Douter c’est renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© Qui aurait l’idĂ©e de remettre en question l’existence du sol sur lequel nous marchons, de l’air que nous respirons, de l’eau que nous buvons. Ces choses sont Ă©videntes et en douter reviendrait tout simplement Ă  nier la rĂ©alitĂ©. Faut-il en dĂ©duire pour autant que le doute et la vĂ©ritĂ© sont toujours opposĂ©s ?
TLFi AcadĂ©mie9e Ă©dition AcadĂ©mie8e Ă©dition AcadĂ©mie4e Ă©dition BDLPFrancophonie BHVFattestations DMF1330 - 1500 VÉRITÉ, subst. Toujours au sing. [Le plus souvent avec art. dĂ©f.]I. A. − 1. [D'un point de vue abstr.]a α PHILOSOPHIE− Connaissance reconnue comme juste, comme conforme Ă  son objet et possĂ©dant Ă  ce titre une valeur absolue, ultime. Progresser dans la vĂ©ritĂ©; critĂ©rium de la vĂ©ritĂ©; disciple, serviteur de la vĂ©ritĂ©; prĂ©tendre, croire dĂ©tenir, possĂ©der la vĂ©ritĂ©. La vĂ©ritĂ© ne vaut jamais que par l'unitĂ© totale de son expression, tandis que les objections et les hĂ©rĂ©sies ont toujours la facilitĂ© de s'attaquer au dĂ©tail Blondel, Action, 1893, p. 238.V. analogue ex. 91. ... la conscience que le savant a prise de son travail a Ă©tĂ© d'abord quelque peu ambiguĂ«... Ainsi Descartes, qui distingue de la mĂ©taphysique, quĂȘte de l'Être au travers de la pensĂ©e, la science, analyse de la nature, ne peut s'empĂȘcher d'unir science et mĂ©taphysique comme le tronc et les racines du mĂȘme arbre de la connaissance, et d'user pour l'une comme pour l'autre du mĂȘme mot VĂ©ritĂ©. M. Deschoux, J. Gagey, P. Bigler, Philos. derniĂšre, 1965, p. 44.♩ VĂ©ritĂ© + adj. dĂ©terminatif prĂ©cisant sa vĂ©ritĂ© Ă©ternelle, nĂ©cessaire, universelle. Nous rejetons ... le scepticisme frivole et le dogmatisme scolastique .... Nous croyons Ă  la vĂ©ritĂ©, bien que nous ne prĂ©tendions pas possĂ©der la vĂ©ritĂ© absolue Renan, Avenir sc., 1890, p. 445.V. premier II B 1 ex. de Cl. Bernard et relatif B 1 ex. de + adj. dĂ©terminatif prĂ©cisant son domaine d'Ă©lection ou d' vĂ©ritĂ© mĂ©taphysique, morale, scientifique. Albert ... Sous quel soleil s'Ă©panouiront nos intelligences lorsqu'elles arriveront au jour?... Il faut qu'il y ait un soleil! Maurice Comment donc!... Il y en a plus d'un!... Le soleil qui vous attire est la vĂ©ritĂ© biologique. Le mien, c'est la vĂ©ritĂ© psychologique. D'autres tendent vers la vĂ©ritĂ© physique, la vĂ©ritĂ© mathĂ©matique. Autant de soleils que de sciences! Curel, Nouv. idole, 1899, ii, 5, p. 220.− [Dans une perspective relativiste; la vĂ©ritĂ© sans caractĂšre absolu, mais au contraire intĂ©riorisĂ©e dans l'homme] La phĂ©nomĂ©nologie se refuse Ă  expliquer le monde, elle veut ĂȘtre seulement une description du vĂ©cu. Elle rejoint la pensĂ©e absurde dans son affirmation initiale qu'il n'est point de vĂ©ritĂ©, mais seulement des vĂ©ritĂ©s Camus, Sisyphe, 1942, p. 63.La saisie de la vĂ©ritĂ© ne se distingue pas de la vĂ©ritĂ© elle-mĂȘme. La vĂ©ritĂ© c'est d'abord la visĂ©e personnelle, l'effort d'appropriation d'une transcendance dont nous pouvons relever seulement l'empreinte et comme le sillage dans l'immanence. Il s'agira donc toujours d'une vĂ©ritĂ© spĂ©culativement imparfaite, inaccomplie. Une vĂ©ritĂ© comme Ă©cole ou exercice de soi G. Gusdorf, Mythe et mĂ©taphys., 1953, p. 187.V. absolu ex. 4.♩ Expr. proverbiales. À chacun sa vĂ©ritĂ©. [P. allus. au titre fr. d'une piĂšce de Pirandello Chacun sa vĂ©ritĂ©; pour exprimer qu'il y a autant de points de vue sur la vĂ©ritĂ© qu'il y a de partis] Les athlĂštes et quelquefois, dans une certaine mesure, leurs entraĂźneurs-conseillers ont individuellement le dernier mot de ces palabres [sur la psychologie de l'athlĂšte]. Ils proclament qu'Ă  chacun sa vĂ©ritĂ© Jeux et sports, 1967, p. 1229.VĂ©ritĂ© en deçà* des PyrĂ©nĂ©es, erreur au delĂ . ÎČ Norme, principe de rectitude, de sagesse considĂ©rĂ©e comme un idĂ©al dans l'ordre de la pensĂ©e ou de l'action. Flambeau de la vĂ©ritĂ©; rĂšgne, triomphe de la vĂ©ritĂ©; commettre une faute, un crime contre la vĂ©ritĂ©; rendre hommage Ă  la vĂ©ritĂ©. La Justice et la VĂ©ritĂ©, mĂȘme mĂ©connues de tout un peuple, resteront la Justice et la VĂ©ritĂ©, c'est-Ă -dire des choses supĂ©rieures aux aberrations d'un jour Clemenceau, Vers rĂ©paration, 1899, p. 115.La recherche de la vĂ©ritĂ© doit ĂȘtre le but de notre activitĂ©; c'est la seule fin qui soit digne d'elle H. PoincarĂ©, Valeur sc., 1905, p. 1.V. absolu ex. 3, absurde ex. 21, doute ex. 7, sage ex. 1.− Par personnification, gĂ©n. dans la lang. poĂ©t. On voit, louche rhĂ©teur des vieux partis hurlants, ... Pendre Ă  tes noirs discours, comme Ă  des clous sanglants, ... La VĂ©ritĂ©, fermant les yeux, la LibertĂ© ÉchevelĂ©e et pĂąle Hugo, ChĂątim., Paris, Hachette, 1932 [1853], p. 420.♩ [La vĂ©ritĂ©, reprĂ©sentĂ©e allĂ©goriquement par une femme nue sortant d'un puits et tenant, Ă  la main, un miroir] Nous nous penchĂąmes sur le puits. C'Ă©tait le frĂšre profond des colonnes. En haut de cette colonne inverse, la VĂ©ritĂ© se cachait Cocteau, Fin Potomak, 1940, p. 1362. Dans le beau siecle d'or, quand les premiers humains, Au milieu d'une paix profonde, Couloient des jours purs et sereins, La VĂ©ritĂ© couroit le monde Avec son miroir dans les mains. Florian, Fables, 1792, p. proverbiale. La vĂ©ritĂ© est au fond du puits*. Îł THÉOL. Éternelle vĂ©ritĂ©. La seule vĂ©ritĂ© absolue, inaltĂ©rable, fiable, parce que donnĂ©e par Dieu. Quand le gĂ©nie disparoĂźt, un dĂ©sespoir profond s'empare de Faust et il veut s'empoisonner. Moi, dit-il, l'image de la divinitĂ©, je me croyois si prĂšs de goĂ»ter l'Ă©ternelle vĂ©ritĂ© dans tout l'Ă©clat de sa lumiĂšre cĂ©leste! » StaĂ«l, Allemagne, t. 3, 1810, p. 77.Sans visage est la vĂ©ritĂ©. Lui ayant prĂȘtĂ© le nĂŽtre, nous l'avons rendu pĂ©rissable. De la divine VĂ©ritĂ©, nous ne pouvions faire qu'une vĂ©ritĂ© humaine. Ainsi, du mĂȘme coup, nous la livrions Ă  la mort », avait-il Ă©crit E. JabĂšs, Le Livre du Dialogue, 1984, p. 100.V. absolu ex. 6.− P. mĂ©ton. Dieu lui-mĂȘme. La souveraine, suprĂȘme vĂ©ritĂ©; la vĂ©ritĂ© ineffable. Immense, Ă©ternel, immuable, il [Dieu] est la vĂ©ritĂ© premiĂšre, hors de laquelle tout est tĂ©nĂšbres Ozanam, Philos. Dante, 1838, p. 195.V. juste ex. 4.♩ En partic. [Dans la relig. chrĂ©t.; p. rĂ©f. aux paroles du Christ dans l'Évangile selon saint Jean, XIV, 6 Je suis le Chemin, la VĂ©ritĂ©, la Vie] JĂ©sus dit dans l'Évangile Je suis la VĂ©ritĂ© », et la vĂ©ritĂ©, mon cher Henry, c'est qu'il faut souffrir, puisque celui qui se nomme la VĂ©ritĂ©, celui qui dĂ©clare ainsi son Nom de Famille, est prĂ©cisĂ©ment le Chef des souffrants et des suppliciĂ©s Bloy, Journal, 1894, p. 158.V. absolu ex. 7.♩ Subst. + de de vĂ©ritĂ©. Homme dont le rĂŽle est de rĂ©pandre la parole du Christ ou d'en ĂȘtre le garant. Les hommes de vĂ©ritĂ© sont-ils pour autre chose ici-bas, que pour y ĂȘtre perpĂ©tuellement en sacrifice? ... Immole-toi sans regret, homme de vĂ©ritĂ©; la carriere est douce Ă  celui qui a seulement commencĂ© d'y poser le pied Saint-Martin, Homme dĂ©sir, 1790, p. 203.Pour ĂȘtre l'homme, le ministre de la paix, il faut que l'Ă©vĂȘque soit un homme d'autoritĂ©, un homme de zĂšle et de priĂšres, un homme de vĂ©ritĂ©, s'il le faut, un homme de miracles Dupanloup, Journal, 1851-76, p. 103.Livre de vĂ©ritĂ©. L'Évangile. Son attitude [du Christ sculptĂ© au XIIIesiĂšcle] s'est calmĂ©e, sa face s'est ennoblie; d'une main il tient le livre de vĂ©ritĂ© et, de la droite il fait le geste de bĂ©nir Hourticq, Hist. art, Fr., 1914, p. 73.P. anal. Pendant des siĂšcles en Europe la parole du fou ou bien n'Ă©tait pas entendue, ou bien, si elle l'Ă©tait, Ă©tait Ă©coutĂ©e comme une parole de vĂ©ritĂ© M. Foucault, L'Ordre du discours, 1971, p. 13.♩ Expr. Être, marcher, demeurer, se maintenir dans la vĂ©ritĂ©. Selon Dieu, selon l'enseignement, les lumiĂšres de la foi. JahvĂ© est saint; il ne se met pas en colĂšre pour toujours; il pardonnera aux coupables, s'ils se convertissent, s'ils appellent Dieu leur pĂšre. La conversion consiste Ă  marcher dans la vĂ©ritĂ© ThĂ©ol. 4, 11920, p. 995.En esprit et en vĂ©ritĂ©. ConformĂ©ment Ă  la rĂ©vĂ©lation de Dieu en JĂ©sus-Christ rendu prĂ©sent par l'Esprit d'apr. Allmen 1956. JĂ©sus vient non pour abolir mais pour accomplir la loi de MoĂŻse et des prophĂštes; il s'oppose Ă  tous les pharisaĂŻsmes, qu'ils soient de la lettre ou de l'esprit. Il prĂȘche une religion en esprit et en vĂ©ritĂ© » mais il se borne aux rites juifs et il en fonde de nouveaux pour unir les siens Philos., Relig., 1957, p. 32-11.b LOG. VĂ©ritĂ© logique. ConformitĂ© de la pensĂ©e ou de son expression avec son objet. La dĂ©finition traditionnelle de la vĂ©ritĂ© la tient pour copiĂ©e sur son objet. Elle serait l'adĂ©quation de l'intellect Ă  la chose .... Cette dĂ©finition n'est simple qu'en apparence; car toute la question est de savoir en quoi consiste l'objet H. Dreyfus-Le Foyer, TraitĂ© de philos. gĂ©n., 1965, p. 151.V. Ă©vidence B ex. de Lamennais3. ... [pour saint Thomas] c'est lĂ  qu'est la vĂ©ritĂ© Ă  proprement parler et en premier lieu, dans son ordonnance Ă  l'intellect divin. De cette distinction [entre rapport fidĂšle de la chose Ă  son image qui est en Dieu et rapport fidĂšle de nous-mĂȘmes Ă  la chose] naĂźtra la distinction entre la vĂ©ritĂ© intellectuelle ou absolue et la vĂ©ritĂ© logique ou relative. J. Wahl, TraitĂ© de mĂ©taphys., 1968 [1953], p. 399.− En partic.♩ [Chez Kant, selon un critĂšre log. ou formel] Accord de la pensĂ©e avec elle-mĂȘme, considĂ©rant la forme et la cohĂ©rence de la connaissance ou de son expression, indĂ©pendamment de son contenu, de toute observation du monde. La logique formelle nous donne les conditions sans lesquelles il n'y a pas de vĂ©ritĂ© possible; tout ce qui est en contradiction avec ses rĂšgles est faux, puisque ces rĂšgles concernent l'accord de la pensĂ©e avec elle-mĂȘme. Mais il ne suffit pas qu'une proposition soit conforme aux rĂšgles de la Logique formelle pour qu'elle soit vraie; car les conditions de l'accord de la pensĂ©e avec elle-mĂȘme ne concernent nullement le contenu mĂȘme de la pensĂ©e. La Logique donne donc un critĂšre purement nĂ©gatif de la vĂ©ritĂ© G. Pascal, La PensĂ©e de Kant, 1966, p. 59.[S'oppose au critĂšre de vĂ©ritĂ© matĂ©rielle de la connaissance] Accord de la pensĂ©e avec son objet, c'est-Ă -dire avec les phĂ©nomĂšnes de l'expĂ©rience. Une connaissance ne s'accorde matĂ©riellement avec son objet que si elle prend en compte son caractĂšre particulier, et permet de le distinguer des autres objets auxquels elle pourrait ĂȘtre appliquĂ©e mais ne conviendrait pas pour lesquels elle serait fausse. Sa vĂ©ritĂ© provient ainsi de sa capacitĂ© Ă  rendre compte de la singularitĂ© de son objet G. Potdevin, La VĂ©ritĂ©, 1988, p. 36.♩ [Dans une conception mod. de la log. et en Ă©pistĂ©mol.] Rapport de non-contradiction entre une proposition et un ensemble de propositions servant de rĂ©fĂ©rence. Les propositions vraies qui forment un ensemble sont dites telles dans des contextes. Il n'y a pas une rĂ©alitĂ©, mais diverses reprĂ©sentations, chacune cohĂ©rente, dont l'ensemble constitue la rĂ©alitĂ©. Chaque proposition vraie est dite telle par rapport Ă  l'ensemble des autres propositions vraies dans le mĂȘme contexte. Tout examen de la vĂ©ritĂ© ou de la faussetĂ© d'une proposition doit d'abord passer par l'examen des questions oĂč? », quand? » A. Lercher, Les Mots de la philos., 1985, p. 342.♩ Valeur de vĂ©ritĂ©. Valeur vraie ou fausse d'une proposition. Si la valeur de vĂ©ritĂ© d'une proposition Ă©lĂ©mentaire est supposĂ©e donnĂ©e avant tout calcul par simple constat empirique ou expĂ©rimentation scientifique, celle de toute proposition complexe est fonction des valeurs de vĂ©ritĂ© des propositions Ă©lĂ©mentaires qu'elle contient ainsi que du jeu des opĂ©rateurs qui les lient et les transforment D. Vernant, Introd. Ă  la philos. de la log., 1986, p. 14.V. proposition ex. de vĂ©ritĂ©. V. table III Lang. α [P. oppos. Ă  erreur, ignorance] Connaissance conforme Ă  ce qui existe ou a existĂ©; expression de cette connaissance. Figurez-vous les drapeaux entourĂ©s de vingt, trente ou cinquante hommes au plus, criant Ă  l'envi Les lĂąches sont Ă  l'abri, et nous pĂ©rissons ici dans la misĂšre! » C'Ă©tait la triste vĂ©ritĂ© Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 235.V. avouer ex. 194. L'AlgĂ©rie restait sa passion. Mythologique ou vĂ©cue, Marc l'avait dans la peau .... La vĂ©ritĂ© ? Marc en disposait. Elle n'Ă©tait jamais figurative ou fidĂšle Ă  l'histoire, elle Ă©tait lyrisme pur, cĂ©lĂ©bration, flamboiement. Il suffisait qu'on le crĂ»t pour qu'il crĂ»t lui-mĂȘme avoir dit vrai. Y. QueffĂ©lec, Le Charme noir, 1988 [1983], p. Avoir le respect, le souci de la vĂ©ritĂ©; ĂȘtre trĂšs Ă©loignĂ©, Ă  cent lieues, prĂšs, proche de la vĂ©ritĂ©; s'Ă©carter, aller Ă  l'encontre de la vĂ©ritĂ©; ĂȘtre, demeurer en dessous, au-dessous de la vĂ©ritĂ©, fidĂšle Ă  la vĂ©ritĂ©; poursuivre, traquer, dĂ©busquer la vĂ©ritĂ©; entrevoir, mettre au jour, laisser percer, filtrer la vĂ©ritĂ©; mener, parvenir Ă  la vĂ©ritĂ©; mettre le doigt sur la vĂ©ritĂ©; possĂ©der, proclamer la vĂ©ritĂ©; avoir peur de la vĂ©ritĂ©; reculer devant la vĂ©ritĂ©; accepter, admettre, reconnaĂźtre, refuser la vĂ©ritĂ©; regarder la vĂ©ritĂ© en face; ne pas supporter la vĂ©ritĂ©; la vĂ©ritĂ© se dĂ©voile, se dĂ©couvre, se dĂ©gage, se fait jour, se livre, jaillit, surgit, prend forme, Ă©clate, saute au visage; l'affreuse, la brutale, la cruelle, la dure, l'horrible, l'odieuse, la terrible vĂ©ritĂ©; faire la vĂ©ritĂ© complĂšte, toute entiĂšre, totale sur qqc.; la vĂ©ritĂ© Ă  tout prix, sans mĂ©nagement.− En appos. OpĂ©ration vĂ©ritĂ©. OpĂ©ration au cours de laquelle on dĂ©cide de porter Ă  la connaissance de tous, des informations qui ne sont pas habituellement diffusĂ©es. Et si votre chef de service vous convoquait demain matin pour vous dire Dupont, la direction a dĂ©cidĂ© une opĂ©ration vĂ©ritĂ© sur les salaires de tous les cadres de la sociĂ©tĂ©. D'ici quinze jours, faites-moi une analyse prĂ©cise de vos fonctions » Le Point, 5 janv. 1976, p. 56, col. 1.− [FigĂ© dans des tours du type voilĂ  la vĂ©ritĂ©, la vĂ©ritĂ© est que/c'est que; pour renforcer ce qu'on affirme ou rectifier ce que dit qqn d'autre] CourpiĂšre J'Ă©prouve, en effet, pour elle un respect qui me coupe bras et jambes. Robert Esprels Je te prie de ne pas te payer ma tĂȘte... La vĂ©ritĂ©, c'est que Mmede Passelieu ne te dit rien, parce qu'une autre... te dit trop Hermant, M. de CourpiĂšre, 1907, ii, 4, p. 16. ... Moi je vous ai bien reconnu tout de suite. » Elle dit cela comme si elle m'avait reconnu tout de suite dans le salon, mais la vĂ©ritĂ© est qu'elle m'avait reconnu dans la rue ... Proust, Fugit., 1922, p. 574.Fanny ... je ne voudrais pas que vous engagiez votre parole sur un mouvement de pitiĂ©. Pannisse PitiĂ©? QuĂ© pitiĂ©? Alors, tu n'as pas compris ce que je t'ai dit? Fanny, je te jure que jamais un homme n'a fait une action aussi Ă©goĂŻste que moi en ce moment. Je me fais plaisir, voilĂ  la vĂ©ritĂ© Pagnol, Fanny, 1932, ii, 6, p. 138.− Fam. [P. allus. Ă  l'expr. proverbiale il n'y a que la vĂ©ritĂ© qui blesse/qui offense; pour signifier Ă  qqn que s'il ressent un reproche ou un propos comme offensant, c'est que celui-ci est justifiĂ©] − Monsieur le comte, je vous somme de vous expliquer. » − La vĂ©ritĂ© blesse toujours, » fit nĂ©gligemment l'Italien. − DrĂŽle, » cria le prince, et il lui jeta, Ă  travers la table, sa serviette au visage PĂ©ladan, Vice supr., 1884, p. 299. V. offenser B 3 b ex. de Las Cases.− Locutions♩ Loc. dire la vĂ©ritĂ©; pour dire toute la vĂ©ritĂ©. [En incise ou au dĂ©b. d'une prop.; introd. une prĂ©cision] Synon. Ă  dire vrai v. dire1II C 5 a, pour dire vrai*, sans mentir*, pour ĂȘtre franc v. franc3II A 1.Je prĂ©vois que vous m'entraĂźnerez dans une longue et triste dissertation dont je ne sais pas trop, Ă  vous dire la vĂ©ritĂ©, comment je me tirerai, sans tromper votre attente ou sans vous ennuyer J. de Maistre, SoirĂ©es St-PĂ©tersb., t. 1, 1821, p. 445.Je me plaignais bien encore Ă  ma mĂšre des cruautĂ©s horribles d'Alphonsine; mais elle me faisait plus de peur que de mal et, pour dire toute la vĂ©ritĂ©, elle ne me faisait ni mal ni peur A. France, Pt Pierre, 1918, p. 144.Être dans la vĂ©ritĂ©. [P. oppos. Ă  ĂȘtre dans le faux v. faux2III A 1, ĂȘtre dans l'erreur*] Analyser un fait, un phĂ©nomĂšne, d'une maniĂšre qui est conforme Ă  la rĂ©alitĂ©. Synon. ĂȘtre dans le vrai*.M. J. Lefebvre ... dĂ©molit de fond en comble la thĂšse du nĂ©o-latinisme, en Ă©tablissant que l'abbĂ© Espagnolle, dans son ouvrage l'Origine du français, Ă©tait dans la vĂ©ritĂ© Fulcanelli, Demeures philosophales, t. 1, 1929, p. 112.Loc. la vĂ©ritĂ©. [Introd. une prĂ©cision ou une rectification] Synon. en vĂ©ritĂ© infra, en rĂ©alitĂ©*, Ă  dire vrai*, Ă  dire la vĂ©ritĂ©*.Qu'ai-je donc perdu avec la jeunesse? ... Quelques illusions qui me remplissaient Ă  la vĂ©ritĂ© et passagĂšrement d'un bonheur assez vif, mais qui Ă©taient cause, par cela mĂȘme, d'une amertume proportionnĂ©e Delacroix, Journal, 1849, p. 297.Incapable de rĂ©sister davantage Ă  sa curiositĂ©, elle questionna d'un ton qu'elle tĂącha de rendre indiffĂ©rent mais qui, Ă  la vĂ©ritĂ© se rĂ©vĂ©la bourrĂ© d'anxiĂ©tĂ© GuĂšvremont, Survenant, 1945, p. 218.Dans la vĂ©ritĂ© vieilli. MĂȘme sens. Elle Ă©teignit les lumiĂšres, mit de la cendre sur notre feu, s'approcha nu-pieds de la croisĂ©e, et tĂącha de voir qui frappait. Mais, dans la vĂ©ritĂ©, c'Ă©tait pour faire signe Ă  Lamontette de se retirer et qu'elle n'Ă©tait pas libre Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, p. 216.En vĂ©ritĂ©. Synon. de Ă  la vĂ©ritĂ© supra, dans la vĂ©ritĂ© supra.Parfois, M. Lavoine disparaissait comme un lutin. Il restait quelques jours absent et ne donnait sur ses fugues aucune sorte d'explication. Personne, en vĂ©ritĂ©, ne lui demandait la moindre explication Duhamel, Suzanne, 1941, p. 226.V. feinte ex. 2.[Corresp. Ă  certaines valeurs de vraiment; avec valeur intensive, indique qu'une dĂ©nom. est prise dans son sens le plus complet] À cette idĂ©e d'un os Ă  moelle du milieu de la pĂ©riode quaternaire, il Ă©clatait de rire comme si on lui avait contĂ© une bonne farce! Est-ce qu'Ă  notre Ă©poque un savant, un vĂ©ritable savant, digne en vĂ©ritĂ© de ce nom de savant, pouvait encore s'intĂ©resser Ă  un squelette du milieu de la pĂ©riode quaternaire! G. Leroux, Parfum, 1908, p. 63.[Renforce un groupe nom. exprimant un jugement] Synon. de assurĂ©ment, certainement, certes, sĂ»rement.[L'union du paysan avec la terre] est austĂšre, elle prend tous les jours, toutes les heures. Et tout y est du cĂŽtĂ© de l'homme inquiĂ©tude et labeur; sans compter les coups du sort .... Rude Ă©cole de patience en vĂ©ritĂ©, de rĂ©signation et de tĂ©nacitĂ©. Parce que rien n'est acquis aux champs, et semer n'est pas rĂ©colter Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 261.[Fonctionne comme adv. de phrase, dans une situation de dialogue, en tĂȘte ou en fin de prop.] En vĂ©ritĂ©, madame, je ne comprends pas... Votre trouble... pour une chose si simple! Je regrette de vous avoir indisposĂ©e VogĂŒĂ©, Morts, 1899, p. 331.Je vous fĂ©licite. Mais je ne vois pas pourquoi je suis avertie la premiĂšre [de vos fiançailles]. C'est trop d'honneur, en vĂ©ritĂ©. Elle est jeune? R. Bazin, BlĂ©, 1907, p. 220.[Dans des tours exclam.; marque l'Ă©motion, l'indignation] Il te sied bien, en vĂ©ritĂ©, de faire l'Adam d'avant le mensonge! Reconnais enfin oĂč tu es, regarde! Milosz, Amour. init., 1910, p. 150.[Sert Ă  renforcer une interr.] − Bah! dit Monte-Cristo, impossible. − Cela est pourtant comme je vous le dis. − Ah! vraiment! dit Monte-Cristo, et vous en avez la preuve? − Je l'avais du moins? − Et vous l'avez perdue, maladroit? − Oui; mais en cherchant bien on peut la retrouver. − En vĂ©ritĂ©! dit le comte, contez-moi cela, monsieur Bertuccio! car cela commence vĂ©ritablement Ă  m'intĂ©resser Dumas pĂšre, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 632. ÎČ En partic.− [Dans des cont. Ă©voquant la dissimulation, le mensonge; p. oppos. Ă  invention, mensonge] Cacher, dĂ©tenir, taire, Ă©touffer, avouer, confesser, rĂ©vĂ©ler, raconter, livrer, dĂ©baller, dĂ©former, arranger la vĂ©ritĂ© sur qqc.; flairer, soupçonner, deviner, exiger, obtenir, rĂ©tablir la vĂ©ritĂ© sur qqc.. L'attente se prolongeait. Elle sourit enfin − Dis la vĂ©ritĂ©, mon grand », fit-elle, avec un geste aventureux de la main. On ne se repent jamais de ne pas mentir » Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 676.Je lui rappelai [Ă  un cancĂ©rologue] ce jour, Ă  la tĂ©lĂ©, oĂč je l'avais entendu expliquer qu'un malade ignorant la vĂ©ritĂ©, se laissant mener par la maladie, au lieu d'agir, mourait doublement un malade qui affrontait lucidement son sort ne disparaissait jamais pour les autres A. Francos, Sauve-toi, Lola!Paris, J'ai lu, 1984 [1983], p. 171.V. absolument ex. 18, avouer ex. 5, hypocrite I ex. de Rolland, mensonge A ex. de Renard.♩ [Dans un cont. mĂ©taph.] DĂ©guiser, farder, maquiller, travestir la vĂ©ritĂ©; faire un croc en jambes, une entorse Ă  la vĂ©ritĂ©; tourner le dos Ă  la vĂ©ritĂ©. Ce fut avec aviditĂ© que je m'en emparai pour la lire [l'histoire de sa vie]. Mais je ne tardai pas Ă  m'apercevoir qu'elle y avait tu, adouci, ou dĂ©guisĂ© la vĂ©ritĂ© Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, p. 100.VĂ©ritĂ© toute nue. [Par recoupement avec supra 1reSection I A 1 a ÎČ reprĂ©sentation allĂ©gorique de la vĂ©ritĂ©] L'Inspecteur Mes remerciements, Mesdemoiselles. J'espĂšre que grĂące Ă  vos indications, nous allons voir enfin la vĂ©ritĂ© toute nue Giraudoux, Intermezzo, 1933, i, 5, p. 49.♩ [Avec redoublement intensif] La vĂ©ritĂ© vraie. La vĂ©ritĂ© pure, celle qu'on dit sans dĂ©tour, sans ornement. Ce qu'il voulait dire Ă©tait trĂšs beau, trĂšs fort, de quoi soulever une montagne. Et tout se ratatinait, une fois Ă©crit, devenait con et ridicule. Alors, de rage, il avait gribouillĂ© n'importe quoi sur un bout de papier, l'essentiel, la vĂ©ritĂ© vraie Je t'aime et j'ai du chagrin » G. Dormann, Je t'apporterai des orages, Paris, Le Livre de poche, 1973 [1971], p. 104.♩ Jeu de la vĂ©ritĂ©. Jeu qui consiste Ă  dire ce qu'on pense des personnes prĂ©sentes, en gĂ©nĂ©ral ou sur des points particuliers, les joueurs passant sur la sellette soit Ă  tour de rĂŽle soit ensemble d'apr. Cl. Aveline, Le Code des jeux, 1961, p. 250. Asseyez-vous lĂ  on va jouer au jeu de la vĂ©ritĂ©, dit Claudie. Je dĂ©teste ce jeu; je ne dis jamais que des mensonges et ça m'est pĂ©nible de voir mes partenaires, avides d'exhiber sans se nuire le mystĂšre qui les habite, s'interroger avec scrupule et ruse Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 185.♩ SĂ©rum de vĂ©ritĂ©. Substance narcotique qui plonge une personne dans un Ă©tat tel qu'elle ne peut que rĂ©pondre la vĂ©ritĂ© Ă  toute question qu'on lui pose. Synon. penthotal penta- I A 5.On n'a pas insistĂ© [dans les journaux] sur son utilitĂ© [de la narcoanalyse] pour guĂ©rir les troubles d'origine psychique, faire le diagnostic d'une affection ou analyser le subconscient mais on l'a prĂ©sentĂ©e comme le sĂ©rum de vĂ©ritĂ©. Quittant les hĂŽpitaux, la narcoanalyse a pĂ©nĂ©trĂ© au prĂ©toire P. Chauchard, Hypnose et suggestion, 1970, p. 9.♩ ExpressionsFam. S'il le dit, c'est que c'est la vĂ©ritĂ©. [Pour exprimer que l'on fait confiance Ă  qqn Ă  propos d'une chose que l'on ne peut vĂ©rifier soi-mĂȘme] Langle de Cary continue ... Jusqu'Ă  maintenant nous ne semblons pas avoir beaucoup souffert [du tir d'Ă©crasement]... » Un rire trĂšs gai secoua la poitrine de Joffre − S'il vous le dit, c'est que c'est la vĂ©ritĂ©. Lui, jusqu'Ă  prĂ©sent, il n'a pas l'impression d'avoir beaucoup souffert... C'est un fait Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 47.[Dans des tours exclam. de la lang. parlĂ©e, dans un dialogue, sert Ă  renchĂ©rir sur ce qu'on vient d'affirmer face Ă  un interlocuteur sceptique] − Ne dites pas ça, allons... − C'est la vĂ©ritĂ©, monsieur Haudoin. − Vous exagĂ©rez, Mainehal, vous exagĂ©rez. − Non, monsieur Haudoin, non. Pourquoi voulez-vous que j'exagĂšre? AymĂ©, Jument, 1933, p. 129.− Dis donc pas de conneries. − Tu me crois point? − SĂ»r que non. − Ah ben, brailla Goubi, c'est quĂšque chose! Pour une fois que c'est la pure vĂ©ritĂ© du bon Dieu! Fallet, Un Idiot Ă  Paris, 1990 [1966], p. 126.Dis la vĂ©ritĂ©. [Dans le parler pied-noir, interr. moqueuse en fin de phrase] [Nous ferons la route Ă  pied.] Ti as fait la mise au point Ă  tes rĂ©morqueurs, dis la vĂ©ritĂ©? Musette, Cagayous aviat., 1909, p. 7.Expr. proverbiale. La vĂ©ritĂ© sort de la bouche des enfants. [Pour exprimer qu'un enfant dans son innocence, n'est pas encore capable de la dissimulation ou de la rouerie de l'Ăąge adulte] Un jour, j'avais dit Ă  Alice de Roquefeuil − Pourquoi est-on comme ça avec Madame de Vaugiraud?... − Comment, comme ça?... − Ben, on n'a jamais l'air de voir qu'elle est lĂ ... mĂȘme quand on est chez elle... exceptĂ© Alphonse et Grand-pĂšre qui sont gentils pour elle, personne ne lui parle... Et Alphonse de Roquefeuil avait conclu, avec son sourire triste − La vĂ©ritĂ© sort de la bouche des enfants! Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 192.[P. allus. au proverbe lat. In vino veritas; pour exprimer qu'une pers. ivre rĂ©vĂšle par ses propos ou par son comportement, des choses qu'elle arrive Ă  dissimuler lorsqu'elle est Ă  jeun] C'est la guerre qui m'a sauvĂ© en me tirant de lĂ  et en me jetant anonyme parmi le peuple en armes, un matricule parmi des millions d'autres. 1529. Quelle ivresse! La vĂ©ritĂ© est dans le vin. La vĂ©ritĂ© et la libertĂ© Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 194.− [Dans le cadre d'une enquĂȘte, d'une investigation mettant notamment en cause le tĂ©moignage hum.] Ce qu'une personne a effectivement vu, perçu ou accompli. [Les soldats] s'ouvrent Ă  la joie de revivre posĂ©ment et sans risque. Pour un peu ils se tĂąteraient les os afin d'ĂȘtre sĂ»rs qu'ils sont encore bien vivants. Les visions de cauchemar qui leur reviennent les en feraient douter encore. Il faut sans hĂąte prendre contact avec leurs chefs et avec eux-mĂȘmes pour dĂ©mĂȘler petit Ă  petit la vĂ©ritĂ© et reconstituer les premiers combats de Vaux Bordeaux, Fort de Vaux, 1916, p. 77.La dĂ©tention prĂ©ventive qui peut ĂȘtre ordonnĂ©e de maniĂšre Ă  Ă©viter qu'une personne sur laquelle pĂšsent de graves soupçons puisse se soustraire au jugement ou commettre des actes qui empĂȘcheraient la manifestation de la vĂ©ritĂ© Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 48.♩ [P. allus. Ă  la formule du serment demandĂ© Ă  une pers. qui tĂ©moigne devant un tribunal Vous jurez de dire, la vĂ©ritĂ©, toute la vĂ©ritĂ©, rien que la vĂ©ritĂ©; levez la main droite et dites je le jure] Ça court les rues les braves gens prĂȘts Ă  sacrifier quelques annĂ©es de votre belle jeunesse pour dire la vĂ©ritĂ©, rien que la vĂ©ritĂ©, cette putain de vĂ©ritĂ© dans sa totalitĂ©! B. Blier, Les Valseuses, Paris, J'ai lu, 1989 [1972], p. 60.b α ConformitĂ© d'une affirmation Ă  la rĂ©alitĂ©. Quand un homme perd sa libertĂ©, dit HomĂšre, Jupiter lui enlĂšve la moitiĂ© de son Ăąme. Ce mot d'HomĂšre est d'une vĂ©ritĂ© sublime. Telle est en effet la bontĂ© de la Providence; elle nous ĂŽte dans nos douleurs les facultĂ©s qui nous les rendraient intolĂ©rables P. Leroux, HumanitĂ©, 1840, p. 31.[Les fĂ©dĂ©rĂ©s] chantaient, ils buvaient, ils jouaient aux cartes, tous, jeunes et vieux, en bonnets rouges ou chapeaux Ă  cornes; et c'est lĂ  que je reconnus la vĂ©ritĂ© de ce que Chauvel nous avait racontĂ© du peuple parisien, qui vit partout comme dans ses vieilles rues, sans s'inquiĂ©ter du reste Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 39.SYNT. Estimer, dĂ©gager, Ă©tablir, constater, attester, confirmer, prouver, garantir, contester, mĂ©connaĂźtre, altĂ©rer, affaiblir la vĂ©ritĂ© de qqc.; conclure, croire Ă  la vĂ©ritĂ© de qqc.; trancher de la vĂ©ritĂ© de qqc.; ĂȘtre dĂ©nuĂ©, manquer de vĂ©ritĂ©; avoir, contenir une vĂ©ritĂ© fragmentaire, tronquĂ©e; ĂȘtre d'une vĂ©ritĂ© littĂ©rale, rigoureuse, infaillible, passagĂšre, probable, approximative, totale; un dĂ©tail criant de vĂ©ritĂ©.− Expr. Il y a de la vĂ©ritĂ©, il y a quelque/beaucoup/peu de vĂ©ritĂ© dans des propos. [Pour exprimer qu'on accorde un crĂ©dit aux propos de qqn, qu'on lui reconnaĂźt de la perspicacitĂ©, de la luciditĂ© Ă  propos d'une situation donnĂ©e] Il y a sans doute quelque vĂ©ritĂ© dans ce vieux prĂ©jugĂ© que les fous connaissent l'avenir; mais, quand tout l'avenir devrait m'ĂȘtre dĂ©voilĂ©, je ne voudrais point ĂȘtre fou Alain, Propos, 1914, p. 181. − ... Tu sais ce que c'est, une putain? − C'est des personnes qui se dĂ©fendent avec leur cul. − Je me demande oĂč tu as appris des horreurs pareilles, mais il y a beaucoup de vĂ©ritĂ© dans ce que tu dis E. Ajar, La Vie devant soi, 1990 [1975], p. 23. ÎČ En partic. CaractĂšre de ce qui n'est pas suspect de dissimulation ou de mensonge. S'assurer, tĂ©moigner de la vĂ©ritĂ© d'un rĂ©cit, d'un soupçon. Il a Ă©numĂ©rĂ© tous les soufflets qu'il avait reçus d'elle, sans jamais les rendre. InterrogĂ©e par le prĂ©sident sur la vĂ©ritĂ© des allĂ©gations de son mari, Jeanne a rĂ©pondu qu'elle ne se rappelait plus,... que la violence appelait la violence Goncourt, Journal, 1894, p. 704.La parole confĂšre une vĂ©ritĂ© neuve Ă  ce que le temps nous a dĂ©robĂ©; elle en prĂȘte mĂȘme une, quelquefois, aux mensonges A. Hardellet, Le Seuil du jardin, 1979 [1966], p. 172.♩ VĂ©ritĂ© historique, vĂ©ritĂ© de l'histoire. Certitude qui porte sur la nature des sources et sur la fiabilitĂ© de l'historien. En fait, lorsque l'histoire est vraie, sa vĂ©ritĂ© est double, Ă©tant faite Ă  la fois de vĂ©ritĂ© sur le passĂ© et de tĂ©moignage sur l'historien Marrou, Connaiss. hist., 1954, p. 229.− ÉCON. VĂ©ritĂ© des prix. V. prix I B [Le plus souvent dans des loc. ou en constr. syntagm.] α ObjectivitĂ© d'une personne; expression de cette objectivitĂ©. La vĂ©ritĂ© parle par sa bouche. Bien loin qu'il [le mariage des prĂȘtres maronites] ait nui, comme on affecte de nous le dire, Ă  la puretĂ© des mƓurs sacerdotales ..., on peut dire avec vĂ©ritĂ© que, dans aucune contrĂ©e de l'Europe, le clergĂ© n'est plus pur ... qu'il l'est ici Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 103.♩ La vĂ©ritĂ© oblige/force qqn Ă /de + en dĂźnant, Albert ne put s'empĂȘcher de remarquer la diffĂ©rence notable qui existait entre les mĂ©rites respectifs du cuisinier de maĂźtre Pastrini et de celui du comte de Monte-Cristo. Or la vĂ©ritĂ© força Franz d'avouer, malgrĂ© les prĂ©ventions qu'il paraissait avoir contre le comte, que le parallĂšle n'Ă©tait point Ă  l'avantage du chef de maĂźtre Pastrini Dumas pĂšre, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 516.La profondeur des bois m'inspirait dĂšs ma plus tendre enfance un plaisir mĂ©lancolique. Toutefois la vĂ©ritĂ© m'oblige Ă  dire que, m'Ă©tant enfoncĂ© dans les fourrĂ©s oĂč la lumiĂšre tombait Ă  travers la feuillĂ©e en disques d'or, je m'Ă©loignai Ă  la hĂąte, de peur des rĂŽdeurs qui troublaient ma solitude A. France, Vie fleur, 1922, p. 324. ÎČ SincĂ©ritĂ© d'une personne; expression de cette sincĂ©ritĂ©. Ami, reprend trĂšs-vivement l'archevĂȘque, rĂ©pondez-moi avec vĂ©ritĂ©, l'avez-vous laissĂ© sans espoir? Cottin, Mathilde, t. 2, 1805, p. 328.Il faut nous parler en toute vĂ©ritĂ©, comme de bons amis Rolland, Nouv. journĂ©e, 1912, p. 1456.Tous [nos juges d'instruction] savent et admettent que l'Ă©motion et l'accent de vĂ©ritĂ© du tĂ©moin ne crĂ©ent pas la connaissance du fait, qu'au contraire ils la supposent, et c'est prĂ©cisĂ©ment parce qu'ils la supposent, qu'on en tient compte ThĂ©ol. 4, 11920, p. 821.− P. mĂ©ton.♩ HonnĂȘtetĂ©, authenticitĂ© d'une parole, d'un sentiment. Garde-toi de prendre des dĂ©tours dans ton cƓur, pour t'autoriser Ă  jurer, si tu n'es pas sĂ»r de la vĂ©ritĂ© de ton serment Ami Fritz, 1864, p. 139.Il n'est pas d'autre mesure Ă  la valeur morale de notre amour ou de son objet que la profondeur et la vĂ©ritĂ© de notre sentiment Milosz, Amour. init., 1910, p. 163.V. paraĂźtre1I A 1 ex. de Restif de la Bretonne.♩ [À propos d'une pers.; avec valeur intensive] Elle qui Ă©tait la sagesse, la droiture et la vĂ©ritĂ© mĂȘme Fromentin, Dominique, 1863, p. 184.B. − Domaine de la crĂ©ation littĂ©r. et artist.[P. oppos. Ă  acadĂ©misme, conventionnalisme]1. Accord d'une Ɠuvre avec la rĂ©alitĂ© ou avec l'idĂ©e qu'on s'en Ressemblance prĂ©cise et vivante d'une Ɠuvre avec son modĂšle. Un crabe en bronze d'une exĂ©cution si troublante de vĂ©ritĂ© que j'Ă©tais tentĂ© de le croire surmoulĂ©, si le naturaliste Pouchet ne m'avait affirmĂ© qu'il n'en Ă©tait rien, se basant sur l'absence de certains organes de la gĂ©nĂ©ration Goncourt, Journal, 1894, p. 684.b CaractĂšre spontanĂ©, vivant, naturel d'une Ɠuvre. Les connaisseurs remarquent ... que la vive invention, le naturel, le grand Ă©lan du cƓur, la vĂ©ritĂ© parfaite, dont les premiĂšres Ɠuvres de Michel-Ange sont remplies, ont disparu [dans le Jugement dernier] Taine, Philos. art, t. 1, 1865, p. 17.Heure d'Ă©merveillement [Ă  la tĂ©lĂ©vision] la Belle Vie ... de Jean Anouilh, joyeusement rĂ©alisĂ©e par Lazare IglĂ©sis. Le bonheur de jouer Anouilh nimbait les comĂ©diens. On reconnaĂźt la vĂ©ritĂ© d'une Ɠuvre Ă  ce qu'elle rĂ©jouit d'abord les interprĂštes. Un signe qui ne trompe pas, parce qu'il est aussi difficile de simuler la voluptĂ© intellectuelle que l'intelligence Le Figaro Magazine, 17 oct. 1987, p. 71, col. 1.V. naturaliste ex. 2, rĂ©aliste C 2 ex. de Morand.− En partic. RĂ©alisme, authenticitĂ© du sujet restituĂ© par l'artiste. Les eaux Ă©taient d'une profondeur inouĂŻe [dans un tableau de M. Decamps] ; les grandes ombres qui coupent les pans des maisons et dorment Ă©tirĂ©es sur le sol ou sur l'eau avaient une indolence et un farniente d'ombres indĂ©finissables. Au milieu de cette nature saisissante, s'agitaient ou rĂȘvaient de petites gens, tout un petit monde avec sa vĂ©ritĂ© native ou comique Baudel., Salon, 1846, p. 141.[Les impressionnistes] ont observĂ© ces ĂȘtres [les paysans et les ouvriers] dans la vĂ©ritĂ© de leurs occupations au lieu de les ankyloser dans une pose factice, et de peindre des dĂ©guisĂ©s Mauclair, MaĂźtres impressionn., 1923, p. 37.2. QualitĂ© de naturel, de sincĂ©ritĂ© d'un interprĂšte, d'un acteur. Lorsqu'il [Jean Gabin] Ă©tait en face de vous, qu'il vous donnait la rĂ©plique, il Ă©tait tellement juste » et il Ă©manait de lui une telle vĂ©ritĂ©, un tel magnĂ©tisme qu'il finissait par vous communiquer un peu de son talent C. Mars ds A. Brunelin, Gabin, Paris, J'ai lu, t. 2, 1989 [1987], p. 56.3. Accord de l'Ɠuvre avec la rĂ©alitĂ© et ses caractĂšres, considĂ©rĂ© par l'Ă©crivain ou par l'artiste comme un objectif Ă  atteindre. L'apparence de vie » et de vĂ©ritĂ© », qui est l'objet des calculs et des ambitions du romancier, tient Ă  l'introduction incessante d'observations, − c'est-Ă -dire d'Ă©lĂ©ments reconnaissables, qu'il incorpore Ă  son dessein. Une trame de dĂ©tails vĂ©ritables et arbitraires raccorde l'existence rĂ©elle du lecteur aux feintes existences des personnages ValĂ©ry, VariĂ©tĂ©[I], 1924, p. 169.V. exactitude B 1 ex. de Delacroix et de Gautier5. Picasso veut la vĂ©ritĂ©. Non pas cette vĂ©ritĂ© fictive qui laissera toujours GalatĂ©e inerte et sans vie, mais une vĂ©ritĂ© totale qui joint l'imagination Ă  la nature, qui considĂšre tout comme rĂ©el et qui, allant sans cesse du particulier Ă  l'universel et de l'universel au particulier, s'accommode de toutes les variĂ©tĂ©s d'existence, de changement, pourvu qu'elles soient nouvelles, qu'elles soient fĂ©condes. Éluard, Donner, 1939, p. 94.− En partic. Expression littĂ©raire ou artistique qui s'inspire directement de la rĂ©alitĂ© humaine, concrĂšte, quotidienne. Je suis allĂ© carrĂ©ment mon chemin. Cette franchise des situations et du style a rĂ©voltĂ©. Ma vĂ©ritĂ© a Ă©tĂ© sifflĂ©e, et l'on a huĂ© ma fantaisie Zola, Bouton de rose, 1878, p. iv.V. naturalisme ex. 2, rĂ©alisme C 1 ex. de Baudelaire.− En appos. Du théùtre vĂ©ritĂ© [la piĂšce de Wenzel Marianne attend le mariage »] qui trace des ondes dans nos mĂ©moires L'Express, 14 mars 1977, p. 14, col. 2.C. − 1. PHILOS. [Chez les Grecs et dans la tradition des scolastiques] VĂ©ritĂ© ontologique. ConformitĂ© d'un ĂȘtre ou d'un objet avec la pensĂ©e, avec son type idĂ©al, avec la pensĂ©e divine. Ce qu'elle [la connaissance intellectuelle] cherche ..., c'est Ă  le dĂ©finir [son objet] et Ă  le caractĂ©riser, c'est-Ă -dire Ă  le saisir dans sa permanence et dans sa gĂ©nĂ©ralitĂ©, hors de la vie, pourrait-on dire, sans les variations perturbant l'Ă©vidence typique et immuable! Jamais cette tendance ne fut poussĂ©e plus loin que dans la thĂ©orie platonicienne qui, par delĂ  les apparences, toujours plus ou moins liĂ©es Ă  l'Ă©vĂ©nement qui passe, affirme une vĂ©ritĂ© absolue qui sera l'IdĂ©e des choses Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 398.La vĂ©ritĂ© au sens logique et humain est une vĂ©ritĂ© dĂ©rivĂ©e; son fondement est la vĂ©ritĂ© ontologique, l'accord de l'ĂȘtre créé avec la pensĂ©e de Dieu Bochenski, La Philos. contemp. en Europe, trad. par Fr. Vaudou, 1967, p. 197.2. P. ext. Ce qui constitue la valeur d'un ĂȘtre ou d'un objet, lui est essentiel et justifie son existence. DĂ©couvrir sa vĂ©ritĂ©; accomplir la vĂ©ritĂ© de son ĂȘtre. Chaque ĂȘtre, si misĂ©rable qu'on le suppose, a nĂ©anmoins sa vĂ©ritĂ©. Mais qu'importe la vĂ©ritĂ© des ĂȘtres Ă  qui n'a jamais entrepris de rechercher sa propre vĂ©ritĂ©? Bernanos, Joie, 1929, p. 536.Quand nous voulons penser le mouvement ..., nous nous plaçons aussitĂŽt dans l'attitude critique ou attitude de vĂ©rification, nous nous demandons ce qui nous est donnĂ© au juste dans le mouvement, nous nous apprĂȘtons Ă  rejeter les apparences pour atteindre la vĂ©ritĂ© du mouvement Merleau-Ponty, PhĂ©nomĂ©nol. perception, 1945, p. 309.♩ Subst. + de vĂ©ritĂ©TAUROM. Terrain de vĂ©ritĂ©. Sable de l'arĂšne oĂč le torero doit faire la preuve de son talent et de son courage. Sur le sol de l'arĂšne, il [le torero] lutte pour ĂȘtre sauf, comme le veut son instinct, qui gouverne sur ce sol, et c'est bien pourquoi on appelle ce sol le terrain de la vĂ©ritĂ© » Montherl., Bestiaires, 1926, p. 524.P. anal. DĂ©sormais[dans l'espace ouvert] l'Ɠuvre apparaĂźt dans sa nuditĂ© essentielle. Mais c'est lĂ , pour le comĂ©dien comme pour l'Ɠuvre, une Ă©preuve sans recours. La scĂšne nue est terrain de vĂ©ritĂ© ». La mĂ©diocritĂ© y est impitoyablement dĂ©masquĂ©e SerriĂšre, 1959, p. 73.Heure, minute, instant, Ă©preuve de vĂ©ritĂ©. Moment dĂ©cisif, ultime, dans une confrontation, une compĂ©tition, une situation de crise ou de paroxysme, oĂč chacun doit faire la preuve de ce qu'il est, sans se dĂ©rober, sans tricher. Pour IsraĂ«l, voici l'heure de vĂ©ritĂ© .... La question posĂ©e dĂ©sormais au gouvernement israĂ©lien est celle-ci contre une reconnaissance arabe ... est-il prĂȘt Ă  rendre des » territoires qui permettraient Ă  un peuple sans patrie d'investir enfin son Ă©nergie dans la construction de son État? L'ÉvĂ©nement du Jeudi, 14-20 mars 1991, p. 6II. A. − [P. oppos. Ă  fiction, lĂ©gende, rĂȘve] Ce qui existe indĂ©pendamment de l'esprit qui le conçoit. Synon. ne suffit-il pas que tu sois l'apparence, Pour rĂ©jouir un cƓur qui fuit la vĂ©ritĂ©? Qu'importe ta bĂȘtise ou ton indiffĂ©rence? Masque ou dĂ©cor, salut! J'adore ta beautĂ©! Baudel., Fl. du Mal, 1860, p. 172.Un rĂȘve ne dure pas, sans doute celui d'HĂ©lĂšne est-il dĂ©jĂ  terminĂ©, tandis que la rĂ©alitĂ© est toujours lĂ , imperturbable et constante. Rien n'est plus persĂ©vĂ©rant que la vĂ©ritĂ©, on essaie de l'oublier, on y parvient et vlan! la revoilĂ , narquoise. On marche toute sa vie dans du prĂ©sent Fr. Dard, La CrĂšve, 1989 [1946], p. 39.− [Avec compl. prĂ©p. de] La vĂ©ritĂ© des choses, de la vie. La rĂ©alitĂ© concrĂšte. Quand on songe que tout le mouvement intellectuel accompli jusqu'ici a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par des hommes malheureux, souffrants, harcelĂ©s de peines ..., et que nous-mĂȘmes nous en recueillons la tradition, ... on prend en meilleure estime cette nature humaine, capable de poursuivre si Ă©nergiquement un objet idĂ©al. Il est temps, dĂ©finitivement de revenir Ă  la vĂ©ritĂ© de la vie, et de renoncer Ă  tout cet artifice de convention, reste de nos distinctions aristocratiques et de la sociĂ©tĂ© artificielle du XVIIesiĂšcle Renan, Avenir sc., 1890, p. 462.− En partic. Le rĂ©el en tant que sujet de la littĂ©rature ou de l'art. Ce Courbet-lĂ  ... nous regarde, nous fouille ... puis, rĂ©sumant nos laideurs, il nous peint dans notre vĂ©ritĂ©, afin de nous faire rougir Zola, Mes haines, 1866, p. 29.B. − Nature profonde d'une personne, par opposition aux apparences ou Ă  l'idĂ©e plus ou moins juste qu'on se fait d'elle. Charlotte m'a aimĂ© pour des raisons absolument diffĂ©rentes de celles qu'avait su amĂ©nager ma naĂŻve psychologie. Elle est morte, dĂ©sespĂ©rĂ©e, quand, Ă  la lumiĂšre d'une explication tragique, elle m'a vu dans ma vĂ©ritĂ©. Alors je lui ai fait horreur Bourget, Disciple, 1889, p. 129.On ne croit pas que ça existe si fort, ce petit monde. On vit tout au milieu de lui, sans presque le voir, tant c'est simple. Et puis, un soir, au bout d'une trop longue solitude, on retrouve ses enfants un Ă  un, le vrai regard de leurs yeux vivants, la vĂ©ritĂ© de leurs petites personnes et c'est quand on les a perdus Genevoix, Raboliot, 1925, p. 313.− Loc. adv., rare. En vĂ©ritĂ©. Tel qu'en lui-mĂȘme. Le comte Michele Cantarini ne livrait pas facilement le secret de la nature Ă©levĂ©e, violente, impatiente qui Ă©tait la sienne. Une annĂ©e durant, Paulina s'Ă©tait aimĂ©e elle-mĂȘme dans la personne de Michele; Ă  prĂ©sent Michele lui apparaissait en vĂ©ritĂ© Jouve, Paulina, 1925, p. 100.2eSection. Au sing. ou au plur. [Le plus souvent avec art. indĂ©f.]I. A. − PHILOS., THÉOL., lang. des sc. ÉnoncĂ© conforme Ă  la rĂ©alitĂ©. AdhĂ©rer Ă  une vĂ©ritĂ©; enseigner, professer des vĂ©ritĂ©s; une vĂ©ritĂ© moyenne, provisoire, dĂ©finitive; une vĂ©ritĂ© fondamentale, reconnue, objective, irrĂ©futable. Ce qui fait le prosĂ©lytisme, ce qui entraĂźne le monde, ce sont des vĂ©ritĂ©s incomplĂštes. La vĂ©ritĂ© complĂšte serait si quintessenciĂ©e, si pondĂ©rĂ©e qu'elle n'exciterait pas assez les passions, et ressemblerait au scepticisme Renan, Avenir sc., 1890, p. 446.V. aberration ex. 1, absolu ex. 78, principe ex. 1, rĂ©alitĂ© ex. 4, relatif B 1 ex. de Le Dantec♩ VĂ©ritĂ© + adj. ou compl. dĂ©terminatif indiquant son domaine d' morale, philosophique; vĂ©ritĂ©s des mathĂ©matiques, de la physique. Karl Marx avait Ă©noncĂ© avec profondeur une vĂ©ritĂ© Ă©conomique en disant que le capital est une relation sociale Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 255.Chacun va rĂ©pĂ©tant qu'une vĂ©ritĂ© scientifique n'a de valeur qu'en rĂ©fĂ©rence au systĂšme global qui la contient et la rend possible allĂ©gation qui prend son meilleur sens dans l'univers du discours mathĂ©matique M. Serres, HermĂšs I, La Commun., 1984 [1969], p. 78.V. prĂ©somption A 1 ex. de Langlois.♩ Le plus souvent au plur. VĂ©ritĂ©s Ă©ternelles, rĂ©vĂ©lĂ©es, absolues, logiques, a priori, de raison, analytiques. VĂ©ritĂ©s constantes et nĂ©cessaires au regard des sciences, indĂ©pendantes de l'expĂ©rience au regard de la logique, reconnues comme provenant de Dieu par les philosophes classiques et par les religieux. Distinguer un plan des vĂ©ritĂ©s a priori et un plan des vĂ©ritĂ©s de fait, ce que doit ĂȘtre le monde et ce qu'il est effectivement Merleau-Ponty, PhĂ©nomĂ©nol. perception, 1945, p. 255.[Les jugements a priori] sont d'abord valables dans le plan idĂ©al parce qu'ils expriment des relations entre essences. À ce niveau, ils sont nĂ©cessaires. C'est ce que la tradition cartĂ©sienne appelait les vĂ©ritĂ©s Ă©ternelles » R. Verneaux, Crit. de la Crit. de la raison pure de Kant, 1972, p. 107.V. Ă©ternel II A ex. de relatives, contingentes, d'expĂ©rience, de fait, synthĂ©tiques. VĂ©ritĂ©s liĂ©es au monde de l'expĂ©rience, Ă©tablies par l'observation scientifique. La loi de Newton est une vĂ©ritĂ© d'expĂ©rience; comme telle elle n'est qu'approximative, ce qui montre que nous n'avons encore qu'une dĂ©finition par Ă  peu prĂšs H. PoincarĂ©, Valeur sc., 1905, p. 44.V. rĂ©el II A ex. de Gds cour. pensĂ©e math.♩ VĂ©ritĂ© premiĂšre. LOG. VĂ©ritĂ© Ă©vidente, indĂ©montrable. Suivant le vƓu de Bacon, il [le pĂšre Buffier] entreprenait de dĂ©couvrir le fondement des principes, et de faire un traitĂ© des vĂ©ritĂ©s premiĂšres Destutt de Tr., IdĂ©ol. 3, 1805, p. 134.Lang. cour. VĂ©ritĂ© premiĂšre. IdĂ©e de base, essentielle, qui s'impose d'elle-mĂȘme. VoilĂ , il me semble, ce qui plus que toute autre chose est une vĂ©ritĂ© premiĂšre c'est que le théùtre, art indĂ©pendant et autonome, se doit pour ressusciter, ou simplement pour vivre, de bien marquer ce qui le diffĂ©rencie d'avec le texte, d'avec la parole pure, d'avec la littĂ©rature, et tous autres moyens Ă©crits et fixĂ©s Artaud, Théùtre et son double, 1938, p. 126.Ils Ă©taient beaux, les jardins de mon pĂšre. Plus tard encore, mes voyages me confirmeront cette vĂ©ritĂ© premiĂšre le paradis est un jardin. Toutes les civilisations le disent Ă  leur maniĂšre N. Avril, Dans les jardins de mon pĂšre, Paris, France Loisirs, 1990 [1989], p. 37.Fam., p. iron. VĂ©ritĂ© premiĂšre. Opinion arrĂȘtĂ©e, considĂ©rĂ©e par celui qui l'Ă©nonce comme allant de soi pour tous. De bonnes, de grosses vĂ©ritĂ©s premiĂšres. Lili dĂ©versait ses vĂ©ritĂ©s premiĂšres et ses poncifs qui lui tenaient lieu de pensĂ©e G. Dormann, Je t'apporterai des orages, Paris, Le Livre de poche, 1973 [1971], p. 29.Expr. Il pleut des vĂ©ritĂ©s premiĂšres. [Pour exprimer qu'un dialogue ou un dĂ©bat n'a aucun intĂ©rĂȘt parce que rempli d'Ă©vidences, de propos redondants] Sur le calcul encore de la science que nous avons fait sur quarante ans. − Encore un calcul, ou le mĂȘme, sur quarante ans. Quarante ans peut ĂȘtre quarante ans d'Ăąge ou quarante ans de durĂ©e. Sous cette rĂ©serve que c'est la durĂ©e qui amĂšne l'Ăąge. Il pleut des vĂ©ritĂ©s premiĂšres PĂ©guy, comte Hugo, 1910, p. 764.− [Dans une perspective relativiste; l'accent est mis sur l'aspect temp. des vĂ©ritĂ©s, une vĂ©ritĂ© pouvant ĂȘtre une certitude Ă  une Ă©poque et se rĂ©vĂ©ler plus tard partielle, caduque ou fausse] Tout le monde, aujourd'hui ... consent qu'il n'y ait pas de notions, de principes, pas de vĂ©ritĂ© comme on disait jadis, qui ne soient sujets Ă  revision, Ă  retouche, Ă  refonte; pas d'action qui ne soit conventionnelle, pas de loi Ă©crite ou non, qui ne soit qu'approchĂ©e ValĂ©ry, VariĂ©tĂ© III, 1936, p. 198.B. − Lang. IdĂ©e conforme Ă  la rĂ©alitĂ© ou tenue pour telle. Synon. certitude, convaincu, pĂ©nĂ©trĂ© d'une vĂ©ritĂ©; convenir d'une vĂ©ritĂ©; une vĂ©ritĂ© flagrante, limpide, lumineuse; une vĂ©ritĂ© mĂ©connue, rebattue, dĂ©rangeante, dĂ©solante. Les passions nous dĂ©couvrent une infinitĂ© de vĂ©ritĂ©s sur nous, vĂ©ritĂ©s pour nous au moment oĂč nous les voyons, mais le plus souvent trĂšs Ă©loignĂ©es d'ĂȘtre rĂ©ellement vraies Stendhal, Journal, t. 2, 1806, p. 249.V. lapalissade ex. de Mauriac, nature ex. 12, plaider II B 2 b ex. de Martin du Gard, sagesse ex. 16. Singulier pays [l'AlgĂ©rie] qui donne Ă  l'homme qu'il nourrit Ă  la fois sa splendeur et sa misĂšre! La richesse sensuelle dont un homme sensible de ce pays est pourvu, il n'est pas Ă©tonnant qu'elle coĂŻncide avec le dĂ©nuement le plus extrĂȘme. Il n'est pas une vĂ©ritĂ© qui ne porte avec elle son amertume. Camus, Noces, 1938, p. 49.♩ VĂ©ritĂ© de La Palice, de La Palisse, de M. de La Palisse. VĂ©ritĂ© trop Ă©vidente. Synon. lapalissade, est Ă©vident que pour s'occuper d'histoire grecque, il faut consulter des documents rĂ©digĂ©s en langue grecque, et, par consĂ©quent, savoir le grec. VĂ©ritĂ© de La Palice, dira-t-on. Observez cependant que l'on agit trĂšs souvent comme si l'on n'en avait pas conscience Langlois, Seignobos, Introd. Ă©t. hist., 1898, p. 32.En disant que le matĂ©rialisme eĂ»t Ă©tĂ© impensable avant NapolĂ©on, je n'entends pas que les circonstances ne s'y fussent pas prĂȘtĂ©es, − vĂ©ritĂ© de M. de La Palisse, − mais que sa doctrine mĂȘme, son corps, sa politique et son Ă©thique sont tout imprĂ©gnĂ©s de napolĂ©onisme Bloch, Dest. du S., 1931, p. 297.− [P. oppos. Ă  mensonge] Information sĂ»re, confirmĂ©e. − T'en es sĂ»r? Mais on devait ĂȘtre relevĂ©s demain... Pas possible, c'est un bobard... qui c'est qui t'a dit ça? Bouffioux, fort des vĂ©ritĂ©s qu'il apporte, se tourne simplement vers son second − Ce que c'est pas vrai? DorgelĂšs, Croix de bois, 1919, p. 79.Par brassĂ©es, il achĂšte les journaux dont les mensonges ... vous mettront peut-ĂȘtre sur la piste de quelques vĂ©ritĂ©s Arnoux, Solde, 1958, p. 252.− Expr. proverbiale. Toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire. [Pour exprimer qu'il est prĂ©fĂ©rable de dissimuler une vĂ©ritĂ© susceptible de blesser qqn, de perturber un Ă©quilibre] Nous prenons le cas extrĂȘme du Pouvoir politique et de l'opinion publique .... Si on croit Ă  la vĂ©ritĂ© d'un ensemble d'idĂ©es liĂ©es Ă  des structures, on ne peut pas ne pas s'interroger sur l'opportunitĂ© de transmettre des vĂ©ritĂ©s partielles qui risquent de secouer les structures et peut-ĂȘtre de les dĂ©truire. Qu'on y rĂ©flĂ©chisse, et l'on verra que la racine de la plupart des informations mauvaises et malhonnĂȘtes est lĂ . On peut en tirer la conclusion immĂ©diate que toute vĂ©ritĂ© est bonne Ă  dire » Salleron, Comment informer, 1965, p. 44.2. P. mĂ©ton., le plus souvent au plur. Paroles exprimant une opinion tenue pour fondĂ©e. L'an prochain, Bel-Gazou aura plus de neuf ans. Elle ne proclamera plus, inspirĂ©e, ces vĂ©ritĂ©s qui confondent ses Ă©ducateurs Colette, Mais. Cl., 1922, p. 278.[Le curĂ© de Torcy] Enseigner, mon petit, ça n'est pas drĂŽle! Je ne parle pas de ceux qui s'en tirent avec des boniments .... Des vĂ©ritĂ©s consolantes, qu'ils disent Bernanos, Journal curĂ© camp., 1936, p. 1071.− [Dans des loc. figĂ©es] DĂ©clarations faites sans fard, sans mĂ©nagement, sans accommodement et donc souvent peu agrĂ©ables pour leur destinataire. Lancer certaines vĂ©ritĂ©s Ă  qqn; dire des vĂ©ritĂ©s offensantes; assĂ©ner de dures vĂ©ritĂ©s; se jeter de sĂšches vĂ©ritĂ©s Ă  la face, Ă  la figure, au front. Pardonnez-moi ma rude franchise. Mon intention n'est pas de vous blesser. Certaines vĂ©ritĂ©s sont dures Ă  entendre, Ă  votre Ăąge Villiers de L' Contes cruels, 1883, p. 58.L'abbĂ© GrĂ©goire fut des nĂŽtres. Il a prĂ©sidĂ© la Convention. Il a dit au SĂ©nat des vĂ©ritĂ©s courageuses devant le maĂźtre qui Ă©crase l'Europe Adam, Enf. Aust., 1902, p. 123.♩ Dire, envoyer ses quatre vĂ©ritĂ©s Ă  qqn; se dire, se crier ses quatre vĂ©ritĂ©s. Tenir Ă  quelqu'un des propos dĂ©sagrĂ©ables; lui faire, le plus souvent sur un ton vĂ©hĂ©ment, des reproches qu'on estime justifiĂ©s. C'Ă©tait la comtesse X... et sa dame de compagnie qui Ă©taient en train de se crier leurs vĂ©ritĂ©s Larbaud, Jaune, 1927, p. 183.Tu vas me les appeler tous .... Tu vas tous me les rabattre sur l'Ă©glise. Ça ne leur fera pas de mal d'entendre une vraie messe et tu vas voir un peu, dans mon sermon, comme je leur dirai leurs quatre vĂ©ritĂ©s QueffĂ©lec, Recteur, 1944, p. 217.II. − Chose rĂ©elle, visible. Synon. mantille espagnole est donc une vĂ©ritĂ©; j'avais pensĂ© qu'elle n'existait plus que dans les romances de M. Crevel de Charlemagne Gautier, Tra los montes, 1843, p. 91.Nous sentons le gros mal de Jofroi. Nous savons que c'est une vĂ©ritĂ©, ce mal; au vu et au su de tout comme le soleil ou la lune, et nous faisons les fanfarons Giono, Solit. pitiĂ©, 1932, p. 135.REM. -vĂ©ritĂ©, Ă©lĂ©m. de compos. entrant dans la constr. de [Le 1erĂ©lĂ©m. est un subst.; -vĂ©ritĂ© est inv.] α [Indique que ce que dĂ©signe le 1erĂ©lĂ©m. dĂ©peint la rĂ©alitĂ© sans fard, la vie dans ses aspects les plus quotidiens] V. théùtre vĂ©ritĂ© supra 1reSection I B 3 et aussiCinĂ©ma-vĂ©ritĂ©, subst. se mĂ©tisser avec la civilisation occidentale, celles des Africains risquent de disparaĂźtre et Jean Rouch a fixĂ© ce qui existait encore. ... CinĂ©ma-vĂ©ritĂ©? Cependant, les personnages ne sont pas filmĂ©s Ă  leur insu. Ils font ce qu'ils ont Ă  faire, mais ils jouent, c'est leur droit, et le montage sera un coup de pouce de plus Ă  la rĂ©alitĂ© brute Le Figaro, 6 mars 1987, p. 32, col. 5.Interview-vĂ©ritĂ©, subst. vous soyez amateur de musiques, de grands dĂ©bats, d'interviews-vĂ©ritĂ©, de voyages ..., TĂ©lĂ©rama vous annonce et prĂ©sente chaque semaine tous les programmes de toutes les radios françaises Le Nouvel Observateur, 20 sept. 1980, p. 127.TĂ©lĂ©-vĂ©ritĂ©, subst. la parole aux actes, du portrait Ă  la caricature, des dialogues de Jean Amadou Ă  l'image de Jacques Besnard, c'est une bien jolie satire de la radio-mensonge et de la tĂ©lĂ©-vĂ©ritĂ© qu'on nous a donnĂ©e lĂ  [avec le feuilleton Allo BĂ©atrice »] Le Nouvel Observateur, 16 nov. 1984, p. 18, col. 2. ÎČ Domaine de l'expr. artist. et littĂ©r.[Indique que ce que dĂ©signe le 1erĂ©lĂ©m. restitue son sujet de la maniĂšre la plus fidĂšle, la plus authentique] V. roman-vĂ©ritĂ© roman- B et aussiPhoto-vĂ©ritĂ©, subst. Salomon. Le premier reporter photographe qui, alliant la dignitĂ© Ă  l'audace, jeta, vers 1930, les bases de la photo-vĂ©ritĂ© L'Express, 23 fĂ©vr. 1976, p. 18, col. 3.Portrait-vĂ©ritĂ©, subst. 1984, Ă  Londres, Helmut Newton, le photographe de l'Ă©rotisme sophistiquĂ© et des corps insolents, fait le portrait d'Ava Gardner. Et sous le portrait-vĂ©ritĂ©, la lĂ©gendaire beautĂ© demeure intacte Paris-Match, 8 fĂ©vr. 1990, p. 69, col. 1. Îł [Indique que ce que dĂ©signe le 1erĂ©lĂ©m. ne prĂ©sente aucune ambiguĂŻtĂ©, aucun discours cachĂ©, ne dissimule rien]Dossier-vĂ©ritĂ©, subst. les dossiers-vĂ©ritĂ© Phox numĂ©ro 6 et 7, les camĂ©ras » et la projection cinĂ©ma », pas de problĂšmes Le Point, 21 mai 1979, p. 117.Taux-vĂ©ritĂ©, subst. vous ayez ou non un livret, que vous soyez jeune ou moins jeune ..., vous profiterez de taux avantageux clairement calculĂ©s les taux-vĂ©ritĂ© de l'Écureuil! Le Nouvel Observateur, 25 avr. 1977, p. 23.Test-vĂ©ritĂ©, subst. femme ou homme? un test-vĂ©ritĂ© prĂ©sentĂ© par Walter Lewino Le Nouvel Observateur, 6 janv. 1984, p. 38.b [Le 1erĂ©lĂ©m. est un prĂ©f. ou un Ă©lĂ©m. de compos.] V. contrevĂ©ritĂ©, non-vĂ©ritĂ© non- II B et aussiDemi-vĂ©ritĂ©, subst. ou dĂ©claration qui ne reflĂšte qu'incomplĂštement ce qu'on pense ou ce qui existe. Souvent ..., il s'identifiait Ă  ses malades, qu'il lui arrivait pourtant de haĂŻr avec leur demande de paternage, de rĂ©confort, leurs regards effrayĂ©s, leur agressivitĂ©, leurs mensonges, les demi-vĂ©ritĂ©s qu'il fallait nĂ©gocier A. Francos, Sauve-toi, Lola!Paris, J'ai lu, 1984 [1983], p. 373.Prononc. et Orth. [veʀite]. Ac. 1694, 1718 veritĂ©; dep. 1740 vĂ©ritĂ©. Étymol. et Hist. I. Subst. A. 1. a α 2emoit. xes. veritiet en parlant de religion opinion conforme Ă  ce qui est, par opposition Ă  erreur » St LĂ©ger, Ă©d. J. Linskill, 34; ca 1050 veritet Alexis, Ă©d. Chr. Storey, 64; en partic. 1656 les vĂ©ritĂ©s de l'Evangile Pascal, Les Provinciales, deuxiĂšme lettre, Ă©d. L. Lafuma, p. 378; ÎČ 1585 plus gĂ©n. [cacher et obscurcir] la vĂ©ritĂ© des hautes et entiĂšres sciences N. Du Fail, Contes et discours d'Eutrapel, XXX ds ƒuvres facĂ©tieuses, Ă©d. J. AssĂ©zat, t. 2, p. 244; Îł 1684 une vĂ©ritĂ© premiĂšre et fondamentale J. Abbadie, TraitĂ© vĂ©ritĂ© relig. chrĂ©t., p. 4; 1910 p. iron. il pleut des vĂ©ritĂ©s premiĂšres PĂ©guy, comte Hugo, p. 764; b 1567 dire Ă  qqn ses vĂ©ritĂ©s lui dire des choses dĂ©sobligeantes sans mĂ©nagement » Amyot, Brutus, 42 ds LittrĂ©; 1676 p. ext. lui dire des injures » SĂ©vignĂ©, Corresp., Ă©d. R. DuchĂȘne, t. 2, p. 398; c ca 1590 opinion accrĂ©ditĂ©e ayant forme d'axiome mais pouvant ĂȘtre fausse » Montaigne, Essais, II, 12, Ă©d. P. Villey et Saulnier, p. 579; 2. xiiie-xives. caractĂšre de toute connaissance jugĂ©e vraie » Roman des sept Sages ds Le Livre des proverbes fr., Ă©d. Le Roux de Lincy, t. 2, p. 434 [= ca 1210, Dolopathos, 352 ds maçue Vertez c'est la massĂŒe Qui menteor ossist et tĂŒe]; 3. fin xiiie-dĂ©b. xives. [ms.] caractĂšre de conformitĂ© de la pensĂ©e d'un objet » Ronceveaux, ms. ChĂąteauroux, Ă©d. W. Foerster, XIII, 4, p. 11; d'oĂč a 1872 vĂ©ritĂ© matĂ©rielle Viollet-Le-Duc, Archit., p. 247; b 1920 vĂ©ritĂ© formelle ThĂ©ol. cath. t. 4, 1, p. 1200; 4. 1485-90 principe gĂ©nĂ©ral considĂ©rĂ© comme une entitĂ© pouvant ĂȘtre ou non personnifiĂ©e » Proverbes en rimes, Ă©d. Gr. Frank et D. Miner, 895-896 Dame LoyautĂ© dort Et VeritĂ© est morte; cf. 1639 la VĂ©ritĂ©, cette fille timide Rotr.[ou], Antig., IV, 6 ds LittrĂ©; 5. 1remoit. xvies. Dieu considĂ©rĂ© en tant que fondement de toute vĂ©ritĂ© » il [le Christ] est la VeritĂ© M. de Navarre, La NativitĂ© de Jesus Christ, Ă©d. F. E. SchnĂ©egans, 492; 6. 1932 vĂ©ritĂ© ontologique Gilson, Esprit philos. mĂ©diĂ©v., p. 32. B. 1. a Ca 1165 caractĂšre d'une chose conforme au rĂ©el, donnĂ©e comme telle, fidĂšlement rapportĂ©e ou Ă  connaĂźtre » BenoĂźt de Ste-Maure, Troie, Ă©d. L. Constans, 18708 que la vĂ©ritĂ© n'en iert dite; b 1735 une vĂ©ritĂ© historique Lenglet du Fresnoy, Hist. justifiĂ©e, p. 289; 2. a 1165 ensemble des caractĂšres, des traits, ou caractĂšre essentiel qui dĂ©finit un objet » la vĂ©ritĂ© de sa dolor BenoĂźt de Ste-Maure, op. cit., 16497; b 1964 en appos. camĂ©ra-vĂ©ritĂ© Le Monde, 21 aoĂ»t ds Gilb. 1980; 3. ca 1500 ce qui est conforme au rĂ©el tel que nous le percevons » Philippe de Commynes, MĂ©m., Ă©d. J. Calmette, prol., t. 1, p. 1; cf. 1561 Que vĂ©ritĂ© s'assemble avec la fiction J. GrĂ©vin, CĂ©sar, III ds Théùtre compl., Ă©d. L. Pinvert, p. 35; 4. 1669 caractĂšre de ce qui est ou nous paraĂźt conforme Ă  la rĂ©alitĂ©, en particulier dans le domaine artistique » MoliĂšre, La Gloire du Val de GrĂące, 101 ds ƒuvres, Ă©d. E. Despois et P. Mesnard, t. 9, p. 543 donner au sujet sa vĂ©ritĂ©; 1765 peint. Dider., Salon, ƒuv., t. XIII, p. 3 et 4 ds Pougens ds LittrĂ©; 5. a 1687 sincĂ©ritĂ©, bonne foi d'une personne qui exprime avec sincĂ©ritĂ© ce qu'elle sent » d'oĂč expression spontanĂ©e et fidĂšle de cette rĂ©alitĂ© » un air de vĂ©ritĂ© Racine, Lettre Ă  Boileau, 24 mai ds ƒuvres, Ă©d. P. Mesnard, t. 6, p. 552; b 1761 p. ext. personne sincĂšre qui parle sans dĂ©tour et sans rĂ©ticence » vous, la vĂ©ritĂ© mĂȘme Marmontel, Cont. mor. Amit. Ă  l'Ă©pr. ds LittrĂ©; 6. av. 1709 vĂ©racitĂ© d'une personne » St Simon d'apr. Lar. Lang. fr.; 7. 1939 caractĂšre essentiel d'un ĂȘtre qui en constitue la valeur intrinsĂšque, en justifie l'existence » Saint-Exup., Terre hommes, p. 251 La vĂ©ritĂ© des gazelles est de goĂ»ter la peur. II. Loc adv. 1. de vĂ©ritĂ© 1174-80 en vĂ©ritĂ© » ChrĂ©tien de Troyes, Perceval, Ă©d. F. Lecoy, 3754; 2. en vĂ©ritĂ© a ca 1274 d'une maniĂšre vraie; vĂ©ritablement » dites en vĂ©ritĂ© Adenet le Roi, Berte, Ă©d. A. Henry, 1105; b ca 1456-67 sert Ă  renforcer une affirmation En vĂ©ritĂ©, monseigneur Cent Nouvelles Nouvelles, 96eNouvelle, Ă©d. Fr. P. Sweetser, p. 541, ligne 63; c 1672 formule Ă©vangĂ©lique » En vĂ©ritĂ©, en vĂ©ritĂ©, je vous le dis Saci, Bible, Év. St Jean ds LittrĂ©; 3. Ă  la vĂ©ritĂ© 1485 Myst. Vieux Testament, 37574, Ă©d. J. de Rothschild, t. 5, p. 41; 4. dans la vĂ©ritĂ© 1671 SĂ©vignĂ©, op. cit., t. 1, p. 317. Empr. au lat. la vĂ©ritĂ©, le vrai, la rĂ©alitĂ© », dĂ©r. de verus vrai, vĂ©ritable, rĂ©el » v. aussi vrai; une forme pop. vertĂ© est aussi att. du xiieau xives. FrĂ©q. abs. littĂ©r. 20 075. FrĂ©q. rel. littĂ©r. xixes. a 34 868, b 19 330; xxes. a 28 590, b 28 070. Bbg. Mortensen A. Th.. Sens et vĂ©ritĂ© Ă  la lumiĂšre de la glossĂ©matique. Languages. Paris, 1967, no6, pp. 120-128. − Quem. DDL t. 38.
Ledocument : "Douter, est-ce renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© ?" compte 3238 mots.Pour le tĂ©lĂ©charger en entier, envoyez-nous l’un de vos travaux scolaires grĂące Ă  notre systĂšme gratuit d’échange de ressources numĂ©riques ou achetez-le pour la somme symbolique d’un euro.
Tu dois te demander quÂŽest ce que le doute, cÂŽest ça, ton fil autre question Ă  se poser est "est ce que le doute est forcĂ©ment faux?"Pour le plan, il sera facile Ă  trouver quand tu commencera Ă  rĂ©pondre Ă  ces pour ta derniĂšre question, la philo te servira Ă  tÂŽouvrir lÂŽesprit, y a pas que les maths et la physique dans la vie. La philo, ça sert Ă  rĂ©flĂȘchir par soi mĂȘme, contrairement aux matiĂšres scientifiques qui ne sont que des applications des rĂšgles. En bref, accroche toi en philo, je tÂŽassure que ça vaut le coup!Parole de scout!!! Douterde tout, ce n'est pas renoncer Ă  la vĂ©ritĂ©, c'est plutĂŽt vouloir affirmer une vĂ©ritĂ©. La recherche de la vĂ©ritĂ© est une devoir.L'Homme est un ĂȘtre dottĂ© de raison qui ne peut prĂ©fĂ©rĂ© le faux au vrai, les faux semblants Ă  la vĂ©ritĂ©.La morale de l'Homme le pousse vers la vĂ©ritĂ©, sa sociĂ©tĂ© en est une preuve car elle est Un article rĂ©cemment publiĂ© par The Conversation France montre comment la propagande russe se dĂ©ploie sous le masque d’une critique post-moderne, qui redĂ©finit systĂ©matiquement des notions comme vĂ©ritĂ© », libertĂ© » ou dĂ©mocratie »  Le mieux Ă  faire pour rĂ©sister, de sa petite place, et avec les seules armes de l’esprit, n’est-il pas alors de mettre en Ă©vidence l’inanitĂ© d’un tel travail de dĂ©stabilisation conceptuelle, dont l’objectif est de nous plonger dans la confusion, Ă  la lumiĂšre de ce que la pensĂ©e philosophique a pu proposer, Ă  cet Ă©gard, de plus ferme, et de plus clair ? Nous nous bornerons ici Ă  Ă©voquer ce que nous a appris Spinoza. De la vĂ©ritĂ© Commençons par l’examen du concept de vĂ©ritĂ©. Car, si ce concept est mystificateur, il sera impossible de dire en vĂ©ritĂ© ce qu’est la libertĂ©, comme de prĂ©tendre dĂ©finir la vraie » dĂ©mocratie. On ne pourra que subir le discours de celui qui parle le plus fort. Si, et quand, c’est Ă  chacun son discours », celui qui dĂ©tient l’arme nuclĂ©aire et en menace les autres tient sans contestation possible le discours le plus vrai » ! Mais peut-on tenir pour seule vĂ©ritĂ© le principe Ă  chacun sa vĂ©ritĂ© », qui plonge dans un relativisme destructeur de toute consistance conceptuelle, et rend impossible une distinction claire entre le vrai et le faux ? Pour Spinoza, plutĂŽt que de vĂ©ritĂ©, il est prĂ©fĂ©rable de parler d’idĂ©es vraies ». Car l’idĂ©e, concept que l’esprit forme parce qu’il est un ĂȘtre pensant » Ethique, II, dĂ©f. 3, peut ĂȘtre ou bien fausse, inadĂ©quate ou confuse », ou bien vraie », adĂ©quate et claire. La faussetĂ© consiste en une privation de connaissance » E. II, P. 35. La vĂ©ritĂ©, dans la connaissance adĂ©quate de la chose », que permet cette idĂ©e Avoir une idĂ©e vraie, c’est connaĂźtre une chose parfaitement, ou le mieux possible ». La vĂ©ritĂ© est alors norme de soi-mĂȘme et du faux, car qui a une idĂ©e vraie sait en mĂȘme temps qu’il a une idĂ©e vraie, et ne peut douter de la vĂ©ritĂ© de la chose ». P. 43 L’idĂ©e, et l’essentiel est lĂ , n’est pas autre chose que l’acte mĂȘme de comprendre ». Tout ce Ă  quoi nous nous efforçons par raison est de comprendre » IV, P. 26. La vertu absolue de l’esprit, c’est donc comprendre » P. 28. La puissance de l’esprit » s’exprime dans l’acte de s’efforcer de comprendre » E, V, P. 10. L’idĂ©e vraie est le rĂ©sultat de l’effort fait pour comprendre. Est mauvais tout ce qui peut empĂȘcher de comprendre. Ainsi il n’y a pas de vĂ©ritĂ© en dehors de celui qui pense. La vĂ©ritĂ© n’est pas une rĂ©alitĂ© extĂ©rieure aux individus, que l’on pourrait trouver dans un texte, plus ou moins sacrĂ©. Elle rĂ©side dans l’acte mĂȘme de comprendre, Ă  quoi s’efforce tout sujet raisonnable. Elle se donne Ă  celui qui fait l’effort de comprendre. Il faut parler de connaissance vraie, plutĂŽt que de vĂ©ritĂ©. On peut alors gager que Poutine sait trĂšs bien qu’il s’est rendu coupable d’une invasion, qu’il fait la guerre, et qu’il massacre des innocents. S’il ne le sait pas, c’est qu’il refuse de faire cet indispensable effort de comprendre au bout duquel, seul, il y a production d’une idĂ©e vraie. Tout ĂȘtre humain faisant cet effort comprendra avec la plus parfaite clartĂ© qu’aussi sĂ»r qu’un chat est un chat, une guerre est une guerre, et Poutine un assassin. De la libertĂ© On pourrait s’en tenir Ă  une dĂ©finition donnĂ©e dĂšs les premiĂšres lignes de l’Ethique On dit qu’une chose est libre si elle existe par la seule nĂ©cessitĂ© de sa nature et est dĂ©terminĂ©e par soi seule Ă  agir ; on dit qu’elle est contrainte si elle est dĂ©terminĂ©e par une autre chose Ă  exister et Ă  agir. » La cause est d’emblĂ©e entendue. C’est Ă  l’évidence pour sauvegarder leur libertĂ© que luttent les Ukrainiens, dont le lĂ©gitime combat ne peut qu’ĂȘtre approuvĂ© et soutenu par tout ĂȘtre raisonnable. Mais il n’est peut-ĂȘtre pas inutile d’ajouter que l’ homme libre » est celui qui vit sous le seul commandement de la raison », et qui dĂ©sire directement ce qui est bon » de ce point de vue agir, vivre, conserver son ĂȘtre d’aprĂšs le principe qu’il faut chercher ce qui est utile Ă  chacun » E. IV, P. 67. Spinoza ajoute trois considĂ©rations. PremiĂšrement, Un dĂ©sir qui naĂźt de la raison nous mĂšne directement au bien
 aussi tendons-nous directement au bien sous la conduite de la raison, et c’est seulement dans cette mesure que nous fuyons le mal » IV, P. 63. Il n’est donc pas difficile de distinguer le bien du mal ! Par ailleurs, L’homme libre ne pense jamais Ă  la mort ; sa sagesse n’est pas une mĂ©ditation de la mort, mais de la vie » E. IV, P. 67. Ce qui donne une idĂ©e du degrĂ© de servitude auquel sont parvenus ceux qui se sont crus autorisĂ©s Ă  dĂ©truire la libertĂ© des autres, et qui se sont donnĂ© la mort pour seul horizon
 En ce sens, ils sont au moins autant Ă  plaindre, qu’à condamner ! Read more Pour mieux saisir la post-vĂ©ritĂ©, relire Hannah Arendt Enfin, celui qui nait libre, et qui le reste, n’a que des idĂ©es adĂ©quates ». La libertĂ© est en quelque sorte une condition de l’accĂšs Ă  la vĂ©ritĂ© par l’exercice de l’acte mĂȘme de comprendre ». On pourrait alors ajouter que le sommet de la libertĂ© est la libertĂ© de l’esprit, ou bĂ©atitude » E. V, PrĂ©face, puisqu’il n’y a d’autre puissance de l’esprit que celle de penser et de former des idĂ©es adĂ©quates » E, V, P. 4. Cela soulĂšve la question de la dĂ©mocratie. De la dĂ©mocratie L’État poutinien serait-il un nouveau modĂšle de rĂ©gime dĂ©mocratique ? Mais qu’est-ce qu’un État dĂ©mocratique ? On peut retenir trois enseignements des analyses que le TraitĂ© ThĂ©ologico-Politique propose sur le fondement » et la fin de la DĂ©mocratie ». Tout d’abord, la DĂ©mocratie se dĂ©finit comme l’union des hommes en un tout qui a un droit souverain collectif sur tout ce qui est en son pouvoir ». Son fondement est un pacte tacite ou exprĂšs », permettant de rĂ©frĂ©ner l’AppĂ©tit, en tant qu’il pousse Ă  causer du dommage Ă  autrui, de ne faire Ă  personne ce qu’ils ne voudraient pas qui leur fĂ»t fait, et enfin de maintenir le droit d’autrui comme le sien propre ». Par ce pacte L’individu transfĂšre Ă  la sociĂ©tĂ© toute la puissance qui lui appartient, de façon qu’elle soit seule Ă  avoir sur toute choses un droit souverain de Nature, c’est-Ă -dire une souverainetĂ© de commandement Ă  laquelle chacun sera tenu d’obĂ©ir. » Dans un État dĂ©mocratique, une obĂ©issance absolue au souverain est exigĂ©e nous sommes tenus d’exĂ©cuter absolument tout ce qu’enjoint le souverain » chapitre XVI. Mais alors, ne pourrait-on parler d’une dictature du souverain, qui serait par essence liberticide ? Non, car il faut bien voir que chapitre XX La fin de l’État est en rĂ©alitĂ© la libertĂ© ». Le pacte social a pour fin de permettre de vivre dans la concorde et dans la paix » Sa fin derniĂšre n’est pas la domination ; ce n’est pas pour tenir l’homme par la crainte et faire qu’il appartienne Ă  un autre que l’État est instituĂ© ; au contraire c’est pour libĂ©rer l’individu de la crainte, pour qu’il vive autant que possible en sĂ©curitĂ©, c’est-Ă -dire conserve, aussi bien qu’il se pourra, sans dommage pour autrui, son droit naturel d’exister et d’agir. » Si bien que ce qui est exigĂ© par l’État dĂ©mocratique est que l’individu renonce Ă  son droit d’agir selon le seul dĂ©cret de sa pensĂ©e, et nullement Ă  son droit de penser librement C’est donc seulement au droit d’agir par son propre dĂ©cret qu’il a renoncĂ©, non au droit de raisonner et de juger. » Et encore Tous conviennent d’agir par un commun dĂ©cret, mais non de juger et de raisonner en commun. » Dans un État libre, enfin, il est loisible Ă  chacun de penser ce qu’il veut et de dire ce qu’il pense ». La majestĂ© souveraine ne peut s’exercer ni sur le vrai et le faux, ni sur les convictions religieuses. L’État poutinien prĂ©serve-t-il la libertĂ© de penser ? La question pourrait prĂȘter Ă  sourire, si la rĂ©ponse n’était pas aussi tragique, en termes d’arrestations, d’emprisonnements, d’empoisonnements, et de meurtres ! Ainsi Spinoza nous a-t-il appris que l’Homme est capable de produire des idĂ©es vraies, la vĂ©ritĂ© » Ă©tant norme de soi-mĂȘme et du faux » E, II, P. 43 ; qu’est libre celui qui vit sous le seul commandement de la raison ; et que l’État dĂ©mocratique a pour caractĂšre premier de sauvegarder la libertĂ© de penser. Ce qui permet, d’une part, de dĂ©voiler le caractĂšre fallacieux de la pensĂ©e » poutinienne, dans sa prĂ©tention Ă  dĂ©construire les concepts occidentaux » de vĂ©ritĂ©, de libertĂ©, et de dĂ©mocratie. Et, d’autre part, de condamner avec la plus grande sĂ©vĂ©ritĂ© une effroyable et insensĂ©e entreprise d’invasion destructrice du pays voisin, entreprise aussi liberticide que cruelle. Pour le dire en un mot inhumaine. 0bkXi.
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