Avocatau Barreau de Nice, compĂ©tent en droit de la famille, droit des Ă©trangers, droit pĂ©nal . PrĂ©sentation Contact . Accueil. Publications. Le Conflit de loyautĂ© parental/ le syndrome Le Conflit de loyautĂ© parental/ le syndrome d’aliĂ©nation parentale . PubliĂ© le 09/07/2020 09/07/2020 Par Cabinet de Me CHARAMNAC LĂ©a Avocat Vu 3 222 fois 0. LĂ©gavox.
Programme de la formation Jour 1 et Jour 2 le conflit de loyautĂ© sa genĂšse, ses enjeux– Les besoins de l’enfant. – Les trois axes de la parentalitĂ©. – Le besoin de continuitĂ© dans l’éducation de l’enfant. – La notion de coĂ©ducation. – RepĂ©rer un conflit de loyautĂ© Ă  travers ses symptĂŽmes. – Approche des notions de conflit, loyautĂ©, rĂ©ciprocitĂ© et 3 le syndrome d’aliĂ©nation parentale ses formes et ses consĂ©quences. – Origines, historique et dĂ©finition. – Apprendre Ă  identifier un parent aliĂ©nant et un enfant aliĂ©nĂ©. – Le positionnement professionnel face Ă  ce – Mesurer la portĂ©e et l’influence du dĂ©sir parental sur l’existence de l’enfant.– Construire son intervention auprĂšs de la famille et des individus qui la composent en prenant en compte ces notions. – Concevoir ses actes Ă©ducatifs en fonction du conflit de loyautĂ© dans les relations familiales. – Proposer des outils Ă©ducatifs adaptĂ©s. – DĂ©tecter les symptĂŽmes du syndrome d’aliĂ©nation parentale.– PrĂ©venir un syndrome d’aliĂ©nation parentale et le combattre. – Mesurer les consĂ©quences de tels agissements sur le parent aliĂ©nĂ©. – DĂ©samorcer un conflit de loyautĂ© majeur pour les / Public ciblĂ© Tous les pĂ©dagogiques – Ă©valuation – Apports thĂ©oriques et appropriation de schĂ©mas conceptuels. – Partage de questionnements professionnels Ă  partir des situations rencontrĂ©es. – Études de cas cliniques expositions de situations concrĂštes et propositions de pistes de travail. – Cas concrets, situations professionnelles. Recueil de satisfaction des participants. Remise d’une attestation individuelle de de personnes 12 Ă  14 personnes 675 € les 3 jours par 4, 5 et 6 octobre 2021Contact Isabelle BARTHELEMY, IngĂ©nieure FPC / VALETHOU, secrĂ©taire FPC / vous inscrire vous disposez d’un bulletin d’inscription individuelle et collectivesur demande par mail Ă  l’adresse suivante La clĂŽture des inscriptions a lieu lorsque le stage est complet 8 Ă  20 personnes selon la formation.
\nconflit de loyaute en famille d accueil
Laplace des membres de la famille d'accueil comme figures d'attachements et modÚles identificatoires. Les troubles de l'attachement et le placement. L'attachement entre la famille d'accueil et l'enfant accueilli. Identification du conflit de loyauté. Les enjeux du conflit de loyauté. La question de la posture professionnelle de l'assistant familial lorsque l'enfant est pris dans le
"Les conflits de loyautĂ© vĂ©cus par les ĂȘtres humains sont trĂšs diversifiĂ©s. Parmi les cas le plus souvent mentionnĂ©s dans la littĂ©rature, citons par exemple celui de l’enfant qui, confrontĂ© au divorce agitĂ© de ses parents, est amenĂ© Ă  devoir, sur la demande explicite ou implicite de ces derniers, dĂ©terminer sa prĂ©fĂ©rence pour l’un ou pour l’autre. On peut Ă©galement citer le conflit typique de la pĂ©riode adolescente oĂč le jeune, inscrit dans un processus d’opposition aux modĂšles adultes, va ĂȘtre tiraillĂ© entre les systĂšmes de valeurs de ses parents..." A lire cet article sur le conflit de loyautĂ©.
Lafamille d’accueil vient supplĂ©er les parents dĂ©faillants dans l’exercice de leur parentalitĂ© et tente de palier les troubles de la relation mĂšre/enfant qui peuvent ĂȘtre la source de la sĂ©paration. L’enfant placĂ© est donc partagĂ©, divisĂ© entre ses deux familles. Cet Ă©lĂ©ment nous a conduit Ă  nous interroger sur la mise en place de l’ƒdipe. En effet cette constellation Conflit de loyautĂ©, sĂ©paration parentale et phobie scolairePar Anglada EulĂ lia, Meynckens-Fourez MurielPour citer cet article Anglada E., Meynckens-Fourez M. 2016. Le conflit de loyautĂ© dans les cas de sĂ©paration parentale », ThĂ©rapie Familiale, 37, 3/ Dans nos sociĂ©tĂ©s actuelles, la durabilitĂ© du couple s’avĂšre fragile et l’expĂ©rience rĂ©pĂ©tĂ©e de se sĂ©parer et de reconstruire une nouvelle relation Ă  deux, voire une nouvelle famille devient frĂ©quente. En effet, la plupart des individus qui se sont sĂ©parĂ©s ou ont divorcĂ© tentent de refaire leur vie et entraĂźnent leurs enfants dans ces aventures parfois multiples Berger, 2014.Les changements rapides des modĂšles familiaux dans nos sociĂ©tĂ©s ne permettent plus aux individus de trouver, dans le contexte habituel de la famille traditionnelle, des rĂ©ponses adĂ©quates aux situations nouvelles auxquelles ils ont Ă  faire face. Ils rencontrent peu de modĂšles auxquels ils peuvent s’identifier et se rĂ©fĂ©rer pour intĂ©rioriser certains aspects des relations assistons Ă  plusieurs mouvements au sein des familles. Nous observons une tendance trĂšs marquĂ©e vers le besoin de rĂ©alisation individuelle, souvent au prix du sacrifice d’une rĂ©alisation familiale. Les sentiments, le dĂ©sir personnel prennent le pas sur les besoins de l’enfant et celui-ci n’est plus actuellement un frein Ă  l’éventuelle sĂ©paration de ses observe que dans les situations de conflit parental important, dans la majoritĂ© des cas, chaque parent reconnaĂźt que l’enfant a besoin de l’autre parent, mais la rĂ©ponse Ă  ce besoin est entravĂ©e par le conflit conjugal. Dans les cas les plus pathologiques, l’un des parents est incapable d’accepter que leur enfant ait besoin de l’autre parent ou encore, l’enfant est instiguĂ© contre l’autre parent comme dans l’aliĂ©nation SimĂ©on 1999 dĂ©crit que les conjoints en crise s’accrochent Ă  leur fonction parentale. AbandonnĂ©, disqualifiĂ©, seul, le parent s’accroche Ă  l’enfant et, Ă  travers lui, tente de restaurer son narcissisme, sa fiertĂ© personnelle, punit aussi son partenaire de l’abandon ressenti. S’ensuit la famille monoparentale avec le surmenage du parent seul, son besoin de proximitĂ© avec ses enfants et de disqualifier l’autre parent en bloquant les identifications des enfants Ă  ce dernier ».Dans nombre significatif de situations de sĂ©paration, un parent ne peut supporter l’idĂ©e que l’enfant ait passĂ© des bons moments avec l’autre ». Si bien qu’il les nie, en veut Ă  l’enfant, voire se sent dĂ©truit. Dans ces situations, lorsque l’enfant est en accord avec un parent, il se trouve automatiquement en dĂ©saccord avec l’autre parent. Ceci n’est pas sans rappeler M. Bowen citĂ© par Meynckens, Henriquet, 2005 qui dĂ©crit ainsi les situations de clivage dans un systĂšme si vous n’ĂȘtes pas avec moi, vous ĂȘtes contre moi ».Un enfant peut aussi se sentir tout Ă  fait dĂ©chirĂ© lorsqu’il doit maintenir secret auprĂšs d’un parent le fait que l’autre entretient une relation extraconjugale. Qu’il parle ou qu’il se taise, il croit trahir l’un ou l’autre. Il en est de mĂȘme, Ă  chaque Ă©tape de la recomposition familiale qui fait souffrir l’autre de la souffrance et les troubles engendrĂ©s varient d’un enfant Ă  un autre, et dĂ©pendent de facteurs multiples comme l’ñge, la personnalitĂ©, le contexte familial, entre autres. Les conflits ainsi que les changements matĂ©riels et familiaux qui en dĂ©coulent peuvent entraĂźner chez l’enfant, un sentiment d’insĂ©curitĂ©, voire provoquer de vĂ©ritables angoisses, qui peuvent prendre diffĂ©rentes formes crises d’angoisse, agitation, difficultĂ© de concentration, peur de l’abandon rĂ©activĂ©e s’extĂ©riorisant par des troubles du sommeil, jusqu’à la crainte d’ĂȘtre Ă  son tour abandonnĂ© par le parent qui est parti, voire par le parent restant. S’y ajoute un sentiment de culpabilitĂ©, car, en assistant Ă  la sĂ©paration de ses parents, l’enfant peut penser qu’il en est la dans un conflit de loyautĂ©, sa fidĂ©litĂ© peut l’amener Ă  prendre parti pour le parent qu’il estime victime de la sĂ©paration et certains parents, pris par l’intensitĂ© de leurs rĂ©actions, ne se rendent pas compte qu’ils imposent plus ou moins implicitement leurs choix Ă  leur enfant en disqualifiant rĂ©guliĂšrement l’autre parent, ne permettant pas Ă  l’enfant d’en conserver une image article est issu de notre pratique clinique dans un service de consultations, rĂ©sultat du constat du nombre croissant de demandes de suivis pĂ©dopsychiatriques, liĂ©s Ă  des situations de phobie scolaire Anglada, 2015 chez des enfants pris dans une situation de conflit parental. Dans ces situations, la phobie scolaire peut ĂȘtre lue comme un symptĂŽme qui prend place comme la manifestation d’un malaise au sein de la dynamique familiale. Nous avons pu constater que des enjeux semblables se retrouvaient parfois dans des familles issues de l’immigration oĂč les enfants sont tiraillĂ©s entre deux de cet article est de discuter la question du conflit de loyautĂ© dans les cas de sĂ©paration conflictuelle. Pour cela, nous souhaiterons aborder les points suivants Le concept de loyautĂ© de exemple clinique d’un enfant pris dans une situation de conflit de loyautĂ© et qui prĂ©sente des difficultĂ©s Ă©lĂ©ments d’évaluation clinique dans le cas de sĂ©paration, qu’il s’agisse d’une sĂ©paration des parents ou une sĂ©paration du pays d’ conclusion, nous nous poserons la question des perspectives possibles pour les thĂ©rapeutes familiaux afin d’ouvrir des pistes d’ de loyautĂ© Le concept de loyautĂ© a Ă©tĂ© introduit dans le champ des psychothĂ©rapies familiales par Ivan Boszormenyi-Nagy, psychiatre d’origine hongroise qui, dĂšs la fin des annĂ©es cinquante, fut le fondateur de la thĂ©rapie contextuelle [1] croisement entre l’approche systĂ©mique et la psychanalyse Michard, 2005.Sensible aux transmissions faites d’une gĂ©nĂ©ration Ă  l’autre, Boszormenyi-Nagy dĂ©veloppe le concept de loyautĂ© pour dĂ©crire le lien rĂ©sistant et profond, unissant entre eux les membres d’une mĂȘme famille, lien qui transcende tous leurs conflits. La loyautĂ© est une force rĂ©gulatrice des systĂšmes. Le contexte de loyautĂ© est issu soit d’un rapport biologique de parentĂ©, soit d’attentes de rĂ©ciprocitĂ© rĂ©sultant d’un engagement relationnel. Dans les deux cas, le concept de loyautĂ© est de nature triadique. Il implique que l’individu choisisse de privilĂ©gier une relation au dĂ©triment d’une autre ».Selon Boszormenyi-Nagy 1973, c’est comme si chaque famille avait son propre livre de comptes oĂč sont consignĂ©s les dettes et les gains c’est-Ă -dire les fautes ou transgressions commises, ou bien encore, les mĂ©rites. Tout se passe comme s’il existait une loi implicite imposant le remboursement ou la rĂ©paration de chaque dette. Si cette loi n’est pas respectĂ©e, le poids de la dette sera transmis Ă  la gĂ©nĂ©ration suivante, oĂč l’un des membres peut se voir dĂ©lĂ©guĂ© le rĂŽle de veiller au remboursement ou Ă  la retransmission de cette fonction vers un prĂ©cise encore que par la filiation, l’enfant ressent d’emblĂ©e un devoir Ă©thique de loyautĂ© envers ses propres parents, dont il cherchera Ă  s’acquitter. C’est une loyautĂ© existentielle. Les parents ont acquis en quelque sorte une lĂ©gitimitĂ© aux yeux de l’enfant, lequel pour se montrer loyal, devra rembourser sa dette envers eux ; il s’agit alors de loyautĂ© verticale. A noter qu’au sein d’une fratrie ou de façon plus diffuse, dans un couple, on a Ă  faire aux loyautĂ©s horizontales. Nonobstant, l’enfant ne sera jamais en mesure de pouvoir rendre ce qu’il a reçu de ses parents. Il pourra alors se tourner vers d’autres, vers les gĂ©nĂ©rations suivantes par description doit aussi tenir compte du stade dĂ©veloppemental de la famille et de son organisation et clivage de loyautĂ© Le conflit de loyautĂ© s’instaure quand l’enfant est pris dans un piĂšge. Comme mentionnĂ© auparavant, la loyautĂ© s’établit par rapport Ă  des questions dont les rĂ©ponses peuvent entrer en compĂ©tition comme par exemple envers qui suis-je plus obligĂ© ? Qui est le plus vulnĂ©rable dans cette situation ? La loyautĂ© est donc un choix qui prend notamment en compte endettement, besoin, vulnĂ©rabilitĂ© et compĂ©tence du aux attentes ou aux missions des parents sĂ©parĂ©s devient le plus souvent impraticable. L’enfant tente un juste Ă©quilibre de ses loyautĂ©s par rapport au dĂ©ficit de la rĂ©ciprocitĂ© entre ses parents, punissant, par exemple, le parent qui lui paraĂźt responsable ou capable de survivre plus facilement Ă  la blessure du couple. Il essaie de rĂ©parer les injustices subies par un parent du fait de l’autre, protĂ©geant un parent contre l’ clivage coince l’enfant entre ses deux parents et il lui est impossible de choisir. À l’inverse du conflit, oĂč se prĂ©sente toujours une porte de sortie malgrĂ© la culpabilitĂ© qui en dĂ©coule, le clivage n’en offre aucune. L’enfant ne peut ni donner ni recevoir d’un parent sans ĂȘtre dĂ©loyal vis-Ă -vis de l’autre et surtout, sans craindre de le dĂ©molir. La situation de loyautĂ© clivĂ©e rend tout recevoir inacceptable, toute dette impayable. L’impact est d’autant plus profond que la loyautĂ© n’implique pas seulement les parents mais inclut, dans la plupart des cas, les de loyautĂ© clivĂ©e en clinique pĂ©dopsychiatrique Michel est un enfant de 12 ans qui ne va plus Ă  l’école. Sa mĂšre adresse une demande de suivi pĂ©dopsychiatrique dans un service de santĂ© mentale [2] car depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, Michel a dĂ©passĂ© les jours [3] d’absentĂ©isme scolaire permis par la loi belge et cela pose problĂšme au niveau de l’école. Selon les intervenants de l’école, Michel prĂ©sente une phobie les matins, depuis plusieurs mois, c’est la crise. Michel pleure et refuse de quitter la maison. Selon sa mĂšre, il veut juste rester dans son lit et il a dĂ©jĂ  parlĂ© de suicide. Il refuse mĂȘme de jouer au hockey, sport qu’il aime Ă©normĂ©ment. La scolaritĂ© de Michel a Ă©tĂ© marquĂ©e par un changement d’école en 5e primaire suite Ă  un vĂ©cu d’harcĂšlement. Actuellement, il nous explique aimer beaucoup sa nouvelle Ă©cole et avoir beaucoup d’ est le plus jeune d’une fratrie de deux. Lui et son frĂšre Charles, ĂągĂ© de 14 ans, habitent avec leur mĂšre. Quant au couple parental, il est sĂ©parĂ© depuis 3 ans moment oĂč le pĂšre de Michel est parti vivre au Maroc. Il avait comme projet de dĂ©velopper un business de chocolats les deux annĂ©es durant lesquelles Monsieur a habitĂ© au Maroc, le contact entre lui et ses enfants a Ă©tĂ© irrĂ©gulier, le pĂšre de Michel ne retournant qu’une semaine tous les quatre mois en Belgique. NĂ©anmoins, depuis un an, alors que Michel avait 11 ans, son pĂšre est de retour en Belgique. A ce jour, le pĂšre prĂ©sente des difficultĂ©s Ă©conomiques, liĂ©es Ă  la faillite de son projet de chocolats belges. Il loge actuellement chez sa mĂšre de Michel explique avoir beaucoup souffert de la sĂ©paration. Elle a dĂ» s’occuper toute seule des enfants. A ce jour, elle est en colĂšre car le pĂšre de Michel a introduit auprĂšs du juge une demande de garde faisons rapidement l’hypothĂšse qu’il y a des enjeux relationnels intrafamiliaux. La suite nous montrera en effet que Michel Ă©tait entraĂźnĂ© Ă  renforcer son symptĂŽme, vu la dynamique familiale qui s’était dĂ©veloppĂ©e autour de lui. Les parents et Michel seront vus Ă  un rythme assez soutenu tous les 15 cette situation clinique, la loyautĂ© est au cƓur du symptĂŽme. C’est pourquoi j’ai optĂ© [4] pour des entretiens Ă  gĂ©omĂ©trie variable entretiens individuels avec Michel, sa mĂšre et son pĂšre, entretiens pĂšre-Michel, entretiens mĂšre-Michel et entretiens parents-Michel. Cela m’a permis de garder une loyautĂ© avec chaque membre de la famille. Charles, le frĂšre de Michel a toujours Ă©tĂ© invitĂ© aux entretiens familiaux. Malheureusement, il n’a jamais voulu venir. Mon hypothĂšse est que le frĂšre s’est senti culpabilisĂ© pour des raisons que nous n’expliciterons pas deux entretiens parent-enfant et un entretien individuel, j’apprends que le juge a dĂ©cidĂ© d’une garde principale chez la mĂšre et un week-end sur deux chez le pĂšre. Les parents semblent d’accord avec cette dĂ©cision. NĂ©anmoins, Michel refuse tout contact avec son pĂšre. Il ne veut pas aller chez lui car il l’accuse d’avoir abandonnĂ© sa famille. Il nous explique avoir honte de lui car il a perdu son emploi et qu’il doit vivre avec sa propre les deux annĂ©es durant lesquelles son pĂšre a vĂ©cu au Maroc, Michel a manifestĂ© ouvertement sa loyautĂ© Ă  l’égard de sa mĂšre. Il a dĂ©pensĂ© toute son Ă©nergie pour que sa mĂšre soit bien, occupant lĂ  un rĂŽle parentifiĂ©. Depuis que son pĂšre est parti, Michel et sa mĂšre dorment loyautĂ© a fait que Michel retrouve des sĂ©rieux bĂ©nĂ©fices secondaires personnels et familiaux. NĂ©anmoins, mĂȘme s’il se sent renforcĂ© en donnant, ce pouvoir qu’il a l’a angoissĂ© trĂšs fort. Au moment oĂč j’ai reconnu les efforts de Michel, le contact entre Michel et moi s’est nouĂ© et une porte d’entrĂ©e s’est montre bien que travailler avec un couple parental en conflit est extrĂȘmement difficile. Le thĂ©rapeute est parfois amenĂ© Ă  un travail d’équilibriste, veillant Ă  respecter la partialitĂ© multidirectionnelle envers les membres de la famille prĂ©sents et absents. Cette posture renseigne aussi sur l’insĂ©curitĂ© dans laquelle les enfants peuvent se trouver. Par la suite, nous aborderons quelques Ă©lĂ©ments importants de l’évaluation clinique pĂ©dopsychiatrique dans les situations de sĂ©paration conflictuelle tout en faisant le lien avec la situation clinique de Michel et de sa Ă©lĂ©ments d’évaluation La fonction du symptĂŽme En dĂ©couvrant la fonction du symptĂŽme, les thĂ©rapeutes peuvent comprendre en quoi le patient identifiĂ© a des bonnes raisons de fonctionner ainsi et de quelle maniĂšre chaque membre de la famille joue un rĂŽle qui a du sens selon les impĂ©ratifs du dĂ©crit bien Ausloos 2013, c’est par accident qu’un comportement alĂ©atoire va ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© et c’est Ă  l’occasion des rĂ©actions qu’il suscite qu’il va ĂȘtre amplifiĂ© et finira ainsi par se cristalliser sous la forme d’un son comportement, Michel restait auprĂšs de sa mĂšre. Les crises qu’il prĂ©sentait au moment de se rendre Ă  l’école ont commencĂ© Ă  entrer dans les modalitĂ©s organisationnelles du systĂšme familial et cela a eu un impact sur son Ă©conomie personnelle. On pourrait faire l’hypothĂšse que Michel s’est investi et a Ă©tĂ© investi dans la mission de soutenir sa mĂšre en souffrance suite Ă  la sĂ©paration. Un enfant est souvent prĂȘt Ă  tout pour tenter de restaurer une place Ă  son parent. C’est ainsi qu’on peut comprendre les diffĂ©rentes formes que prend la parentification. Y trouvant des intĂ©rĂȘts familiaux et personnels, Michel s’est lancĂ© dans cette mission et est devenu aussi le cela qu’Ausloos 2013 appelle le processus de cristallisation-pathologisation. En effet, Ă  un moment donnĂ©, le comportement sĂ©lectionnĂ© et amplifiĂ© se cristallise, commence Ă  devenir une habitude, Ă  faire partie de la vie du sujet, Ă  ĂȘtre le moyen par lequel on l’identifie dans son systĂšme. Changer cette dynamique est difficile car des nombreuses rĂ©troactions nĂ©gatives maintiennent alors l’équilibre trouvĂ© par le systĂšme. La pathologisation est bien sĂ»r liĂ©e au fait que le sujet se sent de plus en plus mal avec son comportement symptomatique, se trouvant placĂ© dans une situation oĂč il ne peut satisfaire les finalitĂ©s familiales qu’aux dĂ©pens de ses finalitĂ©s individuelles. A ce titre, le symptĂŽme reprĂ©sente le compromis qui lui permet de sortir de cette incompatibilitĂ© entre ses finalitĂ©s individuelles et les finalitĂ©s en est-il de Pierre [5] , patient d’origine vietnamienne dont la famille a Ă©migrĂ© en Belgique et qui lui aussi ne va pas Ă  l’école. Ne pas s’investir en Belgique et ne pas frĂ©quenter l’école serait Ă  la fois un signe de loyautĂ© Ă  son pays et une maniĂšre de garder ses deux parents – vivant de grandes tensions conjugales – autour de lui ?L’histoire transgĂ©nĂ©rationnelle La transmission transgĂ©nĂ©rationnelle permet le transfert d’une gĂ©nĂ©ration Ă  l’autre de capacitĂ©s » familiales. Il s’agit de certitudes/informations/projets sur ce qui est attendu dans la famille, de telle sorte que le sujet puisse articuler son projet fondateur propre et celui de ses parents et ancĂȘtres. Plus spĂ©cifiquement, la transmission transgĂ©nĂ©rationnelle des traumatismes est le matĂ©riel psychique familial transmis Ă  l’état brut, sans avoir Ă©tĂ© transformĂ©, mĂ©tabolisĂ©. Ce sont donc des contenus non Ă©laborĂ©s et plus ou moins interdits d’élaboration qui peuvent se transmettre de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration sans ĂȘtre type de transmission, nous la rencontrons rĂ©guliĂšrement dans des familles Ă©migrĂ©es. Dans ce cas, S. Hirsch Fossion, Rejas, 2007 soutient la mĂ©moire d’appel pour Ă©voquer comment les personnes ont fait pour s’en sortir plutĂŽt que la mĂ©moire de rappel qui mettrait en contact avec des images trop des entretiens familiaux, nous apprenons que la grand-mĂšre maternelle de Michel a eu un trĂšs grave accident quand la mĂšre de Michel avait 10 ans. AĂźnĂ©e de sa fratrie, de façon prĂ©maturĂ©e, la mĂšre de Michel a dĂ» prendre des responsabilitĂ©s semblables Ă  celles de sa mĂšre conduire ses frĂšres Ă  l’école, faire la lessive 
 Elle n’a donc pas eu l’occasion de profiter de son adolescence mais a dĂ©veloppĂ© des qualitĂ©s maternelles. Le grand-pĂšre de Michel, trĂšs absent Ă  cause de son travail n’a pas pu introduire une coupure entre sa fille et ses autres enfants. On pourrait faire l’hypothĂšse que la mĂšre de Michel a Ă©tĂ© un enfant parental [6] ». Dans cette situation particuliĂšre, elle s’est donnĂ©e pour mission de s’occuper du reste de la fratrie. Peut-ĂȘtre aussi fut-elle parentifiĂ©e par rapport Ă  sa mĂšre cĂŽtĂ© paternel, on sait que le pĂšre de Michel a grandi au sein d’une famille oĂč le pĂšre Ă©tait absent et la mĂšre alcoolique. Lui, l’aĂźnĂ© d’une fratrie de deux nous explique avoir eu une enfance trĂšs solitaire. Depuis la fin de son adolescence, il semble y avoir une rivalitĂ© entre le pĂšre de Michel et la mĂšre de celui-ci, dans laquelle chacun semble coincĂ© dans son rĂŽle. En raison de son alcoolisme, la mĂšre du pĂšre de Michel est devenue presque dĂ©pendante de son fils et a fini par en avoir peur. Nous faisons l’hypothĂšse que le pĂšre de Michel a Ă©tĂ© un enfant grand-parentifiĂ© [7] ». Il a Ă©tĂ©, en quelque sorte, le parent de son parent qu’il a senti fragilisĂ© et qu’il a essayĂ© de soutenir Ă  sa maniĂšre, ce qui lui donne le littĂ©rature nous montre que, dans ces situations, l’enfant devenu grand, habituĂ© Ă  prendre les choses en mains, n’accepte pas les limites, les contraintes, se mĂȘle de tout, se croit tout permis, tout puissant. AmenĂ© Ă  devenir un battant dans les relations futures, son partenaire risque d’ĂȘtre un battu ou un perdant Meynckens-Fourez, 2003.Dans notre cas clinique, nous apprenons lors d’un entretien avec le pĂšre de Michel que celui-ci a Ă©tĂ© infidĂšle Ă  son ex-Ă©pouse Ă  plusieurs reprises et qu’il l’a frappĂ©e une fois. Elle lui a toujours pardonnĂ© jusqu’au moment oĂč Monsieur a dĂ©cidĂ© de quitter la concept de parentification Dans de nombreux cas de sĂ©paration conflictuelle, le couple parental risque de rompre ses engagements comme parent, de s’exploiter, d’avoir des contentieux 
 Lorsque les plateaux de la balance sont en dĂ©sĂ©quilibre, Boszormenyi-Nagy parle de parentification comme l’exaspĂ©ration de la loyautĂ© existentielle en cas de collusion parentale visant Ă  exiger de l’enfant un engagement simultanĂ© et non contradictoire dans le couple des parents ou dans le soutien d’un parent contre l’ concept de parentification Haxhe, 2013 repose sur l’élĂ©ment central qu’est la distorsion » de la relation, visant Ă  placer l’autre dans une position parentale Par dĂ©finition, la parentification implique la distorsion subjective d’une relation dans laquelle le partenaire ou mĂȘme les enfants deviennent parents ».L’auteur introduit d’emblĂ©e deux nuances fondamentales, de forme et de degrĂ©. Tout d’abord, placer son partenaire dans une position parentale n’est pas la mĂȘme chose que de placer son enfant dans une telle position. Ensuite, il y a diffĂ©rents degrĂ©s de parentification, allant chez un sujet du simple fantasme d’ĂȘtre enveloppĂ© et soignĂ© comme un enfant, au comportement de dĂ©pendance exigeant que l’autre le prenne en Boszormenyi-Nagy, chaque adulte possĂšde, Ă  certains moments, des besoins rĂ©gressifs. Ces besoins seraient Ă©galement naturellement prĂ©sents dans la relation parent-enfant. Tout serait alors une question de proportion et d’actualisation. Une chose est de dĂ©sirer que son partenaire ou son enfant prenne soin de soi Ă  certains Ă©gards, une autre est d’adopter une position de dĂ©pendance l’obligeant Ă  prendre celle du bon parent. Le problĂšme se situe lorsque cet Ă©tat s’inscrit dans une durĂ©e, lorsque personne ne voit les efforts de l’enfant, lorsque les attentes dĂ©passent les capacitĂ©s dĂ©veloppementales ou, pire, lorsque ce dernier est blĂąmĂ© de ne pas avoir fait ce qu’il l’adulte parentifie un enfant, la distorsion progresse d’un pas car la diffĂ©rence gĂ©nĂ©rationnelle est niĂ©e, voire inversĂ©e. L’enfant est alors perçu comme un adulte. Cette transformation de l’enfant en adulte imaginaire est, chez Boszormenyi-Nagy, la porte ouverte aux transgressions, sexuelles et incestuelles notamment, car la frontiĂšre gĂ©nĂ©rationnelle est le rappelle StĂ©phanie Haxhe 2013, Boszormenyi-Nagy identifie trois types de rĂŽles liĂ©s Ă  la rĂŽle de soignant dĂ©crit l’enfant trop mature qui s’occupera de son ou ses parents ou de sa fait la diffĂ©rence entre les rĂŽles de soins plus manifestes et ceux qui s’exercent de façon plus masquĂ©e. Aussi dans certains cas les enfants ont parfois de façon prĂ©maturĂ©e des responsabilitĂ©s semblables Ă  celles d’un parent. Dans notre cas clinique, nous avons observĂ© que la mĂšre de Michel a Ă©tĂ© amenĂ©e Ă  prendre soin de ses frĂšres et sƓurs, en raison d’une incapacitĂ© parentale. Le pĂšre de Michel, lui s’est aussi occupĂ© de sa mĂšre malade. Ils ont donc adoptĂ© un rĂŽle de soignant auprĂšs de leur rĂŽle de sacrifice ou de bouc Ă©missaire dĂ©crit l’enfant qui renonce Ă  son autonomie et adopte un rĂŽle de victime ou de dĂ©linquant afin de rĂ©unifier sa souligne que la victime sacrifiĂ©e ne doit pas uniquement susciter notre pitiĂ©, notre compassion et nos Ă©lans sauveteurs, mais aussi ĂȘtre reconsidĂ©rĂ©e dans sa participation, sa collaboration et le pouvoir qu’elle en peut rĂŽle neutre dĂ©crit l’enfant qui se montre conforme et ne rĂ©clame rien, mais qui derriĂšre cette façade peut se dĂ©battre dans des sentiments de vide, d’épuisement Ă©motionnel ou de dĂ©pression. Alice Miller 1983 a ainsi Ă©crit Le drame de l’enfant douĂ© ».Ce dernier n’est pas accessible aux thĂ©rapeutes car on ne consulte jamais pour lui puisqu’il fonctionne bien. Mais Ă  regarder de plus prĂšs, nous dit Boszormenyi-Nagy, on s’aperçoit que la santĂ© de cet enfant est un mythe » car la plupart du temps il souffre autant, voire davantage que le patient couple parental Dans la famille de Michel, on observe que chaque membre du couple parental est davantage dans la rĂ©pĂ©tition de positions expĂ©rimentĂ©es dans leur famille d’origine, positions qui avaient entraĂźnĂ© manques et frustrations pour chacun. Dans ce cas, la reproduction de celles-ci au sein du couple est susceptible de participer Ă  une rigidification ; le risque de se retourner vers les enfants pour obtenir leur soutien et/ou pour les trianguler est prĂ©sent. De plus, l’un et l’autre occupaient une place d’aĂźnĂ©, ce qui risque plus facilement de gĂ©nĂ©rer de la rivalitĂ© entre eux, comme le dĂ©crit Toman 1976.Un autre Ă©lĂ©ment important dans notre situation clinique, mis en Ă©vidence au cours de la recherche de StĂ©phanie Haxhe 2013, est la prĂ©sence d’une aporie entre le couple conjugal et le couple parental comme rĂŽle dans la mise en Ɠuvre du processus de niveau parental, une distance est perceptible entre les partenaires, ce qui se manifeste soit par un dĂ©saccord ouvert, soit par une absence de partage et de dialogue. Ainsi, la distance entre les partenaires semble ouvrir une brĂšche Ă  l’aux enfants, qui perçoivent cette distance et Ă©ventuellement la solitude d’un des deux parents. Cette configuration laisserait penser Ă  l’enfant qu’il en est de mĂȘme au niveau et son frĂšre ont perçu d’énormes difficultĂ©s au niveau du couple conjugal. Pour cela, ils ont pris une place au sein du couple en tant que protecteurs de leur mĂšre. La mĂšre, en grande souffrance, semble perdue et incapable de se positionner ou de prendre les bonnes dĂ©cisions pour ce qui concerne les parents de Michel, nous sommes frappĂ©es de constater qu’ils ont l’un et l’autre dĂ» assurer un rĂŽle parentifiĂ©, protecteur de leur mĂšre respective sans que leur pĂšre n’intervienne pour introduire une coupure. Nous faisons l’hypothĂšse qu’à la gĂ©nĂ©ration des grands-parents, comme Ă  la gĂ©nĂ©ration des parents, la fonction maternelle prise par chaque parent a Ă©tĂ© hypertrophiĂ©e sans pouvoir ĂȘtre articulĂ©e Ă  une fonction paternelle. La proximitĂ© est privilĂ©giĂ©e au dĂ©triment de la distance qui vient s’inscrire brutalement avec le dĂ©part du pĂšre au Maroc, ce qui ne fait que renforcer la proximitĂ© de Michel avec sa mĂšre. A terme, elle est devenue symptomatique du fait de ne plus aller Ă  l’école et de dormir dans le lit de sa sommes du reste interpellĂ©es par le nombre croissant de non-frĂ©quentation scolaire, traduisant traditionnellement une angoisse liĂ©e Ă  une sĂ©paration dans la famille sans que la loi ou l’exigence de l’école ne parviennent Ă  l’enrayer. Et pourtant, c’est parfois la peur du gendarme », alliĂ©e Ă  l’élaboration du transgĂ©nĂ©rationnel et des loyautĂ©s qui permet le retour Ă  l’ familiale AprĂšs quelques sĂ©ances, les difficultĂ©s scolaires de Michel ont disparu. Michel a Ă©tĂ© rĂ©gulier Ă  l’école et a trĂšs bien rĂ©ussi son annĂ©e. Petit Ă  petit, il s’habitue Ă  dormir dans sa chambre et peut passer des moments avec son pĂšre et son frĂšre sans faire des crises. La situation semble bien Ă©voluer. NĂ©anmoins, aprĂšs la fĂȘte de fin d’annĂ©e Ă  l’école, la mĂšre de Michel nous contacte d’urgence. Michel de nouveau pleure et refuse de partir de la maison. AprĂšs un entretien avec Michel, nous apprenons que sa mĂšre a un nouveau compagnon depuis quelques semaines. Nous nous sommes rendues compte que Michel n’avait pas fait le deuil du couple parental. Il Ă©tait encore en position d’exclusivitĂ© avec sa mĂšre et lorsque celle-ci a commencĂ© Ă  investir une nouvelle relation, Michel s’est placĂ© en rivalitĂ© avec ce nouveau SimĂ©on 2001 aborde la complexitĂ© lors des recompositions de familles. Les rangs sont bousculĂ©s, les privilĂšges anciens remis en question. Michel avait l’impression que la place qu’il avait prise n’était plus nĂ©cessaire. Il n’acceptait pas du tout cette nouvelle relation et faisait tout pour rester le centre de ses sĂ©ances suivantes ont permis de retravailler la reconnaissance. La mĂšre de Michel a pu remercier son fils pour le soutien apportĂ© dans la prĂ©servation de l’équilibre familial ce qui a permis que Michel s’ thĂ©rapeutique En fonction de ces Ă©lĂ©ments, l’intervention thĂ©rapeutique s’est centrĂ©e sur diffĂ©rents niveaux D’abord clarifier avec Michel et ses parents la question de la sĂ©paration du couple parental pour rendre clair Ă  Michel qu’il n’était pas le responsable de la une place au temps de chacun et essayer d’aider Ă  la synchronisation progressive d’un prĂ©sent qui respecte les rythmes de chacun. Au dĂ©but de la thĂ©rapie par exemple, lors des sĂ©ances pĂšre-enfant, je me suis sentie prise entre deux temporalitĂ©s diffĂ©rentes. La temporalitĂ© du pĂšre, qui avait envie que la situation avance trĂšs vite pour renouer le contact avec son fils et la temporalitĂ© de Michel, qui avait encore besoin de temps. J’ai utilisĂ© cette rĂ©sonance pour inviter Michel Ă  utiliser un mĂ©dia. On a construit ensemble, lors d’un entretien individuel, une carte STOP, qu’il a dessinĂ©e lui-mĂȘme. Cette carte permettait Ă  Michel, lors des sĂ©ances familiales avec son pĂšre, d’ĂȘtre le garant de son temps Ă  lui. La consigne Ă©tait la suivante si quelqu’un en sĂ©ance a l’impression que le temps va trop vite et que cela crĂ©e un inconfort trop grand, il est priĂ© d’utiliser la carte STOP. Les rĂ©sultats avec ce mĂ©dia ont Ă©tĂ© trĂšs un espace pour l’élaboration du deuil de la famille les frontiĂšres gĂ©nĂ©rationnelles et sortir Michel de son rĂŽle de partenaire de remplacement dans un couple ou de reprĂ©sentant du parent absent. Lors des sĂ©ances mĂšre-enfant, j’ai ressenti que, aprĂšs la sĂ©paration, la mĂšre de Michel avait Ă©tĂ© confrontĂ©e Ă  une grande solitude. Elle avait trouvĂ© auprĂšs de ses enfants la chaleur et la proximitĂ© qui lui faisaient dĂ©faut avec le risque de substituer au couple conjugal un couple mĂšre-enfants. Cela lui permettait de faire le deuil du couple conjugal et d’affronter les sentiments de perte liĂ©s Ă  ce deuil. Pour cela c’était important de reconnaĂźtre, dans un premier temps, les efforts de Michel vis-Ă -vis de sa mĂšre tout en travaillant le fait que Michel n’est pas le mari de sa mĂšre et que, comme enfant, il doit s’occuper des choses d’enfant. AprĂšs quelques sĂ©ances, Michel est retournĂ© dormir dans sa Michel de la continuitĂ© de l’implication et de la protection de chacun de ses le droit au partage des loyautĂ©s et Ă  sa lĂ©gitimitĂ© sans le risque d’ĂȘtre perçu comme un Ă  la clarification du rĂŽle de le dit bien Edith Goldbeter 2010, dans le cas d’une garde principale chez un parent, il peut y avoir Ă©mergence de l’enfant conjoint, confident et accompagnateur, ou mauvais partenaire » dans la relation conjugale. Le parent reconnaĂźtra en son enfant l’autre, celui qui lui a fait du tort ; nous aurons entre ce parent et l’enfant le mĂȘme type de conflit que celui qui existait au niveau du couple. L’enfant sera habitĂ© par le fantĂŽme du parent absent et aura du mal Ă  s’en dans notre cas clinique, on observe parfois des tentatives de restaurer l’équilibre du systĂšme en attribuant Ă  l’enfant non pas la place du conjoint absent mais celle du parent absent. L’enfant parentifiĂ© mĂ»rit de façon accĂ©lĂ©rĂ©e, conscient des responsabilitĂ©s que lui impose sa fonction par rapport au parent qui reste seul avec les enfants. En mĂȘme temps, ce processus Ă©limine toute possibilitĂ© d’élaboration de deuil puisque l’absence est recouverte par la place prise par l’enfant thĂ©rapeutes, nous devons ĂȘtre attentifs au fait qu’aller consulter Ă  ce moment peut ĂȘtre une tentative de mettre le thĂ©rapeute Ă  la place de l’adolescent parentifiĂ©, c’est-Ă -dire Ă  la place du parent absent. C’est donc en partie un mouvement libĂ©rateur pour l’adolescent mais le risque est que celui-ci tout en se sentant autorisĂ© Ă  vivre sa vie, se sente coupable d’abandonner lui aussi sa famille. Dans le cadre d’une famille monoparentale, si le thĂ©rapeute accepte la place du parent absent, dans un premier temps, il est bien acceptĂ© par le systĂšme mais Ă  terme, il risque de le figer et d’empĂȘcher la transformation Rober, 2010.Conclusions Dans ce cas clinique, on pourrait dire que la phobie scolaire Ă©tait le reflet d’une problĂ©matique familiale intriquĂ©e autour d’un conflit de loyautĂ©. Cette situation a entraĂźnĂ© chez Michel un sentiment d’insĂ©curitĂ© provoquant de vĂ©ritables angoisses jusqu’à la crainte d’ĂȘtre Ă  son tour abandonnĂ© par son pĂšre qui est parti, voire par sa mĂšre. A tout cela s’y est ajoutĂ© un sentiment de culpabilitĂ© car, en assistant Ă  la sĂ©paration de ses parents, Michel pouvait penser qu’il en Ă©tait la prise en compte partagĂ©e du conflit de loyautĂ© a permis la diminution de la culpabilitĂ© chez Michel. Pour les parents, elle correspondait Ă  un engagement par la simple reconnaissance des mĂ©rites de Michel ». Le temps de la thĂ©rapie fut aussi celui permettant d’expĂ©rimenter des places diffĂ©rentes dans le systĂšme et de faire le deuil de non seulement la famille mais aussi du temps perdu » ou gagnĂ© ».___________BibliographieAnglada E., Kinoo P., 2015. Phobie scolaire et travail transgĂ©nĂ©rationnel. Neuropsychiatre Enfance Adolescence, 63, G., 2013. La compĂ©tence des familles. ErĂšs-relations, Toulouse 1re Ă©dition, 1995.Boszormenyi-Nagy I., Krasner B., 1986. Between Give and Take. Brunner Mazel, New A., Spark G., 1973. Invisible loyaltie s reciprocity in intergenerational family therapy. Brunner Mazel, New S. sous la direction de, 2010. Les nouvelles familles. De Boeck, P., Rejas 2007. Prise en charge des familles traumatisĂ©es – L’apport de Siegi Hirsch, ThĂ©rapie familiale, GenĂšve, 3, C., Berger M., 2014. Garde alternĂ©e les besoins de l’enfant. Ed. Yapaka, E., 2010. Familles recomposĂ©es, familles dĂ©composĂ©es banalisation des deuils, in D’Amore S. sous la direction de, 2010, Les nouvelles familles. De Boeck, S., 2013. L’enfant parentifiĂ© et sa famille. ErĂšs-relations, Run 2012/3. Les sĂ©parations conflictuelles du conflit parental au conflit de loyautĂ©. Enfances et Psy, n° 56, M., 2003. MĂšre et fille du top au flop. Fille chĂ©rie, fille maudite. Cahiers critiques de thĂ©rapie familiale et des pratiques de rĂ©seau. Louvain la Neuve, De Boeck UniversitĂ©, 30 p., M., Henriquet-Duhamel 2005. Dans le dĂ©dale des thĂ©rapies familiales – un manuel systĂ©mique. ErĂšs-relations, P., 2005. La thĂ©rapie contextuelle de Boszormenyi-Nagy une nouvelle figure de l’enfant dans le champ de la thĂ©rapie familiale. De Boeck, A., 1983. Le drame de l’enfant douĂ©. PUF, P., 2010. La famille monoparentale et le thĂ©rapeute familial sur les invitations et le positionnement. In D’Amore S. sous la direction de, 2010, Les nouvelles familles. De Boeck, M., 1999. Que sont les fratries devenues dans les sĂ©parations et recompositions ? » in Tilmans-Ostyn E., Meynckens- Fourez M. sous la direction de, Les ressources de la fratrie. ErĂšs- relations, E., Meynckens-Fourez M. sous la direction de, 1999. Les ressources de la fratrie. ErĂšs- relations, W., 1976. Constellations fraternelles et structures familiales. ESF, Paris. Notes [1]↑– La thĂ©rapie contextuelle intĂšgre un nouveau paradigme qui repose sur l’éthique relationnelle, Ă  savoir la juste rĂ©partition des mĂ©rites, des bĂ©nĂ©fices et des obligations dans les relations interpersonnelles. En effet, Nagy considĂšre la confiance, la loyautĂ© et le support mutuel comme les clefs qui caractĂ©risent les relations intrafamiliales et maintiennent la famille unifiĂ©e. Bien qu’inspirĂ©e, Ă  la base, par le modĂšle psychodynamique, la thĂ©rapie contextuelle a toutefois la particularitĂ© de mettre l’accent sur la nĂ©cessitĂ© d’intĂ©grer les principes Ă©thiques au processus thĂ©rapeutique lui-mĂȘme. Le rĂŽle du thĂ©rapeute est alors d’aider la famille Ă  travailler sur la prĂ©vention des conflits Ă©motionnels ainsi que sur le dĂ©veloppement d’un sens de l’équitabilitĂ© parmi ses membres.[2]↑– Centre de consultations ambulatoires pour des problĂšmes psychologiques et/ou psychiatriques.[3]↑– En Belgique, la loi du 29 juin 1983 est celle qui rĂ©git actuellement l’obligation scolaire. Cette derniĂšre dĂ©bute lorsque l’enfant atteint l’ñge de 6 ans et se termine Ă  18 ans. Toute absence injustifiĂ©e est signalĂ©e aux parents de l’élĂšve mineur. A partir de la 10e demi-journĂ©e d’absence injustifiĂ©e, les parents et l’élĂšve mineur sont convoquĂ©s Ă  l’école. DĂšs la 9e demi-journĂ©e d’absence injustifiĂ©e, la direction avertit le service du contrĂŽle de l’obligation scolaire de la Direction gĂ©nĂ©rale de l’enseignement obligatoire du MinistĂšre de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles.[4]↑– Ce suivi rĂ©alisĂ© par le Dr Anglada d’oĂč l’utilisation du je.[5]↑– PrĂ©nom français mĂȘme si les parents sont originaires d’Asie.[6]↑– Selon Minuchin, l’enfant parental est celui qui est appelĂ© Ă  exercer des fonctions instrumentales et/ou exĂ©cutives Ă  l’égard de ses frĂšres et sƓurs car les parents, exerçant leur rĂŽle jusqu’à une certaine limite, dĂ©lĂšguent Ă  un ou plusieurs enfants une partie de leurs responsabilitĂ©s parentales.[7]↑– La parentification est le mouvement qui rend l’enfant parent de son parent.
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SalvatoreD’AMORE est docteur en psychologie, enseignant-chercheur Ă  l ‘UniversitĂ© de LiĂšge, psychologue et psychothĂ©rapeute de couple et de famille. Ses recherches et travaux thĂ©rapeutiques portent sur les processus relationnels comme la transition Ă  la parentalitĂ©, la co-parentalitĂ©, la gestion des sĂ©parations et des recompositions au sein des nouvelles familles. Il

Access through your institutionArticle originalQu’accueille la famille d’accueil ?What is really hosted by a host family?RĂ©sumĂ©Cette Ă©tude s’intĂ©resse aux raisons des Ă©checs du placement des enfants et adolescents en famille d’accueil. Elle met en Ă©vidence ce qui se rĂ©pĂšte dans les placements et ce qui se dĂ©place de la famille biologique Ă  la famille d’accueil et aussi en institution. L’étude est rĂ©alisĂ©e en maison d’enfant Ă  caractĂšre social auprĂšs de dix enfants et adolescents ĂągĂ©s de quatre Ă  13 ans. Les outils utilisĂ©s sont les entretiens lors de l’admission et du suivi et les dossiers sĂ©lectionnĂ©s sur le critĂšre principal de l’échec du placement en famille d’accueil. Pour l’analyse, nous avons construit une grille de lecture selon quatre axes des Ă©lĂ©ments sur la famille d’accueil, l’ñge de l’enfant au moment du placement, les raisons du dĂ©part ainsi que des Ă©lĂ©ments significatifs de l’histoire de l’enfant. L’observation des dix situations montre une intrication des problĂ©matiques anciennes et actuelles dans les systĂšmes familiaux biologiques et d’accueil. Elle permet de constater la rĂ©pĂ©tition traumatique dans les familles d’accueil de vĂ©cus non encore symbolisĂ©s dans la famille biologique. L’accueil de l’enfant en famille d’accueil se fait sur fond de violences manifeste et latente qui, tout en impactant la qualitĂ© du lien, dĂ©placent les conflits parentaux sur d’autres scĂšnes familiales voire institutionnelles. Il ressort que la famille d’accueil accueille non seulement un enfant Ă  protĂ©ger conformĂ©ment Ă  sa tĂąche primaire, mais aussi accueille ou est censĂ©e accueillir les ratĂ©s des prises en charge antĂ©rieures et de l’histoire de toute la famille biologique. Dans un autre registre, en plus de l’hĂ©ritage et de la complexitĂ© des liens psychoaffectifs, elle accueille un enfant imaginaire, en rĂ©sonance avec l’enfant imaginaire des parents biologiques. La famille d’accueil rejette la famille biologique, l’enfant rĂ©el et ainsi rejette l’objet mĂȘme de sa mission d’accueillir et de protĂ©ger l’enfant en difficultĂ©s. Cette Ă©tude nous montre donc que par-delĂ  l’enfant, la famille d’accueil est le rĂ©ceptacle des fantĂŽmes du passĂ© familial et que loin de rejeter l’enfant devenu insupportable, la rupture tĂ©moigne d’une difficultĂ© Ă  faire le deuil de l’enfant study examines the reasons of failure of placement of children and adolescents in host family. It highlights what is repeated and what moves from the biological family to the host family and to the institution as study was conducted about ten children and adolescents met in a house for children of social character. The tools used are interviews at admission and accompaniment and selected folders based on the primary endpoint of the failed investment in host family. For the analysis, we constructed a grid of reading in four areas elements of the host family, the age of the child at the time of the placement, the reasons for the departure from the host family and significant elements of the child's observation of the ten situations shows entanglement of past and current issues in biological and host family systems. It reveals the repetition of traumatic experiences in host families not yet symbolized in the biological life of the child in host family is a background of manifest and latent violence. It is impacting the quality of the relationship and moves parental conflict to other institutional or family scenes. It appears that the host family welcomes not only the child to protect in accordance with its primary task but also hosts or is supposed to host the failures of supported previous history of any biological another note, in addition of the complexity of affective links, it hosts an imaginary child, resonating with the imaginary child of biological parents. The host family rejects both the biological family and the child and thus rejects the real object of his mission to welcome and protect the child. This study shows that beyond the child, the foster family is the receptacle of the ghosts of family past and that far from rejecting the unbearable child, rupture reflects a difficulty to mourn the imaginary clĂ©sAppareil psychique familialConflit de loyautĂ©Enfant imaginaireRĂ©pĂ©titionKeywordsFamily psychic apparatusConflicting loyaltiesImaginary childRepetitionCited by 0View full textCopyright © 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

LoyautĂ©sdans la famille : que faire de ces liens ? De la loyautĂ© familiale au conflit de loyautĂ© Mercredi 15 mars 2017 Espace Reuilly - (21 rue HĂ©nard, 75012 PARIS—MĂ©tro MONTGALLET et DUGOMMIER-Bus 29) Le concept de loyautĂ© recouvre aussi bien la loyautĂ© familiale, conjugale, filiale par la transmission des valeurs, des cultures et permet l’accĂšs Ă  une identitĂ© pour que
L'Ă©mission du 22 mai 2008Lorsque papa et maman sont incapables de s'occuper de leur enfant, celui-ci est placĂ© en institution ou de prĂ©fĂ©rence dans une famille d'accueil. Temps PrĂ©sent rend hommage Ă  ces familles qui se dĂ©vouent pour accueillir, parfois pendant des annĂ©es, des enfants enlevĂ©s Ă  leurs parents biologiques par dĂ©cision de justice. Parce que derriĂšre la façade d'un bonheur retrouvĂ©, se cachent souvent des traumatismes durables, des conflits de loyautĂ© et une douleur tenace, qui ont des rĂ©percussions sur l'enfant, ses parents biologiques... et sur la famille d'accueil. Temps PrĂ©sent a rencontrĂ© des familles qui accueillent des enfants placĂ©s par dĂ©cision de justice. Jeudi 22 mai 2008 RediffusĂ© le 30 juillet 2009Beaucoup moins chĂšre que l'institution, la famille d'accueil prĂ©sente aussi l'avantage de donner un cadre rassurant et stable Ă  l'enfant, souvent trĂšs perturbĂ© par les problĂšmes qu'il a vĂ©cus auparavant avec ses parents la famille d'accueil, c'est un nouvel enfant qui vient ensoleiller la vie aprĂšs la lune de miel initiale, la vie quotidienne ressemble souvent Ă  un enfer. L'enfant prĂ©sente des troubles insoupçonnĂ©s. Il doit rĂ©soudre son conflit de loyautĂ© entre ses parents et sa famille d'accueil; et surtout, les parents biologiques souvent, n'acceptent pas le la bonne volontĂ© initiale , l'envie de faire le bien», et la rĂ©alitĂ© du quotidien, la vie de la famille d'accueil peut virer au PrĂ©sent est allĂ© Ă  la rencontre de ces familles, admirables de dĂ©vouement mais dĂ©munies face aux traumatismes des enfants qui leurs sont le vendredi 23 mai 2008 Ă  1h30 et le lundi 26 mai 2008 Ă  10h30 et 15h00 sur reportage de Dominique ClĂ©ment et Roland TillmannsImage Patrick MounoudSon Benedikt FrĂŒttigerMontage Dan Marcoci
Leclivage de loyautĂ©. Le clivage est un moyen de dĂ©fense qui amĂšne l’enfant Ă  sĂ©parer le monde en deux psychiquement parlant. Celui-ci le met en place lorsqu’il se trouve dans l’obligation de « choisir un camp ». L’exemple le plus simple est celui de la sĂ©paration de ses parents. S’il devient l’enjeu et l’objet sur lequel
LeĂŻla et Zinedine Boudrahem ont la main verte. Dans le jardin de leur petit pavillon, en banlieue de Dunkerque Nord, la verveine exhale ses senteurs citronnĂ©es, et les fĂšves tutoient le printemps. Il n'y a guĂšre que les pieds de tomates qui auraient bien besoin d'un tuteur. Mais en la matiĂšre, LeĂŻla est occupĂ©e 2013, les Boudrahem font office de famille d'accueil pour des mineurs dĂ©linquants, placĂ©s ici par la PJJ, la protection judiciaire de la jeunesse. Un rĂŽle qui, pour LeĂŻla, s'est imposĂ© comme une Ă©vidence lorsque, ses trois enfants grandissants, elle les a vus un Ă  un s'Ă©manciper du nid familial. Leur maman, aujourd'hui ĂągĂ©e de 58 ans, incapable de rester sans rien faire », s'est vite convaincue qu'elle pouvait appliquer Ă  d'autres des ingrĂ©dients Ă©ducatifs Ă©prouvĂ©s De la patience, et beaucoup d'amour. »Face Ă  ces gamins au profil judiciaire lourd, les quantitĂ©s doivent ĂȘtre majorĂ©es. Mais LeĂŻla et Zinedine semblent en possĂ©der une inĂ©puisable rĂ©serve. Et la recette fonctionne. Une dizaine d'adolescents, garçons et filles, se sont succĂ©dĂ© dans cette maison qui, pour eux, a vite pris les contours du cocon qu'ils n'ont jamais eu. Il y a un temps pour gueuler, un temps pour parler »L'objectif est clair Les remettre dans le droit chemin. » Autant dire que la vie chez les Boudrahem n'est pas un long fleuve tranquille. Il y a des portes qui claquent ! rĂ©sume LeĂŻla. Chez tous ces enfants, on trouve de la colĂšre, mais jamais de haine. Ils sont surtout complĂštement paumĂ©s. » La faute Ă  un cadre jamais posĂ©, au fil d'un passĂ© familial pesant pour eux comme un pas Ă  pas, LeĂŻla rappelle les rĂšgles, essentiellement basĂ©es sur le respect mutuel. Chez moi, on ne fait pas ce qu'on veut, Ă©numĂšre la quinquagĂ©naire. Le langage cru, c'est pour la rue. Quand un horaire pour rentrer est dĂ©fini, on s'y tient. » En cas d'incartade ou de clash », mi-Ă©ducatrice, mi-grande sƓur, LeĂŻla sait qu'il faut avant tout faire redescendre la pression ». Il y a un temps pour gueuler, et surtout un temps pour parler
 »Ce soir-lĂ , la discussion est apaisĂ©e. Des gĂąteaux orientaux ont Ă©tĂ© disposĂ©s sur la table du salon, que lorgne un chat autrefois sans famille. En bout de table, LĂ©o*, 17 ans, joue les adolescents dĂ©sintĂ©ressĂ©s, sans perdre une miette de la conversation. Ce qu'elle fait, je le ferai jamais, admire-t-il. Dans les familles, y en a qui cassent tout. Face Ă  ça, moi, j'arriverai pas Ă  me contenir
 »LeĂŻla a dĂ©jĂ  accueilli une dizaine d’ados. LP/Jean Nicholas Guillo LP/Jean Nicholas GuilloLes familles d'accueil, depuis tout petit, le jeune garçon en a connu plusieurs. Des parents aux abonnĂ©s absents, une fratrie de quatre livrĂ©e Ă  elle-mĂȘme il a Ă©tĂ© placĂ© dĂšs son plus jeune Ăąge par l'ASE, l'aide sociale Ă  l'enfance. TrĂšs tĂŽt, c'est la justice des mineurs qui a pris le relais, dont il a connu tous les dispositifs ou presque
Une premiĂšre fois hĂ©bergĂ© dans une autre famille d'accueil via la PJJ, il a choisi, en dĂ©but d'annĂ©e derniĂšre, de la fuir pour tenter de renouer avec sa famille biologique. C'Ă©tait son choix. Il a voulu vĂ©rifier sa place, avait besoin de se rassurer, analyse Cathy Grave, son Ă©ducatrice. Ça a pĂ©riclité  » Cette main tendue sera la derniĂšre »Dans la foulĂ©e, LĂ©o se retrouve Ă  vivre dans la rue. Paradoxalement, c'est une chance, complĂšte Kaoutar Hachani, la responsable de l'unitĂ© d'hĂ©bergement diversifiĂ© UHD de Lille, qui pilote cette quinzaine de places en famille d'accueil au niveau rĂ©gional. LĂ©o a fait cette expĂ©rience de la prĂ©caritĂ©, souligne-t-elle. Il a conscience qu'Ă  l'approche de ses 18 ans, cette main tendue sera la derniĂšre. » Des fois, j'aimerais bien ĂȘtre sans les Ă©ducateurs, souffle l'intĂ©ressĂ©. Mais je sais que sans eux, je serais pas là
 » OĂč alors ? À Lille, peut-ĂȘtre. C'est lĂ  que j'ai grandi, et fait des conneries. » Qu'il assure avoir maintenant laissĂ© derriĂšre lui. Au moins les grosses ».À Dunkerque, LĂ©o semble avoir trouvĂ© l'environnement propice Ă  un nouveau dĂ©part, cette fois pĂ©renne. On le retrouve Ă  la Belle Cour, le restaurant oĂč il est actuellement en stage, et oĂč il exercera dĂšs la rentrĂ©e comme serveur dans le cadre d'un CAP en alternance. DerriĂšre l'impeccable comptoir en bois, l'adolescent a trouvĂ© sa 17 ans, dans le restaurant oĂč il travaillera en septembre. LP/Jean Nicholas Guillo LP/Jean Nicholas Guillo Ça se sent qu'il aime ça. Et les clients se sont trĂšs vite habituĂ©s Ă  lui. Ils l'appellent par son prĂ©nom », s'enthousiasme Olivia, la jeune patronne. Ici, on travaille en famille, et la cuisine est Ă  l'image des cƓurs gĂ©nĂ©reuse. Bien sĂ»r que j'ai Ă©tĂ© prĂ©venue qu'il avait eu quelques problĂšmes avec la justice, explique la jeune femme. Mais chacun a droit Ă  sa chance. » Il peut y avoir autre chose que l'Ă©chec »Et LĂ©o semble bien dĂ©cidĂ© Ă  saisir la sienne, sous l'Ɠil mi-goguenard mi-paternaliste de RenĂ©, 72 ans dont 58 de cuisine ». Le pĂšre d'Olivia, venu en renfort pour cette premiĂšre belle journĂ©e de saison, a troquĂ© de longue date son accent parisien pour le parler ch' coup de feu passĂ©, les tables Ă  nouveau dressĂ©es, l'ancien prodigue ses conseils, avant que la conversation ne prenne un tour plus grave Tu te sens bien gamin ? interroge RenĂ©. Pense Ă  ton avenir. T'es un petit mec qui passe bien avec les clients. On sent que t'es dans ton Ă©lĂ©ment. Profites en. Le vrai diplĂŽme, c'est celui que t'as dans tes mains. »IntimidĂ© et pudique, LĂ©o baisse les yeux. T'as fais le con ? relance RenĂ©. Pourquoi ça ? » Parce que j'arrivais pas Ă  me maĂźtriser », Ă©lude l'ado, gabarit poids plume dont on devine qu'il n'y a pas si longtemps, il Ă©tait inversement proportionnel Ă  son niveau de nervositĂ©. Cette fois, LĂ©o semble enfin serein. Au bout d'une semaine, lĂšvres serrĂ©es, lui et Florence, sa collĂšgue en salle, se sont apprivoisĂ©s. Ça se passe super, sourit cette derniĂšre. Je suis contente qu'il soit lĂ . Ça montre qu'avec ces jeunes, il peut y avoir autre chose que l'Ă©chec. »Une libertĂ© limitĂ©eEn quelques mois, seules quelques fuguettes » ont Ă©tĂ© relevĂ©es Ă  l'encontre de l'apprenti serveur. Dont l'unique objectif Ă©tait de retrouver sa sƓur et surtout l'un de ses deux frĂšres. Ça faisait trois ans qu'on ne s'Ă©tait pas vu tous les quatre », plaide-t-il. Une autre fois, il est parti rejoindre son pĂšre, tout juste sorti de dĂ©tention. Ils sont parfois dans une forme de conflit de loyautĂ© entre leur famille d'accueil et leur vĂ©ritable famille », analyse un agent de la PJJ. S'ils ne rentrent pas, on prĂ©vient la police, prĂ©cise Cathy Grave, l'Ă©ducatrice. C'est ce qu'on a fait dans ce cas. LĂ©o et son frĂšre ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans un hall d'immeuble. » Rien d'illĂ©gal en soi. Mais ces adolescents, sous mandat judiciaire », n'ont pas la mĂȘme libertĂ© que leurs Grave est l’éducatrice de LĂ©o. LP/Jean Nicholas Guillo LP/Jean Nicholas Guillo Il y a aussi, parfois, une forme de connivence avec la famille d'accueil, et nous ne sommes pas forcĂ©ment prĂ©venus des fugues et des retards », reconnaĂźt Kaoutar Hachani. De petits accrocs au rĂšglement gĂ©nĂ©ralement tolĂ©rĂ©s, les familles d'accueil s'autorisant Ă  ĂȘtre avec ces jeunes dans quelque chose de plus affectif », relĂšve la directrice de l' cas de problĂšme grave, une permanence est assurĂ©e par les Ă©ducateurs, 24h/24, qui peuvent se dĂ©placer au besoin dans la famille, y compris en pleine nuit. On a nos petits secrets, glisse LeĂŻla Boudrahem. Ce lien est important avec des jeunes qui ont le plus souvent perdu toute confiance en l'adulte. Mais s'il y a fugue, j'appelle
 » Il a suffi d'un coup de tĂ©lĂ©phone pour que tout bascule
 »Il est mĂȘme arrivĂ© qu'elle soit obligĂ©e de se dĂ©placer au commissariat. En pareil cas, ça me met dans un Ă©tat de stress pas possible, soupire cette maman d'accueil. On le vit comme un Ă©chec. » À l'image de celui ressenti avec l'un de ses anciens pensionnaires. Un gamin trĂšs bien, trĂšs fort en foot, se souvient LeĂŻla. Mais avec de mauvaises frĂ©quentations. Il a suffi d'un coup de tĂ©lĂ©phone d'un pote Ă  lui pour que tout bascule
 »Avec LĂ©o, le fil n'a jamais Ă©tĂ© rompu. Et semble mĂȘme se renforcer au quotidien, Ă  mesure que son projet professionnel prend forme. Seul bĂ©mol ses retards rĂ©pĂ©tĂ©s, et les trĂ©sors d'ingĂ©niositĂ© Ă  dĂ©ployer pour le tirer du lit. Au dĂ©but, avec lui, tous les matins Ă©taient un combat. Maintenant, je suis Ă©quipĂ©e d'une corne de brume, prĂ©vient, sans rire, LeĂŻla. Je suis cool, mais assez rapidement, c'est tu descends ou je te descends ! »En bout de table, LĂ©o en sourit. Ici, c'est super. T'es tout seul dans ta chambre. T'as pas la mĂȘme vie qu'en foyer. LĂ -bas, c'est le carnage. LĂ , j'ai mĂȘme pas l'impression d'ĂȘtre en famille d'accueil. » En quelques mois chez LeĂŻla, aprĂšs son expĂ©rience de la rue, il s'est refait une santĂ©, enchaĂźnant les rendez-vous mĂ©dicaux. Sa carte d'identitĂ© a Ă©tĂ© refaite, ses inscriptions aux organismes sociaux elle l'a fait pour ceux passĂ©s lĂ  avant lui, LeĂŻla, lorsqu'ils vont faire les courses, le prĂ©sente comme son neveu. Les gens doivent se dire que j'ai un paquet de neveux et niĂšces ! » se marre la quinquagĂ©naire, qui dit vouloir poursuivre l'expĂ©rience aussi longtemps que possible. Je sais oĂč est ma place. Je ne remplacerai jamais leurs parents. Mais ils sont mieux chez moi qu'au foyer ou en prison. Ça, ça les casse. »* Le prĂ©nom a Ă©tĂ© modifiĂ©. Lenfant sĂ©parĂ© de sa famille d'origine et confiĂ© Ă  une famille d'accueil doit poursuivre sa construction entre deux modes de vie, avec des identifications en mosaĂŻque. Quel est le rĂŽle de l'institution de l'accueil familial dans cette nouvelle expĂ©rience pour l'enfant ? Quel accompagnement thĂ©rapeutique lui propose-t-on, afin que les conflits de loyautĂ© ne On le sait, le systĂšme scolaire français ne parvient pas Ă  diminuer les inĂ©galitĂ©s sociales ; l’échec scolaire touche particuliĂšrement les enfants issus des familles dĂ©favorisĂ©es. Dans une rĂ©cente intervention Ă  l’AssemblĂ©e nationale sur la pauvretĂ© et l’école, Marie-Aleth Grard, vice-prĂ©sidente d’ATD Quart Monde, relevait ce qui selon elle "empĂȘche tant d'enfants dans notre systĂšme scolaire de rentrer dans l'apprentissage" le "conflit de loyautĂ©".La suite aprĂšs la publicitĂ© Le conflit de loyautĂ© est le fruit d’un dĂ©calage entre ce que l'enfant vit et entend Ă  l'Ă©cole et chez lui, lorsqu'il vit dans des conditions prĂ©caires. Le langage, les rĂšgles, les habitudes diffĂšrent d’un monde Ă  l’autre. "Il comprend qu'il n'est pas dans le modĂšle que ses parents lui apprennent", dit Marie-Aleth Grard. Le dilemme est le suivant "Je suis entre deux choix, je dois choisir, si je choisis cela, je refuse ou je rejette l’autre." L'enfant qui craint de trahir sa famille et son milieu peut, "de façon tout Ă  fait inconsciente, [ĂȘtre bloquĂ© dans ses] apprentissages". "On se foutait de moi" Ce dĂ©calage entre l’école et le foyer a Ă©tĂ© merveilleusement bien dĂ©crit par Annie Ernaux dans "les Armoires vides" 1974 et "la Honte" 1997, entre autres. L’écrivaine, fille d’ouvriers devenus petits commerçants, s’élĂšve socialement Ă  travers les Ă©tudes qui lui ouvrent la voie des suite aprĂšs la publicitĂ© L’école est pour elle le dĂ©clencheur d’une "honte sociale", sorte d’humiliation de classe, qui traverse ses ouvrages. "A l’école, je l’ai apprise, je l’ai sentie”, Ă©crit-elle. "On se foutait de moi, de mes parents." En primaire, Annie Ernaux est frappĂ©e par le poids des diffĂ©rences sociales, de tous ces codes et ce langage qui lui sont inconnus. "J’avais bien vu aussitĂŽt que cela ne ressemblait pas Ă  chez moi, que la maĂźtresse ne parlait pas comme mes parents [...]"Sa mĂšre oublie de la rĂ©veiller le matin, le petit-dĂ©jeuner n’est pas prĂȘt, un bouton doit ĂȘtre recousu et elle arrive en retard en classe, encore. A l’école, les normes de politesse de la classe moyenne sont Ă©rigĂ©es en Ă©vidence. En face, la petite fille, issue d’un milieu modeste, ne comprend pas ce qu’on lui suite aprĂšs la publicitĂ© "La classe pouffe. J’étouffe de colĂšre, tout ce cirque pour ça, pour rien, et, en plus, j’en savais rien ! 'Je ne savais pas mademoiselle ! – Vous devriez savoir !' Et comment ? Personne, jamais, ne me l’a dit, chez moi. On entre quand on a envie, personne n’est jamais en retard au cafĂ©. C’est sĂ»rement un moulin, chez chose me serre le cƓur, je n’y comprends rien, l’école, le jeu lĂ©ger, irrĂ©el se complique."Annie Ernaux dĂ©crit la violence symbolique engendrĂ©e par le dĂ©calage entre deux milieux. "J’ai laissĂ© mon vrai monde Ă  la porte et dans celui de l’école je ne sais pas me conduire." AprĂšs "Eddy Bellegueule" en finir avec la honte socialeLe prix Ă  payer de son extraction populaire est la honte sociale qui en rĂ©sulte quand elle finit par regarder ses parents avec le regard des dominants qu’elle a progressivement intĂ©grĂ©. Elle culpabilise. "Double solitude" Dans les annĂ©es 1990, Bernard Lahire, sociologue, a thĂ©orisĂ© le concept de "double solitude" ressentie par l’enfant en difficultĂ© scolaire. La premiĂšre est celle qu’il vit Ă  l’école oĂč seul, il doit affronter les exigences d’un univers nouveau, comme dĂ©crit par Annie Ernaux "Rien ou trĂšs peu de sa socialisation familiale antĂ©rieure ne l’a prĂ©parĂ© Ă  faire face aux demandes scolaires." La seconde est celle qu’il connaĂźt quand il rentre chez lui. "Il se trouve que, pour certains enfants, les 'produits scolaires' n'ont aucune 'valeur' sur le 'marchĂ© familial'." Une solitude que parvient Ă  faire tomber une partie des familles, note Bernard Lahire, "en donnant sens et valeur Ă  ce qui se vit Ă  l’école". RĂ©ussir et s’élever socialement peut ĂȘtre synonyme de trahison pour l'enfant, car cela signifie s’éloigner de son milieu. Il peut ne pas se sentir autorisĂ© Ă  le faire et promener sa solitude d’un monde Ă  l’ suite aprĂšs la publicitĂ© A l’évocation du "conflit de loyautĂ©", AngĂ©line, professeure des Ă©coles, se remĂ©more l'un de ses anciens Ă©lĂšves de CE1 d'une Ă©cole de la banlieue de Rouen. "Un garçon intelligent, vif, qui n'avait aucune difficultĂ© en maths, ni Ă  l'oral quand je l'interrogeais. Mais en lecture, il bloquait et ne dĂ©collait pas."La psychologue scolaire, appelĂ©e Ă  la rescousse, Ă©voque alors comme hypothĂšse celle du "conflit de loyautĂ©". Le pĂšre du petit garçon, originaire d'Afrique de l'Ouest, ne sait ni lire, ni Ă©crire... Craint-il inconsciemment de le "dĂ©passer" ? Marie-AgnĂšs Fontanier, alliĂ©e d'ATD Quart Monde, se souvient d'une famille de gens du voyage oĂč la culture de l'oral prime sur celle de l'Ă©crit, valorisĂ©e Ă  l'Ă©cole. Le pĂšre, qui ne savait ni lire, ni Ă©crire, jouait trĂšs bien de la musique, sans la connaissance du solfĂšge. "Les enfants Ă©taient tiraillĂ©s, ce savoir-lĂ  n'Ă©tant pas considĂ©rĂ© comme important Ă  l'Ă©cole. Devaient-ils suivre l'exemple du papa ?" Pierre Perier, sociologue et professeur en sciences de l'Ă©ducation, n'utilise pas le concept de "conflit de loyautĂ©", mais Ă©voque le "processus d'autorisation", par lequel l'enfant s'autorise Ă  ĂȘtre diffĂ©rent de ses parents et est, en miroir, autorisĂ© Ă  le devenir cf. la "triple autorisation" de Jean-Yves Rochex. Processus qui permet Ă  l'enfant de s'Ă©manciper sans avoir l'impression de renier son identitĂ© suite aprĂšs la publicitĂ© "Petite, je n’aimais pas l’école" A AngĂ©line, l'enseignante dont l'Ă©lĂšve bloquait sur l'apprentissage de la lecture, la psychologue scolaire conseille de travailler Ă©troitement avec ses parents. Elle convient avec eux de plus impliquer le pĂšre dans les devoirs Ă  la maison, de questionner davantage son fils sur ses journĂ©es. "Le papa Ă©tait en effet trĂšs fuyant avec nous, pas Ă  l'aise du fait de ses difficultĂ©s Ă  parler français", se remĂ©more-t-elle. Marie-Aleth Grard, auteure d’un rapport du CESE sur l’école en 2015, souligne que le lien entre parents et enseignants est effectivement primordial pour dĂ©nouer les "conflits de loyautĂ©". "Une relation d’adulte Ă  adulte, d'Ă©gale dignitĂ©, dans laquelle les parents sont considĂ©rĂ©s comme les premiers Ă©ducateurs." Elle balaie "Ce n’est pas vrai que les parents sont dĂ©missionnaires, tous veulent la rĂ©ussite de leurs enfants." En commission Ă  l’AssemblĂ©e, la vice-prĂ©sidente d’ATD Quart Monde a lu un tĂ©moignage emblĂ©matique du "conflit de loyautĂ©". La vidĂ©o de sa prise de parole, isolĂ©e par Brut, a beaucoup tournĂ© sur les rĂ©seaux sociaux. Ce sont les mots d’une mĂšre isolĂ©e dont le dialogue avec un enseignant a permis une meilleure intĂ©gration de ses enfants Ă  l'Ă©cole La suite aprĂšs la publicitĂ© "Petite, je n’aimais pas l’école. A la fin du CP, je ne savais pas vraiment lire. Je passais de classe en classe sans avoir le niveau. Plus tard, j'emmenais mes propres enfants sans ĂȘtre vraiment convaincue qu’ils allaient apprendre quelque chose. [...] Je m’enfermais dans mon statut de mĂšre jour oĂč une enseignante Ă  la grille de l’école me demande 'Pourquoi on ne vous voit jamais ?' Peu Ă  peu elle m’a apprivoisĂ©e et cela a Ă©tĂ© ensuite des contacts rĂ©guliers. Je me suis mise alors Ă  parler Ă  l’école, avec d’autres mamans dans mon immeuble, puis on a commencĂ© Ă  s’attarder pour bavarder Ă  la sortie de l’école. J’ai peu Ă  peu pris de l’ trouve ça bizarre mais j’ai appris que mes enfants commençaient Ă  aimer l’école." "J'avais une peur bleue..." Ce rapport douloureux Ă  l'Ă©cole de la part d'un ou des parents est une constante du "conflit de loyautĂ©", confirme Ă  Rue89 Marie-Aleth Grard. C'est la peur d'ĂȘtre jugĂ© par l'enseignant, le souvenir d'un parcours scolaire difficile, la honte de ne pas avoir les codes... "Comme l’enfant n’a pas les mĂȘmes vĂȘtements que les autres, il y a aussi la peur d'ĂȘtre montrĂ© du doigt et Ă©ventuellement de faire l’objet d’un signalement Ă  l’école", ajoute la vice-prĂ©sidente d'ATD. "Ils savent que la menace existe, ils l'ont parfois eux-mĂȘmes vĂ©cu." Pour certains, le blocage est quasi physique ce sont les parents qui n'osent pas pĂ©nĂ©trer dans l'enceinte de l'Ă©tablissement, ou aborder l'enseignant au suite aprĂšs la publicitĂ© A l'image de ce parent qui apprĂ©hende de voir la maĂźtresse, "avant mĂȘme de rentrer dans l'Ă©cole" son tĂ©moignage a Ă©tĂ© recueilli par le mouvement ATD Quart Monde "Comme si j’avais une certaine crainte d’elle. Pourtant, elle ne m’a rien fait du tout Ă  part me regarder... comme si j’étais une mauvaise mĂšre."Un autre parent raconte qu'il pensait "que le monde professionnel Ă©ducatif, c’était des grandes phrases, des grandes formulations, parce qu'[il] ne connaĂźt pas du tout". "J’avais une peur bleue d’aller vers eux, parce que je ne voulais pas me montrer avec ce manque de connaissances de tout ça, parce que les enfants ils n’auraient pas Ă©tĂ© fiers de moi, qu’ils disent tiens maman elle a Ă©tĂ© parler, ils ont dit ça sur elle
"Effet de distance Pierre Perier parle d'un "effet de distance double" entre parents et enseignants les premiers intĂ©riorisent une image dĂ©valorisĂ©e d'eux-mĂȘmes ; les seconds, peu prĂ©parĂ©s Ă  certains publics, ne savent pas comment les regarder. L'un comme l'autre sont habitĂ©s par des stĂ©rĂ©otypes sociaux. JĂ©rĂŽme, directeur d'Ă©tablissement Ă  Trappes, dit qu'il est essentiel de "descendre du piĂ©destal sur lequel sont installĂ©s de nombreux professeurs pour se mettre au niveau des parents, ĂȘtre dans la bienveillance et la comprĂ©hension". La suite aprĂšs la publicitĂ© "Je rĂ©pĂšte souvent Ă  mes Ă©quipes 'attention Ă  votre posture devant les familles !'""Les enseignants ne sont pas formĂ©s Ă  connaĂźtre les milieux sociaux", ajoute Marie-Aleth Grard. "Moi si je n’avais pas 35 ans de compagnonnage, je serais incapable de comprendre la grande pauvreté  Leur quotidien est tellement diffĂ©rent." Pour que l'enfant puisse s'investir dans son apprentissage, il existe un enjeu de rĂ©ciprocitĂ©, relĂšve Pierre Perier. "L'Ă©change de reconnaissance est essentiel", poursuit le sociologue, pour soutenir l'investissement de l'enfant dans l'apprentissage et l'appropriation du savoir scolaire. "L’école est aussi un lieu structurant d’intĂ©gration et de sociabilitĂ© des parents", ajoute Pierre Perier."ParitĂ© d'estime" En 2015, le CESE recommandait, lorsqu'un enfant se retrouve dans un conflit de loyautĂ©, d'accueillir ses parents dans des moments informels. "Ça paraĂźt complĂštement banal et pourtant il faut oser le faire", insiste Marie-Aleth Grard. Il faut pouvoir s'adapter aux horaires des parents, parfois hachĂ©s par le travail, ou trouver d'autres modalitĂ©s de communication. Un exercice d'Ă©quilibriste. La suite aprĂšs la publicitĂ© La vice-prĂ©sidente d'ATD cite en exemple Catherine Hurtig-Delattre, une enseignante et directrice d’une Ă©cole maternelle qui prĂŽne la coĂ©ducation. Depuis des annĂ©es, celle-ci prend le temps de rencontrer les parents de ses Ă©lĂšves en dĂ©but d'annĂ©e, pour tisser des liens de confiance. Elle ne les convoque pas, elle les invite systĂ©matiquement. Ils sont conviĂ©s de nouveau pour un bilan, en fin d'annĂ©e. "Moi Ă  terme, ce que je cherche Ă  construire [...] c'est la paritĂ© d'estime, c'est-Ă  dire que je gagne l'estime du parent en tant que professionnelle, qu'il me reconnaisse comme une experte [...] et que moi aussi je construise l'estime du parent", explique-t-elle dans une sĂ©rie de vidĂ©os. Comment aborder cette mĂšre qui n'ose pas entrer dans l'enceinte de l'Ă©cole ? Comment mettre en confiance ce papa fuyant ? C'est aussi sur ces questions-lĂ  que s'endorment des enseignants. DownloadCitation | Conflit de loyautĂ©, quĂȘte d’appartenance ou dĂ©sir d’ĂȘtre comme tout le monde ? | Le conflit de loyautĂ© entre le lieu d’accueil et la famille d’origine, supposĂ© Vous recherchez Ressources Bases biblio ActualitĂ© sociale RĂ©seau Prisme Connexion Rechercher un article, un ouvrage, une thĂšse PRISME travaille Ă  la rĂ©alisation de deux bases de donnĂ©es bibliographiques La premiĂšre, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisĂ©e du rĂ©seau. La deuxiĂšme, Thesis, est dĂ©diĂ©e Ă  la sĂ©lection et Ă  l'indexation de thĂšses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT. Type de documentArticle de pĂ©riodiqueSupport du documentDocument en ligneTitre de la revueEnfances & psyTitre du dossierConflits de loyautĂ©numĂ©ro56Dates2013Pages dĂ©but-finpp. 7-117Mots-clĂ©s PrismeConflit, Famille, Attachement, Adoption, Symbolique, Anthropologie, AliĂ©nation, Expertise judiciaire, Audition de l'enfant, Parents, Enfant, Juge aux affaires familiales, Approche clinique, PĂ©rinatalitĂ©, Psychiatrie infantile, RĂ©pĂ©tition, Traumatisme, SĂ©paration, Famille d'accueilLiens interneturl Lepetit manchot ne s'autorise pas Ă  ĂȘtre bien dans sa famille d'accueil car il ne veut pas faire de peine Ă  sa maman. Ce nouvel album traite du conflit de loyautĂ©, ce sentiment que l'enfant ï»żDerniĂšre mise Ă  jour 14 juin 2021 L’accueil d’enfants et/ou d’adolescents en famille d’accueil expose les diffĂ©rents acteurs Ă  une contradiction. Ainsi, Myriam David soulignait que le propre du placement familial est de faire de l’enfant, un enfant partagĂ©, divisĂ©, qui lutte compulsivement pour et contre son appartenance tantĂŽt Ă  l’une, tantĂŽt Ă  l’autre de ses deux familles » [Myriam David, in “Le placement familial. De la pratique Ă  la thĂ©orie” Éditions ESF, Paris 1989] La parentalitĂ© peut ĂȘtre additionnelle ou se substituer Ă  la parentĂ© d’origine. L’accueil change ainsi de sens en fonction de sa durĂ©e et peut ainsi placer l’enfant face une contradiction de l’accueil en placement familial s’attacher Ă  cette famille » ou ne pas s’attacher Ă  cette famille ». Cette contradiction peut ĂȘtre plus ou moins forte selon l’attention que prĂȘtent les adultes Ă  ce conflit de loyautĂ© dans lequel se situe l’enfant. Une formation sur mesure pour les professionnels du champ socialObjectifs‱ Ce travail d’élaboration en placement familial est capital. La formation est conçue pour permettre aux assistants familiaux accueillants des enfants sĂ©parĂ©s de leur famille naturelle ‱ De bien situer la place de chacun dans la triangulation enfant-famille naturelle-famille d’accueil, ‱ De prendre la mesure de la complexitĂ© de la constitution du lien parents-enfant et de la construction du Sujet-enfant, ‱ De rĂ©flĂ©chir aux diffĂ©rentes formes d’attachement que ces places peuvent induire pour l’enfant, ‱ De prendre en compte la question du maintien du lien de l’enfant avec sa famille lien imaginaire, rĂ©el, symbolique, ‱ De prendre de la distance par rapport aux positions imaginaires de bonne famille », de famille dĂ©faillante », Ă  la possible rivalitĂ©, aux reprĂ©sentations de l’enfant accueilli, ‱ De favoriser la prise de conscience des rĂ©sonances et projections personnelles par rapport Ă  l’enfant, par rapport Ă  la famille naturelle, ‱ De comprendre pourquoi il est important que la question des origines de l’enfant, son histoire, soient travaillĂ©es, ‱ De percevoir les angoisses de l’enfant partagĂ© » entre deux familles et ce dans l’intĂ©rĂȘt de l’enfant, ‱ D’instaurer des relations triangulaires qui obligent Ă  se situer par rapport Ă  la loi sur l’autoritĂ© parentale et travailler l’indispensable complĂ©mentaritĂ© des places et rĂŽles de chacun rĂ©affirmĂ©e par les lois rĂ©centes de protection de l’enfance de 2007 et concernĂ© Travailleurs sociaux. PrĂ©requis Être professionnel dans une structure accueillant des enfants. DurĂ©e3 journĂ©es, d’une durĂ©e de 6 heures chacune, soit 18 heures de pĂ©dagogique et Ă©valuationLa fonction maternelle, la fonction paternelle. Leurs aspects affectifs et structurants pour l’enfant, La singularitĂ© de l’histoire familiale, l’inscription de l’enfant dans cette histoire, L’enfant imaginaire-rĂ©el ; les parents imaginaires-rĂ©els, Les reprĂ©sentations la famille idĂ©ale, la bonne famille, la famille dĂ©faillante, La souffrance du/des parents, leurs difficultĂ©s Ă  occuper une place de parents, La double identification de l’enfant Ă  la famille naturelle et Ă  la famille d’accueil, La quĂȘte dĂ©sespĂ©rĂ©e de l’enfant Ă  vouloir rĂ©parer » la souffrance de ses parents, Les difficultĂ©s de l’accueil familial les signes d’appropriation de l’enfant accueilli », les rivalitĂ©s famille d’accueil/famille de l’enfant, Les relations triangulaires » Ă  instaurer comprendre le travail de la famille d’accueil comme une rencontre humanisant proposĂ©e Ă  l’enfant pour l’aider Ă  trouver sa place et cheminer en respectant les liens avec sa famille naturelle pour que la sĂ©paration soit constructive. DĂ©marche pĂ©dagogique Apports thĂ©oriques Ă©tayĂ©s par des exemples de situations concrĂštes Partage d’expĂ©riences et analyse de situations concrĂštes proposĂ©es par les stagiaires ou le formateur, RĂ©veils pĂ©dagogiques quizz et travail en groupe sur les acquis au fur et Ă  mesure de la progression de la formation Analyse de textes et vidĂ©o RĂ©fĂ©rences bibliographiques Évaluation/bilan Afin de mesurer les acquis au fur et Ă  mesure de la progression de la formation, il sera proposĂ© des rĂ©veils pĂ©dagogiques quizz sur les journĂ©es. Lors de la derniĂšre journĂ©e, un bilan Ă  chaud » est effectuĂ© conjointement avec l’intervenant, les stagiaires, un responsable institutionnel. Un questionnaire d’évaluation d’atteinte des objectifs du module de formation sera rempli par chaque participant. Un certificat de rĂ©alisation de formation sera transmis aux participants. Formateur Etsup La formation sera assurĂ©e par un psychologue clinicien, formateur Ă  l’Etsup. Contact eWNxKFl.
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  • conflit de loyaute en famille d accueil