Dieu, Christ, l'homme, la femme, v. 3-6; la deuxième, la création, v. 7-9 pour laquelle il ne devrait pas y avoir d'insubordination féminine dans l'Église. Les anges étaient spectateurs de l'Église Ép. 1 Ti. cf. Ps. 21. Si une femme exerçait sa liberté de participation dans l'Église sans avoir la tête couverte, la marque de son autorité exousia, un terme libérateur; cf. 1 Co. 12, 18, elle discréditait la sagesse de Dieu Ép. 12. L'homme et la femme, dans une interdépendance mutuelle, se complètent l'un l'autre et glorifient Dieu cf. Ni l'un ni l'autre ne devrait être indépendant ou se croire supérieur à l'autre. La subordination de la femme n'est pas équivalente à une infériorité. Intrinsèquement, l'homme n'est pas supérieur à la femme. Ève est venue d'Adam, mais chaque homme qui naît dans ce monde sort du sein d'une femme Dieu les a créés tous les deux, et l'un pour l' Paul avait fondé son raisonnement précédent pour le maintien du voile comme expression de la subordination de la femme sur des arguments découlant de la révélation spéciale. Il se tourne maintenant vers la révélation naturelle cf. Ro. pour énoncer un quatrième argument soutenant sa recommandation. L'humanité fait instinctivement la distinction entre les sexes de plusieurs façons, l'une d'entre elles étant la longueur des cheveux. Les exceptions à cette règle générale étaient dues à la nécessité p. ex. Apulée, L'Âne d'or, pour s'enfuir déguisée» ou à la perversité Diogène Laërce, Biographies, 6. 65. Ce n'était pas tellement une longueur de cheveux quelconque que Paul avait à l'esprit que la différenciation entre l'homme et la femme. Les Spartes, par exemple, avaient les cheveux jusqu'aux épaules cf. Lucien, Les Fugitifs, 27, et ils les attachaient d'ailleurs pour le combat Hérodote, Histoire, 7. 208, 9; mais personne ne les trouvait efféminés pour longs cheveux étaient une gloire pour la femme, puisqu'ils exprimaient visiblement la différenciation des sexes. C'est ce que Paul voulait faire ressortir en disant que la chevelure lui avait été donnée comme voile. La révélation naturelle confirmait qu'il était tout à fait convenable pour une femme de porter un voile cf. Cicéron, À propos des devoirs, 1. 28. 100. Elle avait un voile naturel et devrait garder l'habitude de porter un voile supplémentaire dans les réunions commentateurs disent toutefois que le mot grec anti, traduit par comme» c'est-à-dire pour» ou en guise de», devrait être traduit par son sens plus normal de à la place de». Selon ce point de vue, les cheveux d'une femme lui ont été donnés à la place d'un voile, car ils sont en eux-mêmes un voile. Les femmes pouvaient donc prier si elles avaient de longs cheveux, mais non si elles avaient les cheveux courts. Ce point de vue n'explique cependant pas l'acte de se couvrir ou de se découvrir la tête, mentionné dans 1 Corinthiens 6. cinquième argument de Paul pour le maintien du statu quo à l'égard du port du voile venait de l'habitude de l'Église de l'époque. Paul n'essayait pas d'imposer aux Corinthiens un nouveau comportement, mais simplement de mettre un frein aux abus individuels et complaisants commis au nom de la liberté. Comme dans le cas des viandes sacrifiées aux idoles Paul s'occupe du sujet immédiat, mais met également le doigt sur la source du problème la recherche de l'intérêt personnel qui n'était pas disposé à se subordonner aux besoins des autres cf ou à la gloire de Dieu Le rejet du voile était un acte d'insubordination qui n'honorait pas savoir si les femmes devraient aujourd'hui porter un voile dans les réunions de l'Église, il faut déterminer si cette ordonnance ecclésiale du premier siècle doit être comprise comme une pratique devant s'appliquer également à l'époque actuelle. Plusieurs commentateurs pensent qu'aujourd'hui le principe de la subordination, point principal de ce passage, demeure mais non pas l'ordonnance de porter un Lüthertrévisé pae Commentporter un chemisier blanc pour femme ? Inspiré du vestiaire masculin tout comme la chemise à carreaux pour femme, le chemisier blanc est une valeur sûre qui s’adapte à vos besoins.Pour le porter de manière chic pour le travail par exemple, rentrez votre chemisier pour femme dans un pantalon ou dans une jupe crayon. Si vous souhaitez le décaler un peu plus,
Le voile de la femme musulmane fait couler beaucoup d’encre que ce soit à l’extérieur ou au cœur de la oumma. Ce rappel, vous l’avez peut-être lu et relu des dizaines de fois… Mais le rappel profite aux croyants, et nous sommes encore très nombreuses à faire des erreurs dans notre manière de nous habiller que ce soit à l’extérieur ou entre femmes. Manque de connaissances ? Difficulté à appliquer certaines prescriptions ? Nous ne sommes pas là pour juger, critiquer ou rabaisser, simplement pour nous booster toutes ensemble et tenter de nous rapprocher le plus possible de ce que notre Seigneur attend de nous in sha voile dans le Coran Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Allah, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès » Sourate An-Nur / Verset 31Ce verset est explicite et il suffit amplement pour comprendre ce que la femme musulmane doit dissimuler de son corps, dans quelles circonstances et en présence de qui. en s’appuyant sur l’explication des savants bien évidemment pas en tirant ses propres interprétations ^^On distingue à travers ce verset 2 situations que nous allons détailler ici de la manière la plus simple et la plus concise possible bi idhni voile pour la femme musulmane ?Il est important de rappeler que la femme musulmane n’a l’obligation de porter le voile qu’en présence d’hommes étrangers. Le terme étrangers » inclut ici tous les hommes non-maharims, y compris ceux que l’on aurait tendance à oublier et avec qui il y a parfois une certaine forme de laxisme » tels que les beaux-frères ou les cousins par trop rentrer dans la jurisprudence islamique et pour simplifier au maximum, il faut savoir que les 4 grandes écoles juridiques s’accordent toutes sur le fait que le voile est une obligation pour toute femme musulmane pubère. Les avis diffèrent simplement quant à savoir s’il est autorisé ou non à la femme de montrer son visage. Nous prendrons ici l’avis le plus courant, celui qui autorise à la femme musulmane de ne montrer que son visage et ses mains lorsqu’elle sort où qu’elle se trouve en présence d’hommes conditions du voile islamiqueAlors ce voile, concrètement à quoi doit-il ressembler ? Il suffit de regarder autour de soi dans les rues pour comprendre que nous n’avons pas toutes la même approche concernant le voile. Mais qu’en est-il vraiment ? Quelles conditions doit remplir notre vêtement pour se rapprocher au maximum des prescriptions islamiques ?Le voile de la femme musulmane compte 8 conditions tirées du coran et de la sounnah. Les voici Peu importe le type de vêtement celui-ci devra couvrir entièrement le corps excepté le visage et les mainsNe pas être une parure en soi être discret et sobre et ne pas rechercher l’embellissement par son habit. Les couleurs sont permises tant qu’elles ne sont pas voyantes ou trop attirantesEtre épais afin que l’ on ne distingue pas la couleur de la peau ou des autres vêtements portés en dessousEtre ample afin de dissimuler au maximum la forme des membres bras, jambe, taille, etc…Ne pas être parfuméNe pas ressembler aux vêtements des hommesNe pas ressembler aux vêtements des pas être un vêtement de renom par lequel la personne pourrait s’enorgueillirVous trouverez toutes les explications détaillées de ces 8 conditions avec leurs preuves tirées du Coran et de la Sounnah dans ce livre PDF gratuit offert par Maktaba Tawhid. Pour les femmes musulmanes d’Europe, il peut parfois s’avérer très difficile de respecter toutes ces conditions. Nous avons grandit dans un environnement qui nous pousse à l’embellissement de manière consciente ou pas, en nous faisant croire qu’avoir un joli reflet dans les yeux des autres est la clé du bonheur. Notre voile doit être pensé avec une vision islamique et non culturelle. Ne cherchez pas à vous voiler selon ce que la société tolère mais selon ce qu’Allah a ordonné et Il connaît mieux le fond des entre femmes ?Cette question peu de femmes se la posent, et pourtant elle n’en n’est pas moins importante que celle du voile. Il est très commun de croire qu’entre femmes on peut un peu tout se permettre ! Robes moulantes, décolletés, jean slim, et même sous-vêtements ou bikinis… No complex ^^Et pourtant … là aussi les femmes musulmanes doivent faire preuve de pudeur. Bien qu’il n’y ait pas de conditions fermement établies comme pour le voile, les savants s’accordent à dire qu’il est autorisé de découvrir entre femmes et devant ses maharims ce qui est habituellement considéré comme normal ». A savoir les cheveux, le visage et le cou, les avant-bras, et les pieds jusqu’aux chevilles les zones des ablutions en fait. Ce qui veut dire que le reste du corps doit être couvert de manière pudique, ici aussi sans mouler les formes, ni être mes sœurs, se faire belle entre femmes oui ! Mais sans oublier la retenue et la le mari, tout est permis !Au final, une seule et unique personne est autorisée à nous voir dans des tenues sexy » qui dessinent nos formes à souhait notre mari ! Devant lui pas de tabou, au contraire, faites-vous belle… c’est une sounnah.Attention tout de même à éviter la vulgarité. Inutile de vous transformer en Nicky Minhaj. Soyez attirantes en restant vous-mêmes ^^ Ressources complémentaires à cet article El-Ilm La awra de la femmeVidéo de cheikh al-Albani La awrah de la femme devant d’autres femmes et ses mahârimMuslimette-Magazine Hijab Char3i Les conditions du voile islamique
Surcette photo, vous pouvez remarquer que la voile est très plate. En regardant à partir de la têtière (en haut du mât), on peut vraiment voir la forme de la voile ainsi que le creux. Ces voiles sont très puissantes. Ce qui m’a vraiment surpris, c’est le peu de vent dont j’ai eu besoin pour utiliser la voile.
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Lafille possède un 4 e signe spécifique: les menstrues. Si l'un de ces signes apparaît chez la fille, elle est tenue d'accomplir toutes les obligations et d'éviter toutes les proscriptions. Parmi les obligations figure le port du voile.
Publié le 01/08/2022 à 1608, Mis à jour le 01/08/2022 à 1747 D'origine Afghane, la jeune femme nouvellement élue avait fui le régime taliban avec son père en 1999. Pour son premier discours en tant que sénatrice, Fatima Payman, 27 ans, aurait pu jouer sur son statut de benjamine historique du parlement d'Australie. Pourtant, la jeune femme a choisi de mettre l'accent sur un tout autre rôle, celui de première sénatrice voilée siégeant à la chambre haute. Le hijab est mon choix», a-t-elle revendiqué, revêtue du voile islamique qui couvre les cheveux, les oreilles et le cou. Il y a dix ans, ce parlement aurait-il accepté qu'une femme choisissant le hijab soit élue ?», a lancé l'Australo-Afghane élue depuis le 20 juin, se réjouissant d'incarner une Australie moderne».Visiblement émue, la nouvelle sénatrice a rappelé ses origines. Son père, venu de Kaboul, était député sous l'ancien régime avant de fuir les Talibans en 1999. Fatima est arrivée en Australie à l'âge de 8 ans. Elle étudie un temps la médecine à l'Australian Islamic College de Perth, avant de se tourner vers la politique en rejoignant le plus grand syndicat du pays, le United Workers Union. À 27 ans, elle devient la plus jeune sénatrice d' disant surprise de cette élection, ainsi que celle de nombreux autres députés issus de minorités, la jeune femme s'est réjouie de voir le Parlement plus représentatif de la vraie Australie». Peu importe où vous êtes né, peu importe l'état et le territoire d'où vous venez, peu importe ce que vous choisissez de porter, peu importe en qui vous choisissez de croire, a-t-elle déclaré, sachez que l'Australie est un endroit où vous êtes les bienvenus et que vous pouvez faire partie d'un collectif uni ». Et d'encourager les jeunes musulmanes à assumer le choix du voile. Je veux que les jeunes filles qui décident de porter le hijab le fassent avec fierté, et qu'elles le fassent en sachant qu'elles ont le droit de le porter», a conclu la jeune politicienne.Porter le hijab avec fierté»Un discours qui, parmi les internautes, a suscité l'admiration de certains et les critiques des autres, à l'heure où le voile islamique est un moyen de pression des Talibans revenus au pouvoir en août 2021. En mai dernier, le chef suprême de l'organisation fondamentaliste ordonnait que les femmes se couvrent entièrement en public, idéalement avec la burqa, un voile intégral doté d'une grille en tissu au niveau des lire aussiEn Afghanistan, les talibans mettent en scène leur vision de la femmeSi certaines Afghanes ont salué l'arrivée d'un régime plus strict, d'autres résistent encore, et continuent de manifester le visage découvert. Je ne défends pas seulement mes propres droits, je défends les droits de toutes les femmes en Afghanistan», expliquait l'une d'entre elles à France 24 en mai dernier, dénonçant un régime qui n'accorde aucune valeur aux femmes». De son côté, le rapporteur spécial de l'ONU pour les droits humains en Afghanistan, Richard Bennett, réagissait en affirmant que ces restrictions décrivent un modèle de ségrégation sexuelle totale et visent à rendre les femmes invisibles dans la société».À VOIR AUSSI - Kaboul les talibans collent des affiches demandant aux femmes de porter le hijab En Australie, une sénatrice en hijab encourage les jeunes musulmanes à porter le voile avec fierté» S'ABONNERFermerS'abonner VXWF.
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