Blogdédié aux élèves des classes inversées et renversées de TES du lycée Jay de Beaufort de Périgueux. Home Une vidéo produite par ARTE : Marx, la recette de la lutte des classes . Publié par Mme et mr Lafon on samedi 15 novembre 2014. 0 commentaires: Enregistrer un commentaire. Article plus récent Article plus ancien Accueil. Comment utiliser le blog UNE AUTRE VISION DU SYNDICALISME On ne transforme pas une société, elle se modifie lentement, graduellement. On ne traite pas les hommes comme on ferait d'une monnaie démodée qu'on met au creuset pour la frapper en masse à une effigie nouvelle. » Pierre Waldeck-Rousseau. Vision de l'actualité sociale et économique par le Président de l'UD CFTC de Loire-Atlantique.

Lesanalyses de Marx sont centrées sur. Lutte de classes et capitalisme. Perspective historique, moment présent 35. ce qu'il nomme les rapports de production et d'échange, énoncé suffisant pour interpréter la réalité économique du XDP siècle, mais insuffisant par la suite.

Contrairement à une opinion parfois répandue, Marx n’a pas délaissé les questions du racisme et du colonialisme de son entreprise intellectuelle. C’est même avec une plume acerbe qu’il s’y est opposé. De l’esclavagisme au nazisme, en passant par le colonialisme, les classes dominantes ont utilisé le racisme pour diviser la classe ouvrière et justifier les guerres. Deux cents ans après sa naissance, repartir des thèses de Marx offre-t-il un cadre d’analyse pour mieux comprendre l’origine du racisme et son lien avec le capitalisme, et pour trouver les moyens de le combattre ? Luttes de classes et antiracisme sont-ils, en somme, compatibles ? Contre une caricature du marxisme Aujourd’hui, pour certains dans la gauche, l’antiracisme serait une question secondaire, la seule contradiction fondamentale serait sociale, entre Capital et Travail. Pour d’autres, Marx n’a jamais abordé la question du racisme et n’offre pas de cadre d’analyse pertinent pour aborder cette question. Or, deux cents ans après sa naissance, retourner à Marx et aux débats et combats qu’il a inspirés au 19e et 20e siècles permet au contraire, à notre sens, de clarifier des enjeux majeurs actuels. L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes » est une des citations les plus célèbres de Marx dans le Manifeste du parti communiste. Mais que veut-elle dire réellement ? Certains en déduisent que le marxisme est une théorie économique déterministe, se réduisant à l’opposition entre travailleurs et capitalistes dans un cadre national. Dans cette vision, le marxisme n’offrirait aucun cadre pour aborder des questions aussi essentielles que le racisme et le néo-colonialisme. Rien n’est plus faux. D’abord, Marx donne un cadre d’analyse matérialiste de l’histoire, partant du développement des forces productives les usines, les technologies… et des rapports de production matériels les rapports entre classes comme base. Dans ce sens, la base matérielle, économique, détermine, en dernière instance, la superstructure l’État, la politique, l’idéologie, la culture des différentes classes. Mais Marx explique que la superstructure, la politique, la lutte des idées… peuvent à leur tour peser sur la lutte des classes et, finalement, sur les rapports de production pour transformer la société. Marx n’est pas déterministe dans le sens qu’il montre comment les êtres humains, à partir d’une compréhension du monde, peuvent non seulement le décrire mais aussi le transformer. Ensuite, si Marx place la contradiction entre Capital et Travail comme centrale dans le développement du capitalisme, il montre dès le début son caractère international et souligne l’importance de l’unité internationale des travailleurs. Marx et Engels, dès le Manifeste du parti communiste en 1848, distinguent les communistes des autres organisations ouvrières, en particulier sur le point que dans les différentes luttes nationales des prolétaires, ils mettent en avant et font valoir les intérêts indépendants de la nationalité et communs à tout le prolétariat mondial ». Marx et Engels concluent par le célèbre Les prolétaires n’ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner. Prolétaires de tous les pays unissez-vous ! » Enfin, écrit le philosophe italien Losurdo, il faut se garder d’une lecture binaire de la société, limitée à une dimension Relisons le Manifeste du parti communiste “L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classe”, et elles prennent des “formes différentes”. Le recours au pluriel laisse entendre que la lutte entre prolétariat et bourgeoisie ou entre travail salarié et classes propriétaires n’est qu’une des luttes de classe. Il y a aussi la lutte de classe d’une nation qui se débarrasse de l’exploitation et de l’oppression coloniale1. » Losurdo décrit ainsi le marxisme comme une théorie général du conflit social toutes les luttes de l’histoire […] ne sont que l’expression plus ou moins claire de luttes entre classe sociales. » Autrement dit, on ne peut réduire les luttes des classes à une relation binaire Capital-Travail, entre bourgeois et travailleurs. Dans chaque situation concrète, un entrelac particulier de contradictions peut imposer une hiérarchisation déterminée des différentes luttes des classes sociales. Cette hiérarchisation ne doit cependant pas empêcher que chacune de ces luttes des classes soit prise en considération2. Et surtout que cette hiérarchisation peut évoluer selon les pays et les situations historiques. Marx pointe ainsi la division internationale du travail, liée au développement inégal du capitalisme. Les pays où se développent le capitalisme dans sa forme la plus avancée comme la Grande-Bretagne partent à la conquête du monde, pillant les richesses d’autres pays, colonisant, expropriant et introduisant d’autres formes de conflits que celui entre Capital et Travail. Le pillage des colonies est d’ailleurs aussi la condition sine qua non pour le développement du capitalisme, comme l’explique Marx dans Le Capital Les trésors directement extorqués hors de l’Europe par le travail forcé des indigènes réduits en esclavage, par le pillage et le meurtre refluaient à la mère patrie pour y fonctionner comme capital3. » Si au niveau d’une métropole capitaliste, la contradiction entre Capital et Travail est première, les fondateurs du marxisme pointent la contradiction grandissante entre nations impérialistes et nations opprimées. Une nation ne peut pas devenir libre et en même temps continuer à opprimer d’autres nations », écrit déjà Engels, alter ego de Marx, en 1847. Alors que c’est la rencontre de la réalité des classes ouvrières anglaise et française qui a fait de Marx et d’Engels des communistes, c’est la résistance des peuples qui les amène à l’anticolonialisme. En 1858, la révolte des Cipayes, en Inde, marque un tournant décisif alors que toute la presse européenne se lamente sur les tueries dont sont victimes les Européens » et sur la sauvagerie » des révoltés, seuls Marx et Engels prennent leur défense. Puis, quand les Chinois se révoltent contre les interventions occidentales, ils écrivent Au lieu de crier au scandale à cause de la cruauté des Chinois, on ferait mieux de reconnaître qu’il s’agit d’une guerre populaire pour la survie de la nation chinoise4. » En Irlande, colonie de l’Angleterre, Marx et Engels travaillent avec le mouvement anticolonial des Fenians pour eux, dans l’Irlande du 19e siècle, la question sociale » se pose comme une question nationale ». Pour l’Irlande, l’Inde ou la Chine, la lutte des classes devient celle qui oppose les classes qui s’opposent à l’oppression nationale et les classes qui défendent la colonisation. Lénine, à la suite de Marx, combat aussi une vision économiste, réductionniste du marxisme, une vision qui réduirait le conflit social uniquement à celui entre le travailleur et son patron. Dans son Que Faire ? en 1902, il écrit La conscience de la classe ouvrière ne peut être une conscience politique véritable si les ouvriers ne sont pas habitués à réagir contre tous abus, toute manifestation d’arbitraire, d’oppression, de violence, quelles que soient les classes qui en sont victimes, et à réagir justement du point de vue marxiste, et non d’un autre5. Autrement dit, Lénine plaide pour que le travailleur prenne parti contre l’exploitation économique qu’il subit mais aussi contre d’autres formes d’oppression discriminations, racisme, autoritarisme, répression policière… qu’il subit directement mais que d’autres couches de la société subissent également. Lénine avance qu’il est indispensable de lutter radicalement pour l’égalité des droits pour arriver à s’émanciper du capitalisme. Et il démontre comment le capitalisme attaque les droits des minorités nationales comme banc d’essai pour réduire les droits de la population tout entière. Une nation ne peut pas devenir libre et en même temps continuer à opprimer d’autres nations », écrit Engels. Lénine défend le point de vue que la lutte pour changer fondamentalement de société n’est pas un acte unique, une bataille unique sur un seul front, [mais que] c’est toute une époque de conflits de classes aigus, une longue succession de batailles sur tous les fronts, c’est-à-dire sur toutes les questions d’économie et de politique ». Que ce soit sur le terrain des droits démocratiques ou pour combattre le nationalisme, le racisme et l’antisémitisme ou encore pour défendre le droit des nations opprimés à se libérer du colonialisme… Il ajoute qu’un bouleversement de l’ordre social peut éclater non seulement à la suite d’une grande grève ou d’une manifestation de rue, ou d’une émeute de la faim, ou d’une mutinerie des troupes, ou d’une révolte coloniale, mais aussi à la suite d’une quelconque crise politique ou à la faveur d’un référendum à propos de la séparation d’une nation opprimée, etc6. » En somme, Lénine souligne les multiples dimensions de l’oppression sous le capitalisme. Et la nécessité de s’y opposer de façon multiforme. Marx et la lutte pour l’égalité des droits La révolution américaine de 1776 et la révolution française de 1789 marquent le passage de l’hégémonie du capitalisme sur la féodalité. La féodalité est caractérisée par une division en classes entre seigneurs et serfs, un système politique arbitraire basé sur le droit divin. L’égalité entre les hommes et la liberté politique ne sont pas évoquées, elles sont combattues. Le seigneur a droit de vie ou de mort sur le serf. Le capitalisme montant au 18e siècle, pour se libérer du féodalisme et de son arbitraire étouffant, de ses entraves au marché, va proclamer la nécessité de l’égalité en droits entre les hommes. C’est un tournant majeur par rapport à l’Ancien Régime et c’est la base politique de la bourgeoisie pour renverser les privilèges de la noblesse. La proclamation des droits de l’homme, de l’égalité et de la liberté entre les hommes, lors des révolutions américaine et française n’aboutit pourtant pas à la fin de l’exploitation, de l’oppression et des discriminations. Au contraire même, le capitalisme va ouvrir une période de développement du racisme. Marx va analyser ce paradoxe apparent la proclamation des droits égaux n’aboutit pas à leur réalisation pour la majorité de la population sous le capitalisme. Il écrit Chaque paragraphe de la Constitution contient, en effet, sa propre antithèse […] Dans le texte, la liberté ; dans la marge, la suppression de cette liberté. […] L’existence constitutionnelle de la liberté resta entière, intacte, bien que son existence réelle fût totalement anéantie7. » Marx montre la source économique à la base de ce paradoxe la bourgeoisie a proclamé ses droits, pour supplanter la noblesse, pas du tout pour donner l’égalité au reste du peuple, qu’il doit exploiter et opprimer. Ce qui fera dire à Marx L’application du droit de l’homme à la liberté, c’est le droit de l’homme à la propriété privée8. » À la proclamation des droits universels de l’homme, succèdent directement la limitation ou l’absence de ces droits pour une grande partie. Ainsi, au sein des métropoles, par exemple en France, dans la lutte de classes entre Travail et Capital, les droits des travailleurs sont immédiatement limités par la Loi Chapelier 1791 qui interdit quasiment le droit d’organisation et de grève des travailleurs qui menacerait le droit à la propriété privée ». La discrimination censitaire fera en sorte que la classe ouvrière et les couches les plus pauvres seront exclues du droit de vote aux élections durant plus d’un siècle un siècle et demi pour les femmes. Mais là où l’égalité en droits est le plus nié, combattu, justifié, c’est pour les esclaves et les peuples colonisés. Qui n’ont aucun droit. Et le racisme sert à justifier cette inégalité. On peut le voir avec l’esclavagisme aux États-Unis. Il se développe de manière fulgurante après la révolution bourgeoise américaine Le total de la population esclave en Amérique s’élevait à environ 33 000 en 1700, à presque trois millions en 1800, pour atteindre finalement un pic de plus de six millions dans les années cinquante du XIXe siècle9. » Ce développement est directement lié au développement vertigineux du capitalisme, en particulier de l’industrie textile britannique qui s’alimentait en coton produit au sud des États-Unis, dans ce qu’on a appelé le commerce triangulaire les Noirs d’Afrique étaient déportés aux Amériques comme esclaves pour y être exploités et permettre l’approvisionnement de l’Europe en produits des Amériques. C’est ainsi qu’on retombe sur ce paradoxe apparent la révolution libérale aux États-Unis, qui proclame des principes de liberté et d’égalité, va de pair avec le développement de l’esclavage racial. Dans les premières décennies qui suivirent l’indépendance de 1776, presque tous les présidents des États-Unis étaient propriétaires d’esclaves Washington, mais aussi Jefferson, l’auteur de la Déclaration d’indépendance, Madison, un des principaux auteurs de la Constitution. Aux États-Unis, l’esclavage durera jusqu’à la fin de la guerre de Sécession, c’est-à-dire 1865. A la grande fureur de leurs maîtres français les esclaves haïtiens ont pris au mot la devise de la Révolution française, Liberté, Egalité, Fraternité ». En France, Napoléon combattra la grande révolution victorieuse des esclaves noirs de Saint-Domingue, aujourd’hui Haïti, révolution dirigée par le grand Toussaint Louverture en 1800. Or, les esclaves haïtiens ont pris au mot la devise de la Révolution française, Liberté, Egalité, Fraternité », à la grande fureur de leurs maîtres français qui ne voulaient pas de cette égalité. De cette révolution remarquable va naître le premier État du continent américain à abolir l’esclavage. Ensuite, l’esclavage va disparaître dans presque toute l’Amérique latine grâce au mouvement de libération et d’indépendance de Simon Bolivar, fortement influencé par la révolution haïtienne. Une révolution qui va inspirer Marx et le mouvement socialiste naissant. Marx va alors s’engager pour soutenir les forces qui, aux États-Unis, combattent l’esclavagisme et les propriétaires d’esclaves du Sud. Dans une lettre au président Lincoln, il écrit que la rébellion des esclavagistes sonne le tocsin pour une croisade générale de la propriété contre le travail et avance que tant que les travailleurs américains blancs permirent à l’esclavage de souiller leur propre République ; tant qu’ils se glorifièrent de jouir – par rapport aux Noirs qui avaient un maître et étaient vendus sans être consultés – du privilège d’être libres de se vendre eux-mêmes et de choisir leur patron, ils furent incapables de combattre pour la véritable émancipation du travail ou d’appuyer la lutte émancipatrice de leurs frères européens10. Car le développement du racisme a servi à justifier l’exclusion des Noirs du champ où s’exerce la démocratie » et à légitimer démocratiquement » l’esclavagisme. L’auteure marxiste américaine Ellen Meiksins Wood l’écrit ainsi C’est précisément la pression structurelle contre une différence extra-économique qui a rendu nécessaire de justifier l’esclavage en excluant les esclaves de la race humaine, faisant d’eux des non-personnes se trouvant en dehors de l’univers normal de la liberté et de l’égalité11 » . Marx, l’Irlande et la lutte contre le racisme Durant les premières années de leur séjour en Angleterre dans les années 1850, Marx et Engels placent beaucoup d’espoir dans les travailleurs anglais pour être les pionniers de la libération de la classe ouvrière, étant donné qu’ils sont au cœur du système capitaliste le plus avancé. Mais assez vite, ils sont confrontés à la division entre les travailleurs d’origine anglaise et irlandaise. L’Irlande est une colonie anglaise. Ce pays est confronté à l’expropriation systématique des terres irlandaises par les grands propriétaires fonciers anglais, par une répression sans nom que certains compareront à celle des Indiens d’Amérique. L’île est vidée de ses habitants qui émigrent aux États-Unis et en Grande-Bretagne, où ils sont doublement opprimés comme tout travailleurs dans le système capitaliste et comme Irlandais ayant un salaire et un statut inférieurs. Cette situation permet aux capitalistes de faire pression à la baisse sur les salaires de toute la classe ouvrière. Mais cette oppression supplémentaire du travailleur irlandais est politique, car le travailleur irlandais a moins de droits, pouvant être expulsé et pourchassé à tout moment. Et cette oppression est idéologiquement justifiée par la bourgeoisie en attisant les préjugés nationalistes de supériorité chez le travailleur anglais. L’asservissement de l’Irlande empêche l’émancipation de la classe ouvrière anglaise, dit Marx. Mais il va plus loin Ce qui est primordial, c’est que chaque centre industriel et commercial d’Angleterre possède maintenant une classe ouvrière divisée en deux camps hostiles les prolétaires anglais et les prolétaires irlandais. L’ouvrier anglais moyen déteste l’ouvrier irlandais en qui il voit un concurrent qui dégrade son niveau de vie. […] Il se berce de préjugés religieux, sociaux et nationaux contre les travailleurs irlandais. Il se comporte à peu près comme les blancs pauvres vis-à-vis des noirs dans les anciens États esclavagistes des États-Unis12. On voit bien que pour Marx, ce racisme anti-Irlandais est tout à la fois un instrument d’oppression économique, politique et idéologique. Et Marx pointe le danger mortel du racisme dans la lutte contre le capitalisme Cet antagonisme est le secret de l’impuissance de la classe ouvrière anglaise, malgré son organisation. C’est le secret du maintien au pouvoir de la classe capitaliste, et celle-ci en est parfaitement consciente. […] La tâche de l’Internationale est donc en toute occasion de mettre au premier plan le conflit entre l’Angleterre et l’Irlande, et de prendre partout ouvertement parti pour l’Irlande. Il doit s’attacher tout particulièrement à éveiller dans la classe ouvrière anglaise la conscience que l’émancipation nationale de l’Irlande n’est pas pour elle une question abstraite de justice ou de sentiments humanitaires, mais la condition première de leur propre émancipation sociale. » Marx en a conclu que pour le travailleur, pas seulement en Angleterre, mais dans le monde entier, pour être libéré, pour détruire le système capitaliste, le système colonial devait tomber13 », explique Mary Gabriel, auteure d’une biographie sur Marx. Il y a dans l’analyse de Marx les prémisses d’une analyse du racisme moderne un puissant moyen de diviser les travailleurs et de les mettre en concurrence à l’intérieur des métropoles impérialistes et un instrument de justification du colonialisme et des guerres impérialistes à l’extérieur. L’impérialisme et la lutte contre le chauvinisme Dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, le capitalisme s’étend largement au-delà des frontières nationales, cherche de nouveaux marchés et ouvre l’ère de ce qu’on appelle l’impérialisme. C’est le temps de la colonisation de l’Afrique et de l’Asie par les pays européens et celui des nouveaux empires. Cette période ouvre aussi une nouvelle phase du développement du racisme en Europe. Si c’est d’abord le moteur économique du système qui pousse à la colonisation, d’autres motivations plus politiques sont aussi à l’œuvre. Il s’agit pour les classes dominantes de diviser la classe des travailleurs et de propager le chauvinisme, ce patriotisme exclusif et agressif. Le monde du travail, appauvri, commence à s’organiser dans les syndicats et les coopératives. La première Internationale des travailleurs voit le jour en 1864, la Commune de Paris fait trembler le continent européen en 1871. Les tenants de l’ordre établi ont eu peur et voient dans la colonisation une opportunité ils peuvent exporter le prolétariat excédentaire » vers les colonies, ce qui permet de calmer la révolte sociale qui gronde en métropole. Aux Etats-Unis, avant la guerre de Sécession, le développement du racisme a servi à justifier l’exclusion des Noirs du champ où s’exerce la démocratie ». L’écrivain Ernest Renan, peu après la Commune de Paris, écrit La colonisation est une nécessité politique tout à fait de premier ordre. Une nation qui ne colonise pas est irrévocablement vouée au socialisme, à la guerre du riche et du pauvre14 ». Pour éviter son renversement, la classe dominante favorise ouvertement une sorte de socialisme impérial ». Elle justifie ainsi dans la classe ouvrière les conquêtes coloniales et donne quelques miettes du gâteau colonial à une petite minorité de travailleurs ce que Lénine appellera l’aristocratie ouvrière » afin d’éviter le spectre d’une révolution sociale. Une perspective totalement opposée à celle des fondateurs du marxisme. Il est possible que l’Inde fasse la révolution et puisque le prolétariat en lutte pour la libération ne peut mener des guerres coloniales, il lui faudra accepter ce processus. […] La même chose pourrait se produire ailleurs, par exemple en Algérie et en Egypte, et pour nous, ce serait certainement ce qui serait le mieux », écrit Engels dès 188215, montrant ainsi le lien qui existe entre la lutte de libération nationale dans les pays du Sud et la lutte pour le socialisme au Nord. Au tournant du 20e siècle, deux courants vont s’opposer dans le mouvement ouvrier européen. L’un est porté par Bernstein et consorts qui vont reprendre la logique du socialisme impérial », l’autre est incarné par Lénine et bien d’autres qui s’inspirent de l’internationalisme de Marx. L’Allemand Bernstein, père du réformisme social-démocrate, écrit Sans l’expansion coloniale de notre économie, la misère que nous avons encore aujourd’hui en Europe et que nous nous efforçons d’éradiquer serait bien plus grave et nous aurions beaucoup moins d’espoir de l’éliminer. Même si on le met en balance avec les méfaits du colonialisme, l’avantage procuré par les colonies pèse de plus en plus lourd dans la balance16. En Belgique aussi, ce socialisme impérial gagne une majorité des dirigeants du monde du travail. Le président du POB, Vandervelde, ne s’oppose pas par principe à la colonisation mais seulement à ses excès les plus manifestes. Dans son livre La Belgique et le Congo, Vandervelde estime qu’abandonner la colonie équivaudrait à une humiliation morale17, tandis que dans Les derniers jours de l’Etat du Congo, il lance un appel aux milliers de jeunes gens [en Belgique] qui assiègent les ministères pour obtenir une misérable place. […] Qu’ils aillent plutôt au Congo. Ils y trouveront des traitements plus élevés et surtout une vie plus libre et plus intéressante, au milieu de toutes les possibilités des pays neufs, dans la majestueuse solitude des forêts de la brousse18. » Vandervelde recrute activement des colons, se plaçant clairement du côté de l’oppression coloniale. Ce socialisme impérial de la première moitié du vingtième siècle entend obtenir des réformes sociales dans les métropoles mais légitime, dans le même temps, l’expansion coloniale et son cortège de massacres, ce qui le mènera aussi à soutenir les puissances impérialistes dans la Première Guerre mondiale, guerre dont l’enjeu majeur sera le repartage des colonies. Il aboutira aussi à développer un chauvinisme fortement ancré dans la tête de millions de travailleurs des métropoles. Face au courant porté par Bernstein, Lénine, dans la lignée de Marx, va analyser le colonialisme comme le produit du capitalisme et de l’impérialisme, et va porter son attention sur la question des nations opprimées. En 1902, parlant de l’écrasement de la révolte des Boxers en Chine en 1900, Lénine accuse les Occidentaux envahisseurs qui se sont jetés sur les Chinois comme des bêtes féroces, livrant aux flammes des village sentiers… ». Lénine avance que c’est une entreprise qui vise à corrompre la conscience politique des classes populaires ». Pour éliminer le mécontentement du peuple », on cherche à le détourner du gouvernement sur quelqu’un d’autre ». Lénine avance aussi que la colonisation encourage le changement social et la révolution en Orient dans les pays colonisés ou semi-colonisés alors qu’elle renforce, au moins dans l’immédiat, le pouvoir dominant en Occident. Il dénonce aussi la formation d’une aristocratie ouvrière, une petite minorité de la classe ouvrière qui se fait acheter matériellement et idéologiquement par les classes dominantes. Il appelle donc à combattre l’impérialisme en Occident, y compris dans le mouvement ouvrier, alors qu’en Orient, il importe de soutenir sans hésitation la révolution anticoloniale. La révolution russe de 1917 ouvre ainsi une nouvelle séquence historique. En particulier, celle de la décolonisation. Les habitants de l’Asie et de l’Afrique », des centaines de millions d’êtres humains », en rébellion contre le joug imposé par la métropole capitaliste, ont rappelé leur volonté d’être des hommes et non des esclaves », indique Lénine. La révélation des traités secrets Sykes-Picot traités entre l’Angleterre et la France se partageant le Moyen-Orient par les Soviétiques fait émerger un mouvement nationaliste sans précédent dans le monde arabe. En Asie, la Chine mais aussi le Vietnam s’inspirent, dès les années 20, du marxisme dans leur mouvement de libération nationale. Le nazisme L’analyse marxiste reste féconde pour l’étude de l’émergence du nazisme, alimentée par un racisme forcené qui va mener à la plus grande barbarie du vingtième siècle, et montre que le nazisme ne peut être détaché de l’analyse du développement du capitalisme19, ni être présenté comme un excès ou un accident de parcours de celui-ci. Tout comme il met en avant que la défaite du nazisme, quintessence du racisme et du colonialisme, n’a pas été une défaite limitée à l’Allemagne, mais une défaite des forces réactionnaires au niveau mondial et une phase de progrès de la lutte antiraciste et anticoloniale. Car si en 1871, le chancelier Bismarck proclame la création du IIe Reich, l’Allemagne n’est pas encore une nation en tant que telle. Le développement du capitalisme y est plus tardif et, lors de la Conférence de Berlin de 1885, quand Bismarck veut obtenir un empire colonial pour l’Allemagne, son butin » comparé à la Grande-Bretagne et à la France est maigre. Dès ce moment, l’Allemagne développe une armée dont l’ambition est de mener des guerres partout dans le monde pour arracher des nouvelles colonies et rattraper son retard. Pourtant, dans certains groupes d’industriels, comme les principaux dirigeants du cartel charbon-acier de la Ruhr, on juge que l’empereur allemand et son chancelier Bismarck ne sont pas assez offensifs en la matière. Ils fondent en 1890 le Alldeutscher Verband20 la Ligue Pangermanique. Les pangermanistes justifient la volonté d’expansion et de conquêtes de l’industrie allemande par des théories inspirées du darwinisme social le Kampf ums Dasein se battre pour exister, le droit du plus fort, la nécessité pour le peuple allemand en croissance rapide d’avoir plus d’espace vital Lebensraum pour pouvoir survivre. Ce Lebensraum devrait se concrétiser par une nouvelle conquête de territoires à l’Est. Dans l’État qu’imaginent les pangermanistes, il s’agit de défendre l’ordre et l’exigence d’une pureté de la race » de ses habitants, par la soumission à l’autorité. L’unité de la nation exige l’exclusion des minorités et de tous ceux qui pensent différemment. Mais l’expansionnisme exige aussi la suppression des problèmes internes, particulièrement les tensions sociales, et la mise en cause de l’existence de minorités nationales. L’expulsion ou l’assimilation forcée des populations slave et juive des territoires annexés est mise en avant. L’Alldeutscher Verband tente de détourner la classe ouvrière du socialisme internationaliste en lui présentant un socialisme national. Aussi, elle fait la promotion d’un nouvel antisémitisme impérialiste. Il s’agit de présenter aux travailleurs, influencés par le socialisme, une perspective de lutte contre le grand capital juif » coupable de tous les maux, qui ne mettrait pas en danger l’unité de la nation allemande si chère aux industriels. Marx a conclu du cas irlandais que pour le travailleur dans le monde entier, pour être libéré, le système colonial devait tomber ». Cet antisémitisme impérialiste est très pernicieux. Affirmant que le socialisme était en soi un but louable, les tenants de cette théorie défendaient qu’en affirmant notamment que l’histoire est une histoire de classes et de lutte de classes, le socialisme marxiste, lui, était basé sur une erreur historique et théorique. Pour eux, les classes devaient être unifiées et l’élément unificateur était le sang », la race ». Or, la race la plus pernicieuse », qui voulait la destruction de la race allemande », c’était, pour eux, les Juifs, qui avaient comme méthodes l’internationalisme » et la lutte de classes ». Ces méthodes avaient été importées dans le socialisme allemand honorable » par les Juifs dans le but d’affaiblir la nation allemande » preuve pour eux, Marx était juif. Dans cette nouvelle forme du socialisme impérial qui deviendra plus tard le national-socialisme, le vrai socialisme allemand » reconnaissait la nécessité pour les travailleurs de combattre pour l’espace vital ». Jusqu’au sortir de la Première Guerre mondiale, cet antisémitisme impérialiste n’est pas dominant. Le courant dominant dans la classe bourgeoise allemande avait obtenu le soutien des dirigeants sociaux-démocrates pour entrer en guerre en s’appuyant sur un nationalisme classique ». Mais la guerre n’avait pas été gagnée, car épuisée par quatre ans de guerre, une partie des travailleurs en armes s’était soulevée début novembre 1918, entraînant la fin de la guerre. Une fraction sans cesse grandissante de la bourgeoisie allemande, avec à leur tête le général Erich Ludendorff21, va alors aspirer à l’anéantissement le plus rapide et le plus complet possible de la social-démocratie et du Parti communiste, et à la création d’un mouvement ouvrier national ». Cette fraction va soutenir Adolf Hitler et son parti nazi dès le début. Reprenant l’antisémitisme du Alldeutscher Verband, Hitler voit dans cette forme de racisme un moyen puissant de diviser la classe ouvrière allemande, de la détourner du marxisme et de la nationaliser » pour servir les intérêts des classes dominantes allemandes. Se faisant le porte-parole des forces allemandes les plus réactionnaires, Hitler avance que l’Allemagne doit édifier en Europe orientale et en Russie un empire colonial de type continental. Le 27 janvier 1932, il présente devant les industriels allemands ses desseins fondamentaux. Durant l’ensemble du 19e siècle, “les peuples blancs” ont conquis une position dominante incontestée, au terme d’un processus qui avait commencé par la conquête de l’Amérique et qui s’est développé sous le signe du “sentiment inné, absolu, de la domination de la race blanche européenne”. En mettant en question le système colonial et en provoquant ou en aggravant la “confusion de la pensée blanche européenne”, le bolchévisme fait courir un danger mortel à la civilisation. Si l’on veut faire face à cette menace, il faut réaffirmer la “conviction de la supériorité et donc du droit supérieur de la race blanche”, il faut défendre “la position dominante de la race blanche vis-à-vis du reste du monde22” ». C’est un véritable programme de contre-révolution colonialiste et esclavagiste. Ce qui s’impose selon Hitler, c’est qu’il ne faut pas hésiter à l’exercice d’un droit des maîtres herrenrecht d’une brutalité extrême ». En juillet 1942, Hitler promulgue une directive pour la colonisation de l’Union soviétique Les esclaves doivent travailler pour nous. Si nous n’en avons plus besoin, qu’ils meurent. » C’est ce système génocidaire qui va être combattu par la résistance antifasciste dans toute l’Europe, qui va être battu à Stalingrad, et qui ne cessera de reculer jusqu’à être vaincu à Berlin. Si le nazisme représente la quintessence du racisme et du colonialisme, servant à combattre à la fois, l’ennemi extérieur » les pays à coloniser et à diviser l’ennemi intérieur » la classe des travailleurs, sa défaite est aussi une défaite majeure des formes les plus réactionnaires du racisme, grâce à un front antifasciste au niveau international. Combiner plusieurs luttes des classes Le rapport de forces au niveau mondial a totalement été bouleversé dans les trente années qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale. La force de la résistance antifasciste et la peur exercée par le communisme sur les classes dominantes, combinée à la forte croissance du mouvement social, a amené dans les pays européens un développement sans précédent de la sécurité sociale et des hausses du niveau de vie. Ce changement de rapport de forces a aussi mené à un puissant mouvement de décolonisation des peuples du tiers monde et à l’isolement croissant des tenants du racisme biologique » au niveau mondial. Fini la période où “les peuples blancs” ont conquis une position dominante incontestée » comme l’affirmait Hitler. La Chine moderne naît en 1949 et reprend le cours de son destin après un siècle de domination coloniale. Ho Chi Minh et le Vietnam défont la France à Dien Bien Phu 1954, puis les États-Unis après l’offensive du Têt 1968. Le nationalisme arabe, celui du FLN en Algérie et de l’Egypte de Nasser, est fortement influencé par les courants marxistes. Le mouvement antiraciste se développe dans le monde entier, en particulier aux États-Unis avec le mouvement des droits civiques dont la branche radicale de Malcolm X aux Black Panthers se rapproche du marxisme. Le dernier empire colonial, le portugais, tombe à partir de 1974, avec la déroute dans ses colonies d’Angola et du Mozambique. Le régime raciste d’apartheid finit aussi par tomber en 1990, sous la pression conjuguée de la résistance de l’ANC dont une des composantes majeures est le Parti communiste sud-africain et de la défaite des forces sud-africaines en Angola, avec le soutien de l’armée cubaine de Fidel Castro23. L’antiracisme et l’anticolonialisme ont pu faire des progrès majeurs grâce à la combinaison des luttes des classes dans les luttes anti-impérialistes et anticapitalistes, et grâce aux combats communs prônant l’unité des travailleurs. Le racisme et le néocolonialisme ont pu, a contrario, se propager chaque fois que les classes dominantes ont divisé la classe ouvrière sur base de préjugés nationaux et racistes, ont opposé les travailleurs du Nord aux peuples opprimées du Sud, ont réussi à imposer le chauvinisme dans le mouvement ouvrier et à détacher entre elles les différentes formes de luttes de classes. Face à la contre-offensive néolibérale lancée il y a trente ans, ce n’est pas s’écarter mais retourner à Marx, à son internationalisme et à sa théorie des luttes de classes qui nous semble être indispensable comme source d’inspiration pour combiner avec succès lutte contre le racisme et lutte contre le capitalisme. Voir deuxième partie La gauche authentique face au néo-racisme et néo-colonialisme au 21e siècle », David Pestieau, Lava. FootnotesDomenico Losurdo, La lutte des classes. Une histoire politique et philosophique, 2016, Editions DelgaAinsi, la hiérarchisation des luttes de classes, leur nature et les alliances de classe ont été différentes dans lutte contre l’occupant nazi pendant la seconde guerre mondiale et dans le cadre de l’ Marx, Le Capital, L’accumulation primitive, 6 la genèse du capitaliste Marx, New York Daily Tribune, 5 juin 1857Lénine, Que faire ? , III politique trade-unioniste et politique social-démocrate, les révélations politiques et “l’éducation de l’activité révolutionnaire” »Lénine, La révolution socialiste et le droit des nations à disposer d’elles-mêmes, 1916Karl Marx, Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, 1851Karl Marx, La question juive, 1843Robin Blacburn, The Making of New World Slavery, 1492-1800, Verso, Londres-New-York, 1997, p3Lettre de Marx à Lincoln, paru dans Der Social-Demokrat, 30 décembre Meiksins Wood, Capitalism and human emancipation », New Left Review, I/167, janvier-février 1988, traduit par nous NdlR.Lettre de Marx à Siegfried Mayer et August Vogt à New York, le 9 avril Pestieau, Interview Mary Gabriel. Amour et capital, hier et aujourd’hui », Revue Lava, décembre 2017 Renan, Oeuvres complètes, p12, Calmann-Lévy, 1947Lettre d’Engels à Kautsky, 12 septembre 1882Sozialistiche Monatshefte, Bernstein, 1900, p559Cité dans La Société Générale 1822-1992, Jo Cottenier, Patrick De Boosere, Thomas Gounet, p 109, EPO, 1992Ibidem, p 70Reinhard Opitz. Faschismus und Neofaschismus. Band I. 1984. Pahl Rugenstein VerlagAlldeutsch signifie qu’à leurs yeux, l’Allemagne comprend tous les Allemands, pas seulement ceux qui se trouvent au sein des frontières de l’empire mais aussi en Autriche-Hongrie et dans d’autres pays de l’Europe de l’EstConsidéré par les nationalistes allemands comme le plus grand stratège de la Première Guerre mondialeCité dans Losurdo, PP XXFidel Castro dira un jour pour expliquer la solidarité cubaine en Afrique Le sang de l’Afrique coule profondément dans nos veines. » rappelant l’origine africaine de nombreux habitants de l’île des Caraïbes

INTERVENANTSIsabelleGaro : PhilosopheStathis Kouvélakis : Professeur de philosophie politique au King's College de LondresOuvrages :Marx, une critique de la
Cette année marque le 200ème anniversaire de la naissance de Karl Marx, dans la petite ville de Trier, en Allemagne, le 5 mai 1818. L’occasion est idéale pour se pencher sur ses idées et sur l’héritage précieux que nous a légué sa pensée révolutionnaire. Après 200 ans, les idées de Marx sont toujours d’actualité. À l’heure de la mondialisation, des inégalités grandissantes et de la catastrophe écologique, l’appel de Marx à renverser le capitalisme est plus urgent que jamais. De nombreux journaux bourgeois ont d’ailleurs marqué cet anniversaire avec des articles sur Marx. Par exemple, le magazine Foreign Affairs expliquait dans un récent article que le marxisme, loin d’être dépassé, est crucial pour comprendre le monde d’aujourd’hui. » Même le Journal de Montréal a écrit cette année que devant une Amérique de plus en plus dominée par des milliardaires sans scrupule, les chants du communisme risquent de redevenir très attrayants ». Également, les jeunes s’intéressent de plus en plus au socialisme alors qu’ils constatent les nombreuses injustices qui règnent dans le monde. La réalité est que, face à la crise du capitalisme que nous vivons aujourd’hui, même la presse capitaliste n’a d’autre choix que de reconnaître que Marx avait raison. Évidemment, les défenseurs du capitalisme, devant la montée en popularité des idées de Marx, ne peuvent s’empêcher de les dénaturer, les drainant de tout leur contenu révolutionnaire. Rétablissons les faits. Les idées de Karl Marx L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes. » Ainsi s’entame le premier chapitre du Manifeste du Parti communiste, rédigé en 1848 par Marx et son grand complice Friedrich Engels. Voilà probablement l’idée la mieux connue, et l’une des plus importantes du marxisme. Le monde est ainsi divisé entre ceux qui possèdent, et ceux qui n’ont rien; aujourd’hui, entre la classe capitaliste, qui possède les usines, les terres, les sources d’énergie, les grands médias, etc., et la classe des travailleurs, ceux qui doivent se trouver un emploi pour survivre. Marx avait correctement analysé que la richesse de cette classe capitaliste, la bourgeoisie, provient directement de l’exploitation des travailleurs. Il écrit dans le Capital que l’accumulation de richesse à un pôle signifie donc en même temps à l’autre pôle une accumulation de misère, de torture à la tâche, d’esclavage, d’ignorance, de brutalité et de dégradation morale pour la classe dont le produit propre est, d’emblée, capital. » Cette phrase est une description presque parfaite du capitalisme aujourd’hui. Les inégalités de richesse ne cessent de croître depuis des décennies, même au Québec alors que, depuis le début des années 80, le revenu du 1 % le plus riche a doublé, le revenu des 99 % restants n’a progressé que de 6 %. Dans l’ensemble du Canada, le portrait n’est guère mieux les deux hommes les plus riches possèdent plus de richesses que les 11 millions les plus pauvres, et presque la moitié des Canadiens vit d’un chèque de paye à l’autre! La réalité de notre époque nous confirme que Marx avait raison de dire que les inégalités sont inévitables sous le capitalisme. Une autre des idées importantes de Marx est que le mode de production capitaliste est orienté avant tout vers l’accumulation de profit, et ce, au détriment des besoins réels des gens. Les marchandises, c’est-à-dire les biens et services, ne sont pas produites dans le but d’être utilisées, mais uniquement dans le but d’être vendues. Les capitalistes ne produisent jamais afin de combler des besoins, mais afin de réaliser des profits. Cette production pour le profit eut initialement des conséquences progressistes aux débuts du capitalisme. Le monde vivait alors une époque révolutionnaire et les innovations s’enchaînaient les unes après les autres. Cependant, aujourd’hui, le mode de production capitaliste lui-même se pose comme un obstacle à l’innovation. Les grands monopoles qui dominent l’économie préfèrent spéculer sur les marchés financiers et engranger des profits immédiats et rapides plutôt que d’investir dans la recherche et le développement. Le géant pharmaceutique Pfizer a bien illustré ce fait en janvier dernier lorsqu’il a cessé les recherches pour un remède au Parkinson et à l’Alzheimer, sous prétexte que ce ne serait pas suffisamment profitable. Il s’agit d’un exemple abject de comment les profits priment sur les besoins humains. Mais l’un des plus grands mérites de Marx a été d’expliquer l’origine du profit. Les capitalistes, en donnant un salaire aux travailleurs, achètent leur force de travail », soit leur capacité à travailler. Les travailleurs reçoivent nécessairement un salaire inférieur à la valeur de ce qu’ils produisent, sans quoi aucun profit ne serait réalisé. Les capitalistes ont intérêt à payer leurs travailleurs le moins possible afin de soutirer le plus grand profit possible. La théorie de la valeur-travail de Marx démontre qu’en dernière analyse, c’est le travail impayé des ouvriers qui constitue le profit des capitalistes. Mais cela signifie que la classe ouvrière n’a pas la capacité de racheter collectivement tout ce qu’elle produit, et cette contradiction mène périodiquement à des crises de surproduction – environ tous les 10 ans, comme l’expliquait Marx. Depuis Marx, les économistes bourgeois essayent d’ignorer cette contradiction fondamentale, et se rassurent en constatant que nous sommes en reprise économique à l’heure actuelle. Mais force leur est d’admettre qu’il y a un problème. Les grandes entreprises sont assises sur des milliers de milliards de dollars d’argent qu’elles refusent d’investir, un état de fait sans précédent dans l’histoire économique » selon le New York Times. Pourquoi n’investissent-elles pas cet argent? Ultimement parce que les marchés sont déjà saturés. La surproduction ce que les économistes bourgeois appellent la surcapacité » explique que les investissements, nécessaires sous le capitalisme, sont à des niveaux historiquement bas. Pourquoi les entreprises investiraient-elles si les travailleurs ne peuvent déjà pas racheter tout ce qui est produit? La reprise actuelle est l’une des plus faibles de l’histoire du système. Les dettes publiques et privées atteignent des niveaux astronomiques partout dans le monde. L’économie mondiale marche tel un funambule sur un fil de fer toujours plus tremblotant. Mais cela n’a rien d’une aberration en fait, il s’agit de l’état naturel du capitalisme, ce système complètement irrationnel et chaotique que Marx a si bien décrit en son temps. Ce fait est admis par nul autre que le gouverneur de la Bank of England, qui affirmait plus tôt cette année que si vous substituez les plateformes aux usines de textile, l’apprentissage automatique aux machines à vapeur, Twitter au télégraphe, vous avez exactement les mêmes dynamiques qui existaient il y a 150 ans, lorsque Karl Marx gribouillait le Manifeste communiste. » La science du changement La philosophie du marxisme est une philosophie du changement. Marx expliquait que le système capitaliste, comme les autres systèmes économiques avant lui, n’a pas existé de toute éternité, mais qu’il a eu un début et qu’il aura aussi une fin – si nous nous organisons pour le renverser. L’idée du changement semble généralement acceptée aujourd’hui. Pourtant, l’idée que le capitalisme existera toujours » est encore véhiculée aujourd’hui. De même, qui n’a jamais entendu le fameux argument selon lequel le socialisme est impossible à atteindre à cause de la nature humaine » égoïste? Selon cet argument, tous les humains seraient, depuis toujours et pour toujours, des êtres purement égoïstes. Les choses évoluent, la société se développe, mais la nature humaine demeurerait éternellement la même! Mais Marx affirmait au contraire que la façon d’agir des gens et leurs idées sont en réalité conditionnées par la société et l’époque dans laquelle ils vivent. Tout comme le capitalisme n’est pas éternel, il n’y a pas plus de nature humaine invariable. Pendant la majeure partie de l’histoire de l’humanité, avant les premières sociétés esclavagistes, il n’y avait pas d’État ni de classes sociales et la domination institutionnalisée des hommes sur les femmes n’existait pas encore. La société était organisée selon le communisme primitif » et les êtres humains vivaient dans la coopération. Telle était la nature humaine » à l’époque. Aujourd’hui, le capitalisme forme un terreau fertile pour les idées et comportement égoïstes et rétrogrades. Comment pourrait-il en être autrement? Le capitalisme nous monte les uns contre les autres, appauvrit systématiquement une majorité de la population et nous force à nous mettre en compétition pour les miettes qu’il nous donne. Ce système irrationnel envoie des gens à la rue, maintient ceux qui travaillent dans des conditions difficiles, et s’appuie sur toutes les idées réactionnaires afin de nous maintenir divisés. Les problèmes sociaux tels que le racisme, le sexisme ou la prolifération des troubles de santé mentale ne sortent pas de nulle part ils s’appuient sur une base matérielle, soit la misère et la pénurie qui sont propres au capitalisme. Marx écrivait que ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience. » Cette thèse révolutionnaire nous permet de réaliser que la seule façon de se débarrasser une bonne fois pour toutes de ces problèmes est de transformer la société, afin de les déraciner comme on le ferait à une mauvaise herbe. Mais Marx expliquait également que le changement dans l’histoire et la nature n’est pas graduel et linéaire. Au contraire, la vision marxiste explique que l’histoire avance en traversant tantôt de longues périodes de stagnation, tantôt des éruptions révolutionnaires qui transforment radicalement la société. En fait, Marx disait que les révolutions sont les locomotives de l’histoire ». Le capitalisme n’est pas apparu en se développant de manière simplement graduelle. Il a fallu plusieurs révolutions pour que le système capitaliste puisse s’instaurer, notamment la Révolution américaine de 1776 et la Révolution française de 1789. De même, nous ne pouvons pas graduellement réformer le capitalisme et espérer qu’un jour, nous nous réveillerons et la classe dominante aura laissé sa place. Il faut une rupture radicale, une révolution par laquelle la classe ouvrière enlèvera à la classe capitaliste son contrôle de l’économie et établira une société socialiste. De la théorie à la pratique Alors que nous entendons parler de plus en plus des idées de Marx dans les universités, les journaux et même la culture internet, un fait demeure peu abordé Karl Marx n’était pas simplement un intellectuel, content d’élaborer ses théories sur le monde depuis le confort de son salon. En fait, il a su allier la théorie révolutionnaire à la pratique. Il était clair pour Marx que la seule solution aux inégalités et aux injustices du capitalisme était de s’organiser pour renverser ce système. Marx a passé une grande partie de sa vie à lutter pour les idées socialistes dans le mouvement ouvrier. De 1847 à 1852, il était membre de la Ligue des communistes. C’est à ce moment qu’il a publié son désormais célèbre Manifeste. Puis, de 1864 à 1876, il a participé à l’Association internationale des travailleurs, couramment appelée la Première internationale. Une des phrases de Marx parmi les plus célèbres résume bien sa pensée Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières, mais ce qui importe, c’est de le transformer. » Plus qu’une simple théorie, le marxisme est un guide pour l’action, qui doit inspirer et éclairer la lutte pour un monde meilleur. Marx a écrit que l’émancipation de la classe ouvrière doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. » Cependant, ce n’est pas un processus automatique. La classe ouvrière n’apprend pas automatiquement, d’un seul coup, la nécessité de lutter pour le socialisme. Il n’y a pas de recette magique il faut que les militants qui ont déjà atteint cette conclusion se réunissent au sein d’une organisation commune, et se mettent à la tâche d’expliquer patiemment et de convaincre les autres de la nécessité du renversement du capitalisme et de l’établissement d’une société socialiste. C’est ce que nous construisons à La Riposte socialiste. Armés des idées du marxisme et de notre détermination, nous savons que l’histoire est de notre côté. Nous appelons tous ceux et celles qui veulent mener cette lutte à se joindre à nous! Unevéritable révolution n'est possible que dans les périodes où ces deux facteurs - les forces productives modernes et les formes de production bourgeoises - entrent en conflit les unes avec les autres. Les Luttes de classes en France (1850) de. Karl Marx. Références de Karl Marx - Biographie de Karl Marx. Plus sur cette citation Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans Universalis Classes et luttes de classesDans le Manifeste, Marx écrit L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de luttes de classes. » Cette proposition doit être prise au sens fort elle ne signifie pas que les luttes de classes ont été le principal phénomène qu'on puisse observer dans l'histoire ; ni même que les luttes de classes sont la cause profonde, plus ou moins directe, des phénomènes historiques. Elle signifie que les phénomènes historiques, qui sont la seule réalité de l'histoire, ne sont pas autre chose que des formes diverses, complexes de la lutte des classes. La précision apportée par Marx jusqu'à nos jours » – précision qu'on peut répéter aujourd'hui encore sans modification – ne signifie donc pas que la définition apparaîtrait partielle, inexacte, si l'on prenait en considération les sociétés sans classes » qui ont précédé ou qui suivront l'histoire des sociétés de classes ». Les sociétés sans classes ne révèlent pas et ne révéleront pas une réalité sociale plus profonde, plus générale que la lutte des classes, ou lui échappant c'est généralement ce que l'anthropologie sociale va y rechercher, et par là même sans histoire ». Les sociétés sans classes de l'avenir – dont les tendances de la société actuelle indiquent seulement certains traits – ne peuvent être que le résultat de la transformation de la lutte des classes sous l'effet de cette même lutte de classes. C'est pourquoi Marx et Engels ont toujours insisté sur le fait que les communautés primitives que découvrent la préhistoire et l'ethnographie n'ont rien de commun avec le communisme qui succédera au capitalisme comme mode de production et d'organisation sociales. L'analyse de tendances, qui est l'objet du matérialisme historique, ne peut consister, comme chez Hegel, à rechercher la vérité des fins dans l'accomplissement des importe de bien saisir ce point pour comprendre l'usage et la signification du concept de classe sociale dans le marxisme. En 1852, Marx écrivait à son ami Weydemeyer Ce n'est pas à moi que revient le mérite d'avoir découvert l'existence des classes dans la société moderne, pas plus que la lutte qu'elles s'y livrent [...]. Ce que j'ai apporté de nouveau, c'est de démontrer 1o que l'existence des classes n'est liée qu'à des phases historiques déterminées du développement de la production ; 2o que la lutte des classes mène nécessairement à la dictature du prolétariat ; 3o que cette dictature elle-même ne représente qu'une transition vers l'abolition de toutes les classes et vers une société sans classes. » Cette déclaration, faite à une époque où cependant Marx n'avait pas encore élaboré le concept de survaleur ou plus-value, c'est-à-dire le concept de l'exploitation spécifiquement capitaliste, nous éclaire sur la nature du renversement, mieux, de la révolution théorique opérée par Marx dans l'usage du concept de classes sociales. Les économistes et les philosophes classiques avaient déjà développé une théorie de la division de la société en classes en fonction des sources de revenus et de leur rôle dans l'accroissement du produit net ». Témoin Quesnay dans son Tableau économique La nation est réduite à trois classes de citoyens la classe productive, la classe des propriétaires et la classe stérile », désignant respectivement les fermiers capitalistes, les propriétaires fonciers et le personnel d'État, enfin l'ensemble de la population occupée dans l'élaboration artisanale, industrielle des matières premières » cette classification est très proche, on le voit, de celle qui distingue aujourd'hui les secteurs primaire », tertiaire » et secondaire ». La Révolution française avait déterminé une substitution générale des représentations de la société en termes de classes aux représentations fondées sur les ordres ou les états. Saint-Simon et les saints-simoniens généralisaient cette idée Avant la Révolution, la nation était partagée en trois classes, savoir les nobles, les bourgeois et les industriels. Les nobles gouvernaient, les bourgeois et les industriels les payaient. Aujourd'hui la nation n'est plus partagée qu'en deux classes les bour [...]1 2 3 4 5 …pour nos abonnés, l’article se compose de 14 pagesAfficher les 2 médias de l'articleÉcrit par maître assistant à l'université de Paris-IPierre MACHEREY maître assistant à l'université de Paris-IClassificationPhilosophieDoctrines et écoles philosophiquesMarxismePhilosophieHistoire de la philosophie occidentalePhilosophie occidentale, xxe s. et xxie marxistesPhilosophiePhilosophie de l'histoireMatérialisme historiqueAutres références MARXISME » est également traité dans MARXISME - Le matérialisme dialectiqueÉcrit par Étienne BALIBAR, Pierre MACHEREY • 6 387 mots • 2 médiasC'est vraisemblablement avec l'ouvrier allemand Joseph Dietzgen que les mots de dialectique et de matérialisme se trouvent pour la première fois associés, et désignent ensemble la philosophie nouvelle du prolétariat. 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La réponse doit prendre en compte les problèmes de délimitation de l'Asie tels qu'ils viennent d'être exposés, l'évolution historique qui peut dégager des divergences ou des convergences et, enfin, le point de vue. La définition socioculturelle, sinon ethnique, d'une Asie est inséparable d'un positionnement géo […] Lire la suiteBALIBAR ÉTIENNE 1942- Écrit par Patrice MANIGLIER • 1 059 mots • 1 média Étienne Balibar est une des plus grandes figures internationales de ce qu'on a parfois appelé post-marxisme ». Après avoir connu très tôt la notoriété par sa contribution à l'ouvrage dirigé par Louis Althusser Lire le Capital 1965, qui permit à toute une génération d'apprendre à concilier la référence politique au marxisme avec la modernité intellectuelle alors incarnée par le structuralisme […] Lire la suiteVoir aussiLUTTE DE CLASSESHISTOIRE DE LA PENSÉE ÉCONOMIQUEHISTOIRE DE LA SOCIOLOGIERecevez les offres exclusives Universalis
Dansle Manifeste Communiste, Marx et Engels expliquaient qu’un moteur constant de l’histoire – du moins l’histoire celle transmise par les textes – est que le développement social prend place à travers la lutte des classes.Sous le capitalisme, celle-ci a été grandement simplifiée par la polarisation de la société en deux grandes classes antagonistes, la bourgeoisie et la
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Par contre, dans tous les cas, la région qui présente le plus de risque de décès est les Hauts-de L’Humanité vient de publier un hors-série consacré à Marx, qui réunit les contributions de nombreux spécialistes. Richement illustré, il est accompagné d’un livret reproduisant le Manifeste du Parti communiste. Présentation du hors-série par Pierre Chaillan Dix ans après le retour de Marx » lors de la crise de 2008, un récent rapport de la banque Natixis explique en quoi son analyse des crises du système capitaliste se trouve avalisée. Quelle actualité ! Déjà, depuis le coup de maître du cinéaste Raoul Peck, c’est un jeune Karl Marx qui s’affiche. Jeune et très actuel, Marx l’est en raison de sa grille de lecture de classes ! Face aux réponses austéritaires et inégalitaires des pouvoirs politiques et aux semeurs de divisions et de guerre, l’économiste des crises, l’historien de la lutte des classes et le philosophe de l’émancipation humaine revient totalement rajeuni dans les débats qui agitent la vie politique, économique et sociale. Grâce aux travaux universitaires récents, il devient même pertinent pour répondre à des questions dont il semblait éloigné tels les défis environnementaux, les enjeux humains et sociétaux. Pour souffler ses 200 bougies, l’Humanité, journal de Jean Jaurès, a donc décidé d’éditer un hors-série. Notre directeur-fondateur aimait dialoguer avec le penseur, à qui il attribuait l’expression l’évolution révolutionnaire », qu’il a faite sienne. Démarche moderne s’il en est pour qui veut transformer le monde. Marx, le coup de jeune fait donc la part belle à la jeune génération d’universitaires avec les contributions des doctorants en philosophie Saliha Boussedra, Jean Quétier et Guillaume Fondu, de l’historien Jean-Numa Ducange, du professeur de philosophie Florian Gulli, des philosophes Emmanuel Renault et Franck Fischbach ou encore de l’économiste Frédéric Boccara. Et parce que Marx et le marxisme ne sont pas conçus comme une icône à vénérer ou comme la recette magique qu’il faudrait de façon mécanique appliquer à la lettre, ce numéro donne de la place au débat dans une table ronde avec l’écrivaine Pascale Fautrier, auteure des Rouges, Alain Bergounioux, président de l’Office universitaire de recherche socialiste Ours, et Guillaume Roubaud-Quashie, le directeur de la revue Cause commune. C’est aussi une formidable invitation à redécouvrir Marx, à savoir d’où il parle, en suivant le récit des grandes périodes de sa vie d’intellectuel, de mari, de père et d’ami. Son dialogue avec Friedrich Engels est ainsi retracé par Mohamed Moulfi, professeur de philosophie à l’université d’Oran. Plusieurs autres spécialistes de Marx, au travers d’articles de référence, apportent leur pierre à une pensée toujours en construction. Au-delà des idées reçues, le philosophe Lucien Sève aborde la question de l’individu. Le sociologue et philosophe franco-brésilien Michael Löwy relève le gant du débat sur Marx écologiste. Tel un hommage rendu à Gramsci et à André Tosel, la réflexion de la philosophe Isabelle Garo définit les idées comme langage de la vie réelle ». Débat actuel encore sur la démocratie et le communisme, avec les contributions des philosophes Étienne Balibar et Yvon Quiniou et du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent. La vitalité des concepts marxiens sera rappelée dans des domaines inattendus ou plus connus avec onze pages, Les mots pour dire Marx de A à Z », concoctées par Maurice Ulrich et Pierre Ivorra. Le docteur en philosophie Claude Morilhat revient sur la pertinence de la théorie de la plus-value. Enfin, deux pépites un extrait du texte fondateur du philosophe Daniel Bensaïd sur le vol de bois et le poème Karl Marx blues de Jean-Pierre Lefebvre. Si l’historien Raymond Huard revient sur le centenaire en 1918, le philosophe Jacques Bidet s’interroge, lui, sur la trace féconde » de Marx, évoquant Foucault, Althusser et Bourdieu. L’entretien de Raoul Peck place ce hors-série dans le faisceau de lumière du film le Jeune Karl Marx. Un numéro à se procurer absolument. Ils’agit de contrer l’esprit du système par Jean-Luc Nancy, philosophe. En un premier sens la lutte des classes est aussi vieille que l’humanité. Nul doute qu’il y ait toujours eu des Our CDN was unable to reach our servers Please check if you consistently get this error. Sansdoute, les praticiens du marxisme de cette trempe, engagés dans une lutte sans merci contre le capitalisme, savent-ils recycler en puissants slogans révolutionnaires nombre de notions auxquelles la théorie de Marx faisait appel : exploitation de l’homme par l’homme, concurrence sauvage, accumulation de plus-value, armée de réserve des travailleurs, lutte de classes, crises A propos du livre Présentation de l'éditeur Un guide pratique et accessible pour comprendre la pensée marxiste qui anime encore aujourd'hui les plus vifs débats politiques et économiques. En véritable esprit révolutionnaire, Karl Marx marque son époque en énonçant sa virulente critique envers le capitalisme émergent. S'appuyant à la fois sur la sociologie, la philosophie, l'histoire et l'économie, il défend la cause de l'homme, à la fois produit et producteur de son environnement. Ce livre vous permettra d'en savoir plus sur * La vie de Karl Marx * Ses principaux contemporains * Sa pensée et ses apports en économie, dont les concepts de matérialisme historique et de lutte des classes * Les limites de sa réflexion * Les répercussions historiques de sa vision Le mot de l'éditeur Avec l'auteur, Gabriel Verboomen, nous avons cherché à présenter aux lecteurs la théorie économique de ce grand penseur du Xixe siècle. À la fois historien, philosophe, sociologue et économiste, Karl Marx révolutionne la pensée classique de l'époque et replace l'homme au centre du système économique. » Juliette Nève À Propos De La SÉRie 50Minutes Culture économique La série Culture économique » de la collection 50Minutes propose des documents qui invitent tous les curieux à réfléchir sur les enjeux et les réalités qui façonnent le monde économique actuel. Nous avons conçu la collection Business & Economics en pensant aux nombreux professionnels obligés de se former en permanence en économie, en management, en stratégie ou en marketing. Nos auteurs combinent des éléments de théorie, des pistes de réflexion, et dans certains cas des études de cas et de nombreux exemples pratiques pour permettre aux lecteurs de développer leurs compétences et leur expertise. Les informations fournies dans la section A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre. Meilleurs résultats de recherche sur AbeBooks Image d'archives Image fournie par le vendeur Karl Marx, la lutte des classes et le capital Pourquoi l'individu est-il au coeur des enjeux économiques ? Gabriel Verboomen Edité par 2014 ISBN 10 280625745X ISBN 13 9782806257451 Neuf Taschenbuch Quantité disponible 1 Description du livre Taschenbuch. Etat Neu. Druck auf Anfrage Neuware -Un guide pratique et accessible pour comprendre la pensée marxiste qui anime encore aujourd'hui les plus vifs débats politiques et économiques. En véritable esprit révolutionnaire, Karl Marx marque son époque en énonçant sa virulente critique envers le capitalisme émergent. S'appuyant à la fois sur la sociologie, la philosophie, l'histoire et l'économie, il défend la cause de l'homme, à la fois produit et producteur de son environnement. Ce livre vous permettra d'en savoir plus sur . La vie de Karl Marx . Ses principaux contemporains . Sa pensée et ses apports en économie, dont les concepts de matérialisme historique et de lutte des classes . Les limites de sa réflexion . Les répercussions historiques de sa vision Le mot de l'éditeur Avec l'auteur, Gabriel Verboomen, nous avons cherché à présenter aux lecteurs la théorie économique de ce grand penseur du XIXe siècle. À la fois historien, philosophe, sociologue et économiste, Karl Marx révolutionne la pensée classique de l'époque et replace l'homme au centre du système économique. » Juliette Nève À PROPOS DE LA SÉRIE 50MINUTES Culture économique La série Culture économique » de la collection 50MINUTES propose des documents qui invitent tous les curieux à réfléchir sur les enjeux et les réalités qui façonnent le monde économique actuel. Nous avons conçu la collection Business & Economics en pensant aux nombreux professionnels obligés de se former en permanence en économie, en management, en stratégie ou en marketing. Nos auteurs combinent des éléments de théorie, des pistes de réflexion, et dans certains cas des études de cas et de nombreux exemples pratiques pour permettre aux lecteurs de développer leurs compétences et leur expertise. 32 pp. Französisch. N° de réf. du vendeur 9782806257451 Plus d'informations sur ce vendeur Contacter le vendeur Image d'archives Image fournie par le vendeur Image fournie par le vendeur Image d'archives Image d'archives Théatre: L'homme qui savait la langue des serpents. Spectacle Bouvières 26460 Le 24/09/2022. Théâtre. Sortie de résidence de Virginie Komaniecki, conteuse, et Thierry Renard, violoncelliste, pour le spectacle "L'homme qui savait la langue des serpents". D'après le roman éponyme d'Andrüs Kivirhäk - éditions du Tripode. Dès 12 ans
Morgan Barra, Damien Goelen, Luc Doré, David Faure © Les élèves du CFA de l’École Hôtelière et de Tourisme Paul Augier ont vécu l’expérience d’une véritable brigade de cuisine pour régaler les convives de la Table d’Hôtes d’un repas gastronomique. Depuis le mois de septembre, les élèves du Baccalauréat professionnel de Cuisine du CFA de Nice Paul Augier travaillent sur un projet pédagogique, la Table d’Hôtes, avec la participation de chefs la région. Le 19 juin 2019, les chefs en herbe ont réalisé dans les cuisine du CFA un déjeuner gastronomique complet en réalisant à l’identique des recettes créées par des chefs de renom de la région. 14 convives pour 1 Table d’Hôtes © Déjeuner dans un restaurant d’application Le restaurant d’application de l’École Hôtelière et de Tourisme Paul Augier, situé à l’Arénas près de l’aéroport de Nice, est un lieu de réalisations culinaires, fruits des travaux pratiques quotidiens. Assuré également par les élèves en formation, l’élaboration des mets et le service constituent des moments de formation indispensables au cursus des étudiants. Le restaurant d’application, fréquenté par des convives de passage, et des professionnels des métiers de bouche, est également un lieu de convivialité, de partage, d’expression et de créativité où les élèves mettent leurs connaissances et compétences en œuvre afin d’être évalués. Axel, Morgan, Rayan, Maxime, Marius, Léo, Janis © Des repas d’hôtes gastronomiques Les amoureux de gastronomie française retrouvent la qualité de restaurants étoilés à l’École Hôtelière et de Tourisme Paul Augier. Dans ce temple de la gastronomie, les clients auront l’assurance d’un service de qualité lors de leur repas réalisé par de jeunes apprentis très appliqués dans leurs tâches quotidiennes. En réalisant des repas d’hôtes, l »école fait d’une pierre deux coups en formant ses élèves sur le terrain où ils appliquent la théorie apprise en cours. L’École Hôtelière et de Tourisme Paul Augier prépare au Bac Pro, tout en laissant la chance à des jeunes venant d’orientations différentes d’intégrer une classe de mise à niveau. Luc Doré en démonstration devant ses élèves © Les élèves mis en situation Sous la conduite de leur professeur Luc Doré une classe de dix élèves sept garçons et trois filles en deuxième année de bac pro du CFA Cuisine ont dressé une Table d’Hôtes dans la cuisine d’application de l’école hôtelière. Les élèves ont été mis en situation en organisant de A à Z ce délicieux déjeuner d’hôtes réunissant 14 invités. Ces convives privilégiés ont été invité à déguster les recettes de chef réputés de la région. Parmi eux, des chefs, des partenaires, un représentant de Bonduelle, le directeur de l’école, une représentante du CFA, une coordonnatrice du GRETA Groupement d’Etablissements Publics Locaux d’Enseignements et deux journalistes. Lors de la réalisation de cette Table d’Hôtes, les élèves ont vécu les moments inoubliables et intenses d’un véritable brigade de cuisine, où rapidité et coordination des geste et la gestion du temps sont primordiales pour un résultat d’excellence. Préparation du Dessert à la truffe © Recettes de chefs renommés Les élèves Axel, Morgan, Rayan, Maxime, Marius, Léo et Janis ont travaillé sur le thème de la Truffe, du Végétal, du Rouget et de la Selle d’Agneau. En amont, ils ont travaillé le dressage et la décoration de la table, les amuses-bouches, les cocktails de bienvenue, l’entrée, les plats, le dessert et les mignardises. Au mois de septembre, les élèves ont sollicité des chefs de renoms pour établir le menu gastronomique de la future table Table d’Hôtes. Les chefs sont venus au Lycée Paul Augier leur faire la démonstration du déroulé des recettes et les élèves se sont exercés pendant des mois pour élaborer à l’identique les recettes de leurs aînés, ces prestigieux chefs. Décoration de l’assiette © Aux fourneaux dès le matin Dès le matin, dans la cuisine d’application du CFA, les chefs en herbe ont noué leur tablier, coiffé leurs toques et se sont mis aux fourneaux. Marius s’est attelé à la préparation des panisses et des amuse-bouche citrons et des oranges en tranches, avocats et tomates en dés. La préparation terminée, il remplit les cuillères qui seront servies en amuse bouche. Axel prépare l’œuf au charbon et la mousseline de choux romanesco. Rayan prépare le dessert en coupant le crumble en morceau qu’il met ensuite dans un cercle parsemé de pignons hachés, d’amandes, et d’abricots séchés en morceaux. Il dresse ensuite le tout dans une assiette et la décore en posant une larme de sauce caramel. Jeu de passe plat © Une brigade en action Maxime quant à lui prépare le filet de rouget selon la recette de Luc Gamel Restaurant Côté Jardin, Hôtel de Paris, Monaco. Ensuite, il confectionne un petit bourgeon de basilic qui servira à une décoration d’assiette. Il fait ensuite revenir les artichauts préalablement cuits avec un peu d’huile et les laissent tirer » au dessus du fourneau. Léo, au poste poisson, passe des anchois sous l’eau et après avoir enlevé l’arête centrale, les mélange avec le foie des rougets et prépare ensuite la sauce qui donnera toute sa dimension au plat. Pendant ce temps, Morgan s’occupe de la cuisson de la selle d’agneau, selon la recette du Chef David Faure SensÔriel à Nice et prépare le jus qui l’accompagnera. Le dressage du plat de viande se fait en collaboration avec Marius. Pendant ce temps, Paola prépare la décoration florale et Estelle et Chiara mettent en place le service de la Table d’Hôtes. Un élève à l’oeuvre © La truffe parfume le dessert Pour le dessert, quelques élèves et leur professeur Luc Doré se sont rendus au Domaine de Majastre à Bauduen Var pour visiter les truffières de Philippe De Santis, Président des Trufficulteurs du Var, et rencontrer le chef du restaurant Morgan Barra, ancien élève doué du CFA au Lycée Paul Augier. En effet, pour le dessert, les élèves avaient choisi la succulente recette sophistiquée de Damien Goelen chef pâtissier chez Bruno à Lorgues qui vient d’ouvrir son espace traiteur, Villa Maxime à Sainte Maxime une Crème Légère à la Truffe et Pomme Caramel, sur Sablé noisette. Des parfums de truffe dans l’assiette © Rigueur et perfectionnisme Dès la classe de seconde, les lycéens sont confrontés à la vie professionnelle. Luc Doré, professeur de Cuisine, insiste sur ces formations qui, par leur côté pratique, vient en complément des cours dans les cuisines du lycée. En tant qu’enseignant, il est plus facile de faire appliquer les cours en organisant des repas avec de vrais convives afin de vérifier les capacités de chaque jeune. Luc Doré attend de ses élèves un haut niveau d’exigence et une rigueur visant au perfectionnisme, essentielle dans les métiers auxquels ils se préparent. Plats dégustés Amuse Bouche recette de David Beauvais, Château Cagnard, Cagnes-sur-Mer Rouget de Méditerranée en Salmi Artichaut Barigoule et quelques Copeaux crus recette de Luc Gamel, Restaurant Côté Jardin, Hôtel de Paris, Monaco Canon de Selle d’Agneau rôti aux Aromates, Trouchia, Panisses, Farcis de Tomate aux Rognons recette de David Faure, Sensôriel, Nice Crème Légère à la Truffe et Pomme caramel, sur Sablé noisette recette de Damien Goelen, Chef Pâtissier Traiteur, Villa Maxime, Sainte Maxime Truffe en Chocolat Maison en mignardises avec le café © Les nouveaux produits Bonduelle © Donner de la mémoire à l’éphémère Les chefs présents, David Faure, Damien Goelen et Morgan Barra, ont complimenté les élèves pour l’organisation et la réalisation parfaite du déjeuner de la Table d’Hôtes et le respect de leur recettes respectives, louant leur savoir-faire dans le difficile exercice de la gastronomie. Ils ont également félicité le professeur Luc Doré pour son investissement dans l’accomplissement de la scolarité de ces chefs en devenir, destiné à prendre leur relève, et à donner de la mémoire à l’éphémère », valeur essentielle du métier selon la formule de Thierry Marx, parrain du concours Jeunes Talents Maîtres Restaurateurs, qui s’était déroulé la veille dans ces mêmes lieux, en présences de chefs étoilés et MOF de la région. Le 18 juin 2019 Thierry Marx était le parrain du Concours Jeunes Talents Maîtres Restaurateurs, Finale à Nice. Notre reportage sur Marius et Morgan présentent leur chef d’oeuvre terminé © Table d’Hôtes du CFA, la Brigade des Délices Cliquer pour agrandir – © – Tous droits réservés
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